Fonds Serge Brindeau : des suppléments d’archives complètent le fonds

Le fonds poétique Serge Brindeau (R 220 000) contient des manuscrits, de la correspondance avec des auteurs et éditeurs, des documents de travail et de la documentation, ainsi que des éléments biographiques : tous ces éléments permettent de situer l’activité de Serge Brindeau en tant que critique littéraire mais aussi en tant que poète lui-même, très influencé par l’École de Rochefort. Il a d’ailleurs tenu des correspondances avec divers poètes de cette école comme Edmond Humeau.

Portrait dessiné de Serge Brindeau par le poète Jean l’Anselme (R 220 104)

Un stage de M2 SIB à la bibliothèque universitaire d’Angers effectué au printemps 2025 a permis d’intégrer au fonds les suppléments donnés à la BUA en 2014 par Véronique Brindeau, fille du poète. En plus des manuscrits et tapuscrits de Serge Brindeau contenant des poèmes, des articles critiques sur des poètes ou des interventions dans des colloques, les suppléments incluent de nombreux documents rassemblés après la mort de Serge en 1997 par sa femme Paule Brindeau dans le cadre d’hommages et rencontres poétiques en son honneur, ainsi qu’un dossier de manuscrits liés à la publication du recueil posthume Un poème vient au monde (2007).

De nombreux documents audiovisuels (cassettes audio et vidéo, bandes magnétiques) ont également été intégrés, et en particulier des enregistrements d’émissions poétiques animées par Serge Brindeau sur la radio libre Radio-Paris-Île-de-France. Des éléments de sa vie personnelle ont aussi été retrouvés : papiers d’identité, diplômes scolaires, travaux universitaire… En plus de ses activités poétiques, Serge Brindeau s’est essayé au théâtre, aspect méconnu de sa carrière, et il s’est aussi intéressé à la politique, activités bien représentées dans le fonds.

Tapuscrit annoté de Coquecigrue, pièce de théâtre écrite par Serge Brindeau (R 220 164)

Les documents ajoutés au fonds permettent de rendre compte de l’évolution de la poésie de Serge au cours des années, notamment son intérêt pour la poésie internationale : par exemple, on remarque qu’il s’est fasciné pour la poésie japonaise à la fin de sa vie, comme le montre le poème sans-titre ci-dessous, dédié à Véronique Brindeau. Fascination qui a marqué son entourage : le poète Laurent Desvoux-d’Yrek a écrit en 2007 un recueil en hommage à Serge Brindeau constitué à partir de « palimpsestes » de son recueil de haïkus D’un Bois de Paulownia (1990), disponible à la BUA.

Haïku manuscrit dédié à Véronique Brindeau, accompagné de notes d’écritures de Serge (R 220 152)
Dédicace de Serge Brindeau à Laurent Desvoux-d’Irek et palimpsestes de ce dernier (R 220 159)

Plusieurs documents liés aux activités de critique de Serge ont aussi été ajoutés au fonds, témoignant de son engagement en faveur de la diffusion de la poésie à travers la participation à des événements poétiques et colloques. Cet engagement s’étendait aussi au-delà de la France : le fonds contient plusieurs documents liés au voyage de Serge Brindeau à Struga (Macédoine du Nord, ex-Yougoslavie) à l’occasion des fameuses Soirées Poétiques de Struga, en 1982, un prestigieux festival de poésie réunissant des poètes du monde entier ; en plus des documents liés à l’organisation du festival de poésie (programme, cartons d’invitation…), on a retrouvé un billet d’avion et même un bon pour un cocktail.

Lettre d’invitation et documentation de voyage de Serge Brindeau pour les soirées poétiques de Struga en 1982 (R 220 118)

Un autre aspect intéressant de l’activité de Serge Brindeau est sa volonté d’enseigner l’écriture de la poésie : enseignant de philosophie dans le secondaire, en particulier au lycée Albert Schweitzer du Raincy (Seine-Saint-Denis), il souhaitait en parallèle insuffler sa passion de la poésie à ses élèves. Il était aussi régulièrement contacté pour participer à des activités ludiques avec des élèves d’écoles primaires ou de collèges, comme le montrent ces trois recueils artisanaux confectionnés par des élèves et leurs enseignants (voir photo ci-dessous).

