1933-1936 : Pierre Laval ou l’absurde stratégie de la déflation 4/8

Quatrième épisode de la série Le glorieux passé de l’austérité
Vers l’épisode 1

Dans la France du tout début des années trente, les difficultés économiques de l’Angleterre et de l’Allemagne réjouissent autant qu’elles inquiètent. L’économie française semble alors résister à la crise qui sévit partout ailleurs. En 1926, les Français ont obtenu un accord sur leurs dettes de guerre avec les Anglais et les Américains. La dévaluation de la livre sterling que le gouvernement anglais s’est finalement résolu à accepter en septembre 1931 semble être une aubaine. Lorsque les États-Unis dévaluent à leur tour, en 1933, les Français font front pour défendre la convertibilité de leur monnaie en créant le « Bloc or » avec la Belgique, l’Italie et les Pays-Bas notamment, des pays qui se refusent à dévaluer et à laisser flotter leur monnaie. Continuer la lecture

1930-1933 : Les « décrets de la misère » du chancelier Brüning 3/8

Troisième épisode de la série Le glorieux passé de l’austérité
Vers l’épisode 1

La brutale crise économique américaine, révélée et accélérée par l’effondrement des valeurs financières sur les marchés de Wall Street en octobre 1929, s’exporte presque instantanément en Allemagne. Durant les années 20, l’économie allemande était devenue doublement dépendante de l’économie américaine. En premier lieu, les consommateurs européens n’hésitant pas à boycotter les produits allemands, le marché américain s’avère indispensable à l’industrie exportatrice, qui elle-même est impérative pour faire face au paiement annuel des Réparations (elles ne seront suspendues qu’en 1932). En second lieu, l’Allemagne manque de capitaux et a besoin d’investisseurs pour financer sa croissance. Pour cela aussi les Américains sont indispensables. Or, la crise qui sévit de l’autre côté de l’Atlantique coupe brutalement ces deux moteurs de l’économie allemande. Dès le début de l’année 1930, les exportations chutent de moitié, ce qui se traduit immédiatement par une explosion du chômage, qui monte jusqu’à trois millions de personnes dans le courant de l’année 1930, soit 14% de la population active. Continuer la lecture