Un cabinet de curiosités à Belle-Beille

Depuis le 1er février 2024, un coin aux couleurs bariolées et aux objets hétéroclites attire l’attention des lecteurs qui arpentent la galerie du rez-de-chaussée de la BU. Nous avons voulu y reproduire l’ambiance des “cabinets de curiosités” d’autrefois, comme un clin d’oeil à un modèle de collections suranné mais toujours séduisant et intrigant. Les savants et érudits, du XVIe au XIXe siècle, rangeaient dans ces cabinets, en complément à leurs livres, des objets rares et curieux, destinés à faire découvrir le monde : instruments scientifiques, spécimens naturels, objets d’art, objets ethnographiques ou trouvailles archéologiques… Le caractère disparate des collections rassemblées est typique de ces lieux, à mi-chemin entre science et imaginaire. Ne vous étonnez donc pas d’y trouver côte à côte une maquette de la caravelle de C. Colomb, des planches d’histoire naturelle, un buste de Verdi, une bouteille (rescapée d’un naufrage ?), un coffret nacré, une statuette africaine, des livres anciens… A vous d’en faire votre propre inventaire à la Prévert.

Le cabinet de curiosités de la BU d’Angers (Belle-Beille), février 2024

Au milieu de la collection permanente, deux armoires accueilleront de petites expositions thématiques destinées à faire connaître les richesses des fonds patrimoniaux de la BU: livres anciens et contemporains ou manuscrits illustrant nos points forts, littérature et poésie, femmes et féminisme. Nous commençons par la présentation d’une partie de nos collections injustement méconnue : les revues. Les journaux, revues et magazines accompagnent nos vies et offrent un support idéal pour l’expression des avant-gardes littéraires et artistiques, ou pour les débats d’idées. Découvrez des magazines pour la jeunesse du XIXe s. (Musée des familles, Magasin des demoiselles, Semaine des enfants), des revues rares de l’entre-deux-guerres : Potomak, La Bohême, ou encore Tropiques, revue fondée par Aimé Césaire. Poursuivez avec des titres contemporains (Dire, Caravanes, Le Serpent à plumes) et terminez votre parcours avec Ebony, magazine américain reflet des enjeux de société aux USA.

Merci à Charlotte, Florent, Geneviève, Letizia, Lili, Valérie pour la sélection des objets et documents ; à Ana et Romuald pour l’installation technique.

Objets insolites des fonds spécialisés (1)

La BU d’Angers recèle d’étonnants objets au sein de ses fonds spécialisés. En bibliothéconomie on les appelle les “curiosa”. Choisissons deux statues insolites.

Continuer la lecture

Objets insolites des fonds spécialisés (2)

Vous n’en avez peut-être jamais vu, sans doute même jamais feuilleté.
Cette découverte, vous pouvez la réaliser à la BU d’Angers : consulter un incunable ! Ce mot vous dit quelque chose ? Emprunté du latin Incunabula [littéralement “langes, berceau, enfance, origine”] il désigne un “ouvrage qui date des premiers temps de l’imprimerie (avant 1500)” (selon le Trésor de la Langue Française où vous trouverez par ailleurs les définitions des termes techniques utilisés ci-dessous).

Continuer la lecture

Objets insolites des fonds spécialisés (4)

Le 18 mars 1939 Louis Poirier, qui enseigne alors l’histoire-géographie au lycée de Quimper, reçoit un curieux télégramme en latin. Le premier roman qu’il a écrit, Au château d’Argol, refusé chez Gallimard, a été publié en 1938 aux éditions José Corti, à compte d’auteur, sous le pseudonyme de Julien Gracq.

Continuer la lecture

Objets insolites des fonds spécialisés (3)

On attribue généralement l’obtention du droit de vote des Françaises à la seule volonté du général de Gaulle, dans un geste magnanime. C’est ne pas tenir compte du mouvement suffragiste français et des nombreuses associations féminines et féministes qui avaient fait pression pendant plus de cinquante ans sur les députés et les sénateurs et dans la rue (tracts, manifestations, etc.).

Continuer la lecture

Objets insolites des fonds spécialisés (5)

Josiane Ceret, dite Josie, reçut un objet insolite dans sa boîte aux lettres, le 3 février 1978, à son domicile parisien, dans le xvie arrondissement. Une tête de mort en plastique (11 x 7 cm) lui fut envoyée anonymement par des opposants à l’avortement. Ceux-ci étaient très actifs en France dans les années 70, généralement pilotés par les mouvements intégristes américains .

Continuer la lecture