Travaux d’élèves et correspondance envoyés à Serge Brindeau (R 220 119)

À la mort de Serge Brindeau, de nombreux poètes qu’il a fréquentés ont participé à des hommages en son honneur, culminant en 2007 avec l’inauguration d’une rue Serge Brindeau au Mans. Les importants dossiers de documentation réunis par Paule Brindeau témoignent de l’ampleur de ce mouvement et de sa volonté de préserver la mémoire du poète. Les manuscrits et archives de Serge Brindeau nous permettent en quelque sorte d’entrer dans la vie poétique de son époque, à travers les liens tissés par le poète, sa participation aux débats et aux associations poétiques, et sa fascination pour tous les mouvements et genres de poésie.

En juin 2025, les documents du supplément ont été ajoutés à l’inventaire du fonds, rédigé à l’origine en 2000 par Estelle Derieux (étudiante en archivistique). Enfin, un travail de catalogage des livres donnés par Paule et Véronique Brindeau, incluant des livres dédicacés ou des ouvrages de poésie rares et illustrés (dont certains ne sont présents dans aucune autre bibliothèque de France), a aussi été mené en continuation du travail effectué par Florian Beaupérin (M1 SIB) en décembre 2024.

Benjamin Marques-Lima, stagiaire de M2 SIB.

Fonds Serge Brindeau : de nouveaux livres catalogués

Florian Beaupérin, stagiaire de Master 1 « Sciences de l’information et des bibliothèques » en novembre-décembre 2024, a pris en charge le tri et le début du catalogage d’un supplément à la bibliothèque de Serge Brindeau, donné à la BU d’Angers en 2004 par Mme Paule Brindeau, veuve du poète. Ce supplément de 8 mètres linéaires se composait essentiellement de recueils de poésie, dont beaucoup dédicacés à Serge ou Paule Brindeau. Ont été traités 152 volumes dédicacés, et 59 volumes sans dédicaces. Restent à traiter 1 mètre linéaire de fascicules de revues, et environ 400 livres, dont certains ne sont localisés dans aucune BU française.

Portrait de Serge Brindeau
Serge Brindeau, photographié par sa fille Véronique
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Comment travaillait Hervé Bazin?

Hervé Bazin né en 1911 et décédé en 1996, demeure une figure emblématique de la littérature française au XXe siècle. Célèbre écrivain et romancier, il a marqué son époque en explorant les méandres complexes de la vie familiale à travers des œuvres telles que Vipère au poing publié en 1948 et le Cri de la chouette publié en 1972. Elu membre de l’Académie Goncourt en 1960, Bazin est souvent surnommé le « romancier de la famille » en raison de son exploration approfondie des dynamiques familiales.

Ses manuscrits, achetés en 2004 par la BU d’Angers, permettent de découvrir un écrivain méthodique, méticuleux et profondément organisé dans son approche créative. Dans un ouvrage Comment travaillent les auteurs publié en 1978, Bazin dévoile sa méthode de travail, affirmant  » Je ne laisse rien au hasard ». Cette déclaration révèle une approche rigoureuse de la construction narrative.

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Bibliothèque poétique de Francine Caron

Dédicace de Paul Mirtyves à Francine Caron (La sphère de corail, Librairie le Pont de l'Epée, 1983)
Dédicace de Paul Mirtyves à Francine Caron (La sphère de corail, Librairie le Pont de l’Epée, 1983)

Si l’Université d’Angers est connue pour abriter le Centre des Archives du Féminisme, il est bon de rappeler que les femmes sont également représentées au sein des fonds littéraires conservés par cet établissement. C’est le cas de Francine Caron, écrivaine, traductrice et universitaire française, qui marque la constitution de son fonds littéraire par un premier dépôt en février 1999.
Poétesse majeure de la littérature française contemporaine, née en 1945, elle entretient des relations poétiques avec les auteurs influents, et particulièrement avec l’Ecole de Rochefort.

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Des nouvelles du Fonds Laugier

En octobre 2011, la BU a terminé le catalogage de la bibliothèque personnelle de Jean Laugier.

Comédien, poète et dramaturge, né à Saïgon d’un père provençal et d’une mère lorientaise, il fut un grand ami de Charles le Quintrec qui en parla ainsi dans son Anthologie de la poésie bretonne : « jamais comédien ne fut plus poète… ».

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