Plan Juncker, loi Macron : dangereux socialement, inefficaces économiquement

Il a suffi que l’INSEE publie une note de conjoncture un peu moins pessimiste que d’habitude pour que la presse, la communauté des éditorialistes et, bien sûr, le gouvernement se félicitent par avance d’une croissance enfin retrouvée. Rien d’extraordinaire, pourtant, dans ces chiffres. L’INSEE prévoit pour la France une croissance de 0,3% aux deux premiers trimestres de l’année 2015. À comparer avec les 0,2% qui étaient prévus l’année dernière à la même époque pour les deux mêmes trimestres de 2014. En fait de croissance, celle-ci a été nulle au premier trimestre 2014 et négative (-0,1%) au deuxième. Comme on le sait, la prévision est un exercice délicat, surtout quand elle concerne l’avenir.
Continuer la lecture

1933-1936 : Pierre Laval ou l’absurde stratégie de la déflation 4/8

Quatrième épisode de la série Le glorieux passé de l’austérité
Vers l’épisode 1

Dans la France du tout début des années trente, les difficultés économiques de l’Angleterre et de l’Allemagne réjouissent autant qu’elles inquiètent. L’économie française semble alors résister à la crise qui sévit partout ailleurs. En 1926, les Français ont obtenu un accord sur leurs dettes de guerre avec les Anglais et les Américains. La dévaluation de la livre sterling que le gouvernement anglais s’est finalement résolu à accepter en septembre 1931 semble être une aubaine. Lorsque les États-Unis dévaluent à leur tour, en 1933, les Français font front pour défendre la convertibilité de leur monnaie en créant le « Bloc or » avec la Belgique, l’Italie et les Pays-Bas notamment, des pays qui se refusent à dévaluer et à laisser flotter leur monnaie. Continuer la lecture

Le « socialisme de l’offre », ou la politique de la déflation

Le « socialisme de l’offre » c’est la formule trouvée par François Hollande pour expliquer sa stratégie économique lors de sa conférence de presse de novembre 2012 : « Il y a toujours eu deux conceptions, une conception productive – on a même pu parler du socialisme de l’offre – et une conception plus traditionnelle où on parlait de socialisme de la demande. Aujourd’hui, nous avons à faire un effort pour que notre offre soit consolidée, plus compétitive. » La formule est reprise par Pierre Moscovici qui explique ainsi le retournement stratégique opéré par gouvernement : « Dans l’opposition, nous avons rejeté toute idée que la France souffrait d’un problème de compétitivité liée au coût du travail. C’est l’honneur de ce gouvernement, suite au rapport Gallois, d’avoir laissé de côté une position partiellement idéologique et très datée, et d’avoir pris la mesure d’un enjeu national. »1 Continuer la lecture