La science économique face à la crise agricole

Le monde agricole a connu de très nombreuses transformations. La politique agricole, française puis européenne, initiée dans les années d’après-guerre a permis la modernisation accélérée des campagnes. Qualifié de productiviste par les organisations écologiques et de protectionniste par les pays en voie de développement, le modèle agricole européen est remis en question dans les années 1980, puis progressivement démantelé à partir de la fin des années 1990. Continuer la lecture

Ces chiffres miraculeux de l’économie irlandaise

26,3 %, c’est la croissance officielle du PIB irlandais en 2015 (selon les données Eurostat). Vous ne rêvez pas. Il existe en zone euro un petit pays résistant incroyablement bien au marasme économique qui sévit ailleurs en Europe. C’est bien simple, l’île d’Émeraude a connu cette année-là la plus forte croissance au monde. Continuer la lecture

Le protectionnisme n’est pas un enfermement mais un interventionnisme

Interview accordée à Le Vent se Lève. Propos recueillis par Lenny Benbara.

Jeune économiste en vue, vous êtes membre des Économistes atterrés, association qui a sorti l’an dernier son second manifeste. Ce rassemblement d’économistes hétérodoxes critique les idées reçues diffusées par la science économique dominante. Parmi les combats que vous menez, il y a la possibilité de mesures protectionnistes, qui sont considérées comme une plaie couteuse pour l’économie par une grande partie des économistes et de la classe politique. Selon vous, le protectionnisme peut être un levier pour une politique de progrès social, pouvez-vous nous en dire plus ?

Lors du discours de renoncement de François Hollande, je n’ai pu m’empêcher de noter une phrase : « Le plus grand danger, c’est le protectionnisme, c’est l’enfermement », a-t-il affirmé en faisant référence à l’extrême droite (mais on peut penser qu’il s’adressait aussi à Arnaud Montebourg). Il y a là une double erreur. D’abord une erreur de définition. François Hollande, comme beaucoup de monde, confond protectionnisme et autarcie. Or, les deux termes n’ont strictement rien à voir. Continuer la lecture

David Cayla : « le protectionnisme n’est pas l’autarcie »

Entretien avec l’Anjou Laïque, trimestriel de la Fédération des Œuvres Laïques de Maine et Loire qui paraîtra dans le numéro 103, disponible en janvier.

Le protectionnisme économique est en partie tabou à gauche. Son refus ou son recours souhaité traduit des analyses différentes pour arriver au changement. Nous avons interrogé sur cette question David Cayla. Maître de conférences en économie à l’université d’Angers, il est signataire du “Manifeste d’économistes atterrés” contestant l’orthodoxie néolibérale et écrit sur le site “Parti Pris”. Continuer la lecture

La crise impose la fin du libre-échange

En mars 2009, Emmanuel Todd prévoyait que la crise allait remettre en question un certain nombre de dogmes économiques1. L’idéologie libre-échangiste, après avoir appauvri la classe ouvrière dans les années 80 et affaibli les classes moyennes dans les années 90, s’en prenait au portefeuille des classes supérieures. Cette idéologie ne produisant « plus aucun bien pour aucun secteur de la société », il était envisageable qu’un basculement intellectuel se produise.

Plus de deux ans plus tard, il faut bien reconnaître que ce basculement n’a pas eu lieu. Les seuls infléchissements ont concerné des questions périphériques telles que la régulation bancaire ou l’austérité des budgets publics qu’incarne la « règle d’or ». Le cœur de l’idéologie dominante, fondé sur la croyance en l’efficacité intrinsèque des marchés et de la concurrence, est resté intact. Constatant le rétablissement du secteur bancaire et la reprise des marchés boursiers à partir de la mi-2009, beaucoup se sont alors rassurés en pensant que la crise de l’économie mondiale avait été résolue grâce à l’efficace (mais coûteuse) intervention des États. Le retour de la crise bancaire engendré par les craintes de défauts de certains États et la chute brutale de la croissance engendrée par les plans de rigueurs a, depuis, sérieusement douché l’enthousiasme. Continuer la lecture

L’impasse du libre-échange

La croissance exponentielle des échanges et la dérégulation du commerce international risquent de coûter très cher aux pays occidentaux et s’avèrent incapables de porter un modèle de développement soutenable pour les pays pauvres. Continuer la lecture

Où nous entraîne l’économie américaine?

Pour relancer leur économie après les attentats du 11 septembre, les États-Unis ont conduit une politique de relance monétaire et ont massivement emprunté auprès du reste du monde. Cette stratégie, risquée, pèse actuellement sur l’économie mondiale.

En 2003, le déficit commercial américain allait afficher un montant historique de près de 500 milliards de dollars et le monde entier s’inquiétait. L’économie de la première puissance mondiale devait trouver plus d’1 milliard de dollars chaque jour auprès du reste du monde pour financer sa croissance et sa consommation. Ces déficits considérables pesaient sur le dollar, d’autant que les taux d’intérêts de la Federal Reserve (la rémunération du billet vert) étaient historiquement bas.

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