« L’UE a pour valeur la démocratie, mais a grand mal à la faire fonctionner à l’échelle continentale »

Cet entretien est paru originellement dans le média en ligne Résilience Commune.

Quel est l’impact de la crise sanitaire sur l’UE? Assistons-nous à une technocratisation, une bureaucratisation, ou à une décentralisation – au vu des réponses nationales éparses de chaque État ?

L’Union européenne, par nature, fonctionne de manière technocratique. Ce n’est pas un pouvoir politique : les dirigeants européens ont une autorité très faible sur ce que font les différents pays, de sorte qu’ils ne parviennent pas à imposer aux pays membres des choix particuliers. Cette impuissance est visible dans les cas de la Pologne et de la Hongrie. L’UE, c’est une administration, un ensemble de règles qui s’imposent via le droit national. Comme nous sommes dans des États de droit, il est impossible pour un gouvernement de transgresser ces règles, surtout lorsqu’elles sont de fait constitutionnalisées dans le cadre de ce que les juristes appellent la « constitution matérielle » de l’Europe.

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Les conséquences économiques de la crise sanitaire

Article publié dans Le SNESUP, n°685, mai 2020

Le confinement a entrainé une brutale décélération de l’économie française. Un tiers de la production nationale a disparu. C’est considérable et cela explique la chute de 5,8% du PIB calculée par l’INSEE pour le premier trimestre. Il est à peu près certain que le second trimestre verra une contraction encore plus forte se produire, la période de confinement y étant plus longue. Il ne faut pas non plus perdre de vue que la qualité de l’activité s’est elle-même dégradée. Ainsi, malgré le dévouement de son personnel, notre système éducatif n’a pas été en mesure d’apporter un service public satisfaisant à l’ensemble des élèves et étudiants. La distanciation n’est pas compatible avec l’éducation et de nombreuses activités sociales. Continuer la lecture