ou encore Saartjie Baartman, cette jeune femme de l’ethnie Khoikhoi, originaire de l’actuelle Afrique du Sud, exhibée en Angleterre puis en France de 1810 à 1815 date de sa mort, récupérée ensuite pour y être impitoyablement étudiée par les savants du Muséum d’histoire naturelle dont le célèbre Georges Cuvier. Elle est plus connue sous le nom de Vénus Hottentote ou Vénus noire, titre du film d’Abdellatif Kechiche.
Vous pouvez découvrir à la bibliothèque ce destin singulier, à travers les ouvrages de Carole Sandrel et de Gérard Badou ou dans le chapitre que lui consacre Stephen Jay Gould dans son ouvrage Le sourire du flamant rose, destin qui court bien au-delà de sa mort puisque, jusque dans les années 70, le moulage de son corps, son squelette et ses organes, conservés dans du formol, étaient exhibés au Musée de l’homme. Ce n’est qu’en 2002 après la promulgation d’une loi spéciale que sa dépouille fut enfin restituée à l’Afrique du Sud.
L’ouvrage de François-Xavier Fauvelle-Aymar L’invention du Hottentot, propose lui une histoire du regard des Occidentaux sur les premiers peuples de la province du Cap, qu’ils appelèrent Hottentots et Bochimans et qui donnèrent naissance dans l’imaginaire européen à cette figure particulière du sauvage.
Quant à la somme collective Zoos humains, elle retrace l’histoire des exhibitions humaines, de celle de Sarah Bartman dans les foires et les salons au début des années 1810, en passant par le jardin d’acclimatation à la fin du XIXe siècle, jusqu’à l’exposition coloniale internationale de 1931, exposition aussi évoquée dans l’ouvrage de Benoît de l’Estoile consacré au goût des autres.
Enfin vous avez pu écouter l’émission de 2000 ans d’histoire consacrée à la Vénus Hottentote, diffusée le 26 octobre 2010.
Sylvie Gelineau, le 10 novembre 2010