Former les doctorantes aux enjeux de la bibliométrie : un atelier de 3 heures en classe renversée

[billet rédigé au féminin neutre]

L’école doctorale propose à l’université d’Angers comme partout ailleurs des modules de formation destinés aux doctorantes. Nous y proposons depuis 3 ans un module consacré à la bibliométrie. Cette année, j’ai eu l’opportunité de l’animer avec Ronan Cardinal, responsable des archives ouvertes (portail HAL-UA) à la direction de la recherche de l’UA. En voici les objectifs et le déroulé.

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Une ethnologue en BU

donna_badge_uxlibs2J’avais déjà traduit une conférence de 2017 de l’anthropologue américaine Donna Lanclos qui remettait en question l’idée toute faite et encore très répandue que les jeunes qui entrent à l’université depuis 2010 seraient des “Digital natives”.

En relisant son blog, je suis tombée par hasard sur un texte de 2015  qui m’a paru poser clairement – quoique longuement – les enjeux d’une approche ethnographique et anthropologique intégrée en bibliothèque universitaire.

Il s’agit de la conférence d’ouverture faite par Donna Lanclos lors de la première conférence UXlib de Cambridge en 2015. Le texte anglais était la transcription libre par Donna de notes prises in vivo juste après la conférence en commentaire de chacune de ses diapositives. Une première traduction littérale s’est révélée décevante… et difficile à ré-illustrer.

Pour l’adapter à une lecture à froid par un public francophone, hors contexte de congrès, j’ai fait des choix radicaux – dont celui délibéré du féminin neutre, quelques coupes sombres et me suis parfois éloignée de la lettre du texte d’origine pour mieux en servir l’esprit.

Maud Puaud a accepté de résumer le texte en deux sketchnotes  (que j’ai aussi débités en morceaux pour mettre quelques illustrations au fil de l’eau)  qui vous permettront de saisir les idées clés du texte avant de le lire – ou pas – jusqu’au bout 😉

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Coopérer avec le SUIO : Infocampus et portes ouvertes

infocampus_2017_accueilTout est parti du constat qu’à la rentrée, les étudiants ont avant tout besoin de se loger, se déplacer, sécuriser leur prévoyance santé, se repérer dans une ville nouvelle pour eux, d’acquérir de nouveaux rituels dans leurs premiers pas hors des habitudes du foyer parental.

Une fois ces besoins assouvis, ils sont en mesure d’assimiler leur métier d’étudiant*. Mais pas avant.

*  Selon la jolie formule du sociologue Alain Coulon, auteur en 1997 d’un ouvrage éponyme.

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Coopérer avec le SUMPPS : Mens sana in corpore sano

Relais_santé_sumppsTout a commencé en 2011 avec la très dynamique infirmière de prévention du SUMPPS (Service Universitaire de médecine préventive), C. Rioual.

Dotée d’un budget pour faire des animations à l’aide d’une équipe de moniteurs étudiants, de matériel adapté (jeux, tests, etc.) et d’une énergie considérable, C. Rioual a