La BUA et les PUA (Presses Universitaires d’Angers) habitant la même maison, et les PUA éditant le JSSE, (Journal of Short Story in English), nous avons fait migrer le JSSE sur Revues.org en 2008, avec une barrière flottante de deux années.
Le résultat est impressionnant, comme le prouvent les statistiques mises à disposition sur Revues.org (pour les fainéants qui me lisent, par exemple, à la date de rédaction de ce billet, soit le 07 octobre 2012, et sur l’année 2012, le JSSE a totalisé 163 192 visites pour 108 238 visiteurs uniques, et 419 775 pages vues — à mettre en regard de la centaine d’abonnements papier de la revue).
À la suite de cette migration (qui a été relativement simple, d’autant que les équipes du Cléo sont toujours d’une disponibilité incroyable), nous sommes à présent en train de préparer la migration vers Revues.org des PUA en entier, monographies comprises.
Comme je suis partie prenante dans cette migration (quelque part dans un organigramme BUA, sur cette partie, en face de mon nom, il y a marqué dématérialisation), et parce que je suis aussi en contact avec les enseignants-chercheurs du domaine, je constate in vivo leurs besoins d’accompagnement technique sur ces outils qu’ils maîtrisent en général assez mal.
Et évidemment, cela fait écho à mon billet sur les frontières floues : le méta-pôle autour duquel je tourne en pensée pourrait donc inclure aussi un versant édition numérique (avec un tuyau d’impression à la demande — après tout, si quelqu’un veut payer un bon vieux livre papier livré avec la bonne vieille odeur certifiée papier, pourquoi pas ?) qui saurait se positionner sur ces missions d’édition, de diffusion et de valorisation, avec un fort noyau d’Open Access en première intention (mais on le voit, cela dépasse la “simple” promotion de l’Open Access puisqu’il s’agit aussi de monter toute une chaîne d’édition qui fasse débuter l’aide au chercheur dès le manuscrit d’un article ou d’un livre — non, tout le monde {je m’inclus} ne sait pas vraiment utiliser un traitement de texte correctement, même chez les enseignants-chercheurs).
En termes de ressources humaines, un tel pôle, sur l’échelle d’une Université comme Angers (assez représentative de la moyenne), me semble ne pas supposer des masses de personnes à mobiliser, et je suis d’ailleurs persuadé qu’une petite équipe souple, un peu spécialisée sur ces questions, et réactive (ce serait le noyau dur de la production) pourrait aisément éditer et diffuser beaucoup plus vite les documents scientifiques produits par les chercheurs que ce n’est le cas actuellement, où ces textes se perdent dans les méandres de laboratoires et où parfois, le turn-over des personnels fait que la compétence, quand elle existe, tend à s’évaporer.
En fait, la difficulté, ce me semble juste de parvenir à devenir, dans la tête des autres personnes de l’Université, l’endroit où il faut aller quand on veut éditer un document scientifique.
Là aussi, je suis sur une idée de pôle de compétence et d’accompagnement offrant des outils et des procédures rodées, une sorte de tuyau plus ou moins permanent dans lequel on pourrait enfourner des idées d’un côté, pour obtenir du texte de l’autre. Et là aussi, je pense que les Bibliothèques ont quelque chose à jouer, pour peu qu’elles abordent ces questions et chantiers d’un point de vue très pragmatique au lieu d’essayer de monter des usines à gaz d’indexation machin et de classification bidule sur des documents qu’elles n’ont pas (à tort) contribué à produire.