212, c’était le nombre de photos exposées en mars 2011 à la Galerie des bibliothèques à Paris. Elles provenaient toutes de la bibliothèque Marguerite Durand. Mais qui était donc cette Marguerite? Une bibliothécaire?
Pour le découvrir, le livre, signé d’Elizabeth Coquart, se lit comme un roman d’aventure, l’histoire d’une femme hors du commun (1864-1936), qui a vécu à cent à l’heure. Après une carrière théâtrale à la Comédie française, elle se lance dans le journalisme.
Après le congrès féministe de 1896, elle crée un quotidien féministe, La Fronde, en pleine affaire Dreyfus. A La Fronde, qui adopte une position dreyfusarde, s’activent des femmes triées sur le volet : Séverine, 1ère grande journaliste française, Clémence Royer, physicienne, anthropologue, traductrice de Darwin, Hubertine Auclert, pionnière des suffragettes françaises, Pauline Kergomard, fondatrice de l’école maternelle, la communarde Marie Bonnevial, et d’autres…
Le journal sera l’écho des revendications des femmes : il soutient la grève des allumettières, défend le principe “à travail égal, salaire égal”, milite pour le droit de vote des femmes, pour l’accès des femmes aux grandes écoles et pour l’égalité civile dans le mariage et le libre choix des femmes à disposer de leur corps, etc…
Marguerite Durand sera aussi, vous l’avez deviné, bibliothécaire bénévole, après avoir légué à la mairie 10 000 volumes et des milliers de brochures, des affiches et des journaux féministes.