Banc d’essai pour une pompe à chaleur thermoacoustique

Bonjour à toutes et à tous !

Nous sommes Maël, Hugo et Nathan, trois étudiants en deuxième année du cycle préparatoire à l’école Polytechnique de l’Université d’Angers.

Avant toutes choses nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce projet.

Nous voudrions dans un premier temps remercier, Rima AL ARIDI et Bassel CHOKR, les deux doctorants que nous avons assisté pendant ce projet et qui nous ont appris de très nombreuses notions avec une grande pédagogie malgré la barrière de la langue. Nous les remercions aussi pour leurs conseils, leur bienveillance et leur patience.

Ensuite nous voudrions remercier Hassan BOULJROUFI, assistant ingénieur électronique, pour son expertise sur la partie électrique et électronique du projet ainsi que pour ses nombreux conseils vis-à-vis de l’apprentissage de LabVIEW, de la réalisation de notre rapport et de notre rôle en tant qu’étudiant de deuxième années.

Enfin nous remercions Thierry LEMENAND, enseignant chercheur et responsable du projet, pour nous avoir donné la possibilité de travailler avec toutes ces personnes au sein de ce projet qui nous dépasse en tant qu’étudiant de deuxième années.

Contexte :

Lorsque l’on parle des principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre, on évoque souvent le secteur du transport ou celui de l’industrie. Pourtant il existe d’autres secteurs occupant une part importante des émissions de gaz à effet de serre, comme le secteur du bâtiment. En effet, d’après les chiffres du Ministère de la transition écologique, ce secteur représente 23% des émissions de gaz à effet de serre en France ainsi que 43% des consommations énergétiques annuelles françaises. Afin de réduire cet impact, il est donc impératif de rénover les bâtiments mal isolés ou de favoriser l’installation de systèmes énergétiques plus performants et plus sobres, comme la pompe à chaleur.

Cependant, la pompe à chaleur actuelle n’est pas un dispositif parfait en termes d’émissions…

Pourquoi la pompe à chaleur classique présente une imperfection majeure ?

En effet, afin de fonctionner correctement, la pompe à chaleur thermodynamique doit utiliser des fluides frigorigènes car ces fluides permettent de transférer les calories extérieures à l’intérieur de l’habitation en utilisant le principe de compression / décompression. Ces fluides ayant un potentiel de réchauffement très élevé, en comparaison le CO2 a un potentiel de 1, car c’est l’unité de référence créée par le GIEC, tandis que le fluide R32, le plus utilisé pour les pompes à chaleur, en a un de 675, selon l’AFCE.

Heureusement des solutions pour remédier à ce problème existent !

Le projet ARKTEA

C’est donc pour faire disparaître les émissions dues aux fluides frigorigènes que le projet ARKTEA est né. Ce projet est le fruit d’une alliance de 4 entreprises françaises :

Arkteos, spécialiste dans le fabrication de pompes à chaleur
Equium, spécialiste dans le développement de pompe à chaleur thermoacoustique
ADNE, une bureau d’étude spécialisé dans différents domaines de la Physique
Laris, créateur du banc d’essai pour la pompe à chaleur

Le son au service l’environnement

Afin de remplacer les fluides frigorigènes et leur rôle au sein de la pompe, l’entreprise Equium a donc décidé de développer une pompe à chaleur utilisant le principe de la thermoacoustique. En effet, tout son est un mouvement d’ondes et comme on peut le voir sur l’animation suivante, ces ondes effectuent un mouvement de compression et de décompression ce qui permet de produire à la fois du chaud et du froid, tout comme les fluides frigorigènes :

Animation thermoacoutique

Bien évidemment, ce principe est naturel et n’émet quasiment pas de gaz à effet de serre.

“On pourrait se libérer de la menace climatique qui pèse sur nos têtes en changeant les règles du jeu, maintenant, en favorisant les écotechnologies comme la thermoacoustique.”

cédric françois, fondateur d’equium, TED x Rennes

Pourquoi trois étudiants de Polytech Angers ont un rôle à jouer dans ce projet ?

Comme dit précédemment, le laboratoire Laris participe à ce projet avec la création d’un banc d’essai pour la pompe à chaleur.

Ce banc constitue le projet de thèse de deux doctorants Libanais, Bassel et Rima. En tant qu’étudiant de deuxième année, nous avions plusieurs objectifs sur ce projet dont deux principaux. La première partie de notre travail consistait à réaliser l’acquisition de plusieurs températures et plusieurs voltages. Ces données sont issues de sondes de températures appelées PT100 et de débitmètres. Pour la deuxième partie principale, il nous était demandé de contrôler une résistance chauffante et notamment de la maintenir à une certaine température. Enfin, pendant toute la durée du projet nous avons été amenés à réaliser différentes tâches manuelles en plomberie et en électricité.

LabVIEW : un logiciel multitâches et très puissant

Afin de réaliser nos deux tâches principales, nous avons utilisé un logiciel de National Instruments nommé LabVIEW. Contrairement à d’autres langages de programmation comme le Python ou le langage C, la programmation sur LabVIEW s’effectue de manière beaucoup plus visuelle avec des blocs reliés entre eux.

On peut constater cela avec l’exemple suivant, illustrant la relation des gaz parfaits :

Programme LabVIEW illustrant la relation des gaz parfaits

Un programme LabVIEW est constitué de deux parties avec le block diagram comme ci-dessus et le front panel comme ci-dessous.

Acquérir des données et les classer avec LabVIEW

Afin de récupérer les différentes données de notre banc d’essai, nous avons donc construit un programme LabVIEW.

Pour commencer, nous avons réalisé une horloge permettant de définir la durée d’acquisition.

Programme LabVIEW permettant de donner une durée à l’acquisition

Ensuite, nous devions récupérer les données. Pour cela nous avons utilisé, sur le banc, des cartes d’acquisition liées aux différents capteurs de données et le module DAQ assisant sur LabVIEW.

Cela nous a permis de transférer les données du banc d’essai vers l’ordinateur.

Après cela, nous devions convertir ces données en tableau pour les classer dans un fichier Excel. Pour cela, nous avons donc utilisé ces deux premières parties du programme général.

Ici on cherche à récupérer la moyenne des valeurs de chaque capteur pour avoir une seule valeur toutes les x secondes.

Cette partie du programme nous permet ici de créer une colonne de tableau pour chaque données avec un nom associé.

Les deux programmes ci-dessus sont donc répétés autant de fois que nous avons de capteurs, soit huit.

Enfin, nous avons relié ces sept parties du programme à un module nommé “Write to measurement file” pour créer le fichier Excel avec les données.

Contrôler une résistance chauffante avec LabVIEW

Pour cette partie, il nous était demandé de maintenir à une certaine température une résistance chauffante présente sur la banc d’essai. Cette résistance a pour but de chauffer l’eau en provenance de la pompe à chaleur.

Photo de la résistance chauffante

Pour contrôler cette température avec LabVIEW, nous avons utilisé le principe de la régulation. Pour illustrer ce qu’est la régulation, nous pouvons prendre l’exemple d’un régulateur de voiture. En effet, lorsque l’on souhaite que notre voiture roule à 110 km/h, l’ordinateur de bord va calculer la puissance que le moteur va devoir délivrer afin de maintenir la vitesse désirée selon la forme de la route par exemple.

Pour en revenir à notre projet, nous avons conçu un programme LabVIEW utilisant le module de régulation PID ( Proportionnel Intégrale Dérivée) présent sur la version améliorée du logiciel.

Grâce à ce programme, nous pouvons chauffer notre résistance à la température souhaitée et en optimisant les paramètres de PID, avoir une régulation des plus optimisées.

Front panel associé au programme précédent, permettant d’optimiser la régulation

De la plomberie et de l’électricité

Pendant toute la durée du projet nous avons été amenés à réaliser différentes tâches en plomberie et en électricité.

Pour la partie plomberie, nous avons pu changer de nombreux tuyaux, gérer des fuites et surtout éponger le sol !

En ce qui concerne la partie électricité, nous avons participé au branchement des cartes NI ainsi qu’à la réalisation d’un relais statique ou encore l’ajout d’un écran sur les débitmètres.

Quels apports pour nous ?

Ce projet a été pour nous l’occasion de développer de nombreuses compétences comme la gestion d’un projet avec les imprévus qui vont avec, l’achat de composants ou encore la pratique de l’anglais scientifique tout au long du projet.

Ce projet nous a aussi permis de visualiser une application directe de la thermique, de l’électricité ou encore de la mécanique des fluides.

Aux étudiants de première année à Polytech Angers, nous vous invitons à choisir un projet comme le notre car cela vous permettra d’effectuer de nombreuses tâches variées dans différents domaines

Merci pour votre lecture !

Conception et réalisation d’un banc d’essai pour la mesure de la performance de l’isolation thermique des bâtiments

Bonjour à toutes et à tous,

Vous vous êtes sûrement déjà demandé qu’elle est l’isolation la plus efficace pour conserver la chaleur au sein d’une pièce. Notre projet va vous aider à avoir une réponse à cette question !

Nous sommes deux étudiantes de 2ème année du PEIP : Célia Benmansour et Camille Busnel. Notre projet consiste à réaliser un banc d’essai thermique.

Objectif du projet

L’objectif de notre projet est d’évaluer la performance énergétique de parois constituées de différents matériaux afin de trouver laquelle est la plus efficace. Le banc d’essai représente une pièce simple avec une fenêtre en double vitrage et un radiateur qui est assuré par une lampe à incandescence. Le mur de devant est amovible afin de tester différentes configurations d’isolation.

Ce banc d’essai est très bien isolé thermiquement pour que les mesures réalisées ne soient influencées que par le mur amovible et par la fenêtre. Nous avons automatisé la prise des données grâce à un enregistreur autonome de la technologie Arduino et en intégrant une sonde ce qui permet une mesure en continue de la température.

Modélisation du banc d’essai sur Revit

Pour commencer nous avons modélisé notre banc d’essai sur le logiciel de conception de bâtiment Revit. Les murs fixes de notre maquette sur Revit étaient composés de PVC expansé de 19 mm d’épaisseur avec une isolation en carton mousse de 10 mm d’épaisseur. Nous avons ensuite créé des murs en différents matériaux (bois, brique, ciment), avec et sans isolant, pour la paroi amovible en respectant les critères suivant :

Critères techniques des matériaux

Critères techniques des matériaux

Modélisation du banc d'essai sur Revit

Modélisation du banc d’essai sur Revit

Modélisation sur Solidworks

Après avoir passé commande pour le matériel nécessaire nous avons modélisé nos pièces en PVC (qui avaient finalement une épaisseur de 8mm suite à la commande) sur Solidworks. Cette modélisation avait pour but d’usiner ces pièces complexes à l’aide du CharlyRobot. En effet nous avons choisi une géométrie de pièces qui permettait de les emboîter afin de minimiser l’utilisation de colle mais également d’assurer un meilleur maintien de l’ensemble.

Modélisation des pièces en PVC sur Solidworks

Modélisation des pièces en PVC sur Solidworks

Création du banc d’essai

Suite à un problème de matériel nous avons finalement remplacé le PVC par du bois OSB qui a une épaisseur de 16mm. Nous avons conservé les plans d’origine en s’adaptant à l’épaisseur du bois.

Pièces pour les murs fixes du banc d'essai

Pièces pour les murs fixes du banc d’essai

Nous avons ensuite fixé les rainures pour la fenêtre, les butés pour les murs amovibles ainsi que l’isolant en polystyrène en laissant une ouverture pour la sonde de température et pour la lampe chauffante.

Banc d'essai monté

Banc d’essai monté

Nous avons découpé différents murs amovibles (deux en bois et un en polystyrène) afin de tester différentes configurations.

Pour finir nous avons effectué les mesures de températures grâce au montage Arduino suivant :

Montage Arduino

Montage Arduino

Nous avons utilisé un relais pour permettre l’ouverture et la fermeture du circuit électrique et donc gérer l’allumage de la lampe chauffante. Le temps de chauffe grâce à la lampe était de 2 minutes et nous avons ensuite mesuré la température à l’intérieur de la pièce pendant 10 minutes.

Résultats obtenus

Pour notre projet nous avons testé les six configurations suivantes :

Les différentes configurations du mur amovible

Les différentes configurations du mur amovible

On obtient les changements de température suivants :

Température en fonction du temps à l'intérieur du banc d'essai

Température en fonction du temps à l’intérieur du banc d’essai

On remarque que les meilleurs résultats sont obtenus pour les configurations 1 et 3. L’air et le polystyrène sont donc de bons isolants. De plus on peut souligner le fait que dans le cas de la configuration 2, la température chute plus rapidement que dans le cas de la configuration 1. Ceci montre l’importance du double vitrage qui est un meilleur isolant que le simple vitrage grâce notamment à la couche d’air présente entre les deux parois en verre.

Interprétation des résultats obtenus

Les résultats obtenus sont cohérents avec les propriétés thermiques des matériaux utilisés. En effet, l’air possède une conductivité thermique de 0.025W/m.K à 20°C tandis que celle du polystyrène est de 0.05W/m.K et celle du bois de 0.2W/m.K. Ceci était anticipable car on sait que plus la conductivité thermique d’un matériau est élevée, moins il est isolant.

Améliorations possibles

Le banc d’essai que nous avons construit est un prototype et nécessiterait certaines améliorations. Notamment au niveau des matériaux utilisés et des moyens de construction qui ne permettent pas dans notre cas une optimisation de l’isolation. Beaucoup de déperditions thermiques se font au niveau des murs fixes du banc d’essai. En cause, la création manuelle du banc d’essai moins précise qu’une machine. On se retrouve alors avec des pièces qui s’emboîtent plus ou moins bien avec des écarts parfois non voulus.

On pourrait également mesurer les variations de températures avec davantage de murs amovibles (en brique…) afin de tester de plus nombreuses combinaisons. Ceci permettrait d’essayer un maximum de possibilités afin de trouver la véritable meilleure combinaison.

Ce que ce projet nous a apporté

Ce projet a été très enrichissant. Il nous a permis de découvrir et de manipuler des logiciels qui nous seront utiles pour la suite de nos études. De plus, ce travail de groupe sur une longue période nous a permis d’apprendre à nous écouter, à déléguer et à communiquer. Le travail de groupe a permis un échange toujours très bénéfique dans la gestion du projet. La communication était un point clé pour mener à bien ce projet.

Enfin les nombreux imprévus et complications nous ont obligées à améliorer nos capacités d’adaptations. En effet après avoir été confrontées à de nombreux problèmes nous avons dû réagir rapidement afin de ne pas perdre davantage de temps.

Merci pour votre lecture, nous espérons que cet article vous à plu !

Bibliographie/Sitographie

Christelle Abis, Stéphane Jean, Laurent Bimont, & Dominique Sauzeau (Éds.). (2014, février). Isolation thermique Banc d’essai.
Disponible sur : http://www.a4telechargement.fr/BE-THERM/D2-THERM-A-Dossier-Lycee-PDF-fev2014.pdf