Trois DVD pour trois destins

Ces trois femmes peintres surent braver les préjugés sexistes de leur temps pour s’adonner à leur passion créatrice et laisser une oeuvre puissante et intemporelle à la postérité.
La première, Artemisia Gentileschi (1593 – 1654), est considérée comme l’un des premiers peintres baroques. Le film d’Agnès Merlet choisit de raconter une période charnière de la vie de cette artiste, alors âgée de dix-sept ans et qui a sans doute appris la peinture dans l’atelier de son père, le peintre Orazio Gentileschi. L’enseignement des Beaux-Arts étant interdit aux femmes, elle suivit des cours de dessin à domicile avec le peintre Agostino Tassi qui la séduisit et la viola. Le père découvrit et dénonça ce viol devant le tribunal papal. Pour Artemisia le procès se revéla humiliant et une torture physique – on vérifia sa virginité et on lui enserra les doigts avec des cordes jusqu’au sang – . Après cette épreuve, elle eut le courage de quitter la maison de son père et prit résolument sa carrière artistique en main.
 Si vous ne pouvez découvrir la peinture d’Artemisia actuellement exposée pour la première fois en France au musée Maillol, lisez le catalogue d’exposition ou l’ouvrage d’Alexandra Lapierre, Artemisia : un duel pour l’immortalité.


La seconde, Séraphine de Senlis (1864-1942), était femme de ménage. Le film de Martin Provost retrace la vie de cette autodidacte qui fabriquait ses propres couleurs et peignait le soir, à la bougie. C’est le collectionneur et critique d’art Wilhelm Uhde qui la fit connaître et lui apporta quelque temps son soutien. Elle aurait sombrée dans la folie quand il cessa d’acheter ses peintures et elle fut internée dix ans dans l’hôpital psychiatrique de Clermont, avant de mourir de faim en décembre 1942. Peintre naïve, elle laisse une œuvre flamboyante essentiellement composée de bouquets de fleurs surréalistes, dont témoigne le catalogue de l’exposition Séraphine de Senlis qui eut lieu au musée Maillol d’octobre 2008 à janvier 2009.
La troisième, Frida Kahlo (1907-1954), était mexicaine et compagne du muraliste mexicain, Diego Rivera, de vingt ans son aîné. A la suite d’un accident de bus, elle resta handicapée et peignit l’essentiel de ses toiles couchée, un chevalet suspendu au-dessous de sa tête. Ses nombreux autoportraits rendent compte de sa souffrance physique. Malgré sa santé fragile, elle fit de nombreux voyages, rencontra de nombreux artistes et eut une liaison avec Léon Trotsky. Selon Diego Rivera, « Ses toiles révèlent une extraordinaire force d’expression ». Le film documentaire Frida Kahlo : entre l’extase et la douleur, et l’ouvrage Diego et Frida, de J. M. G. Le Clézio, vous donneront accès à l’univers pictural de cette artiste.

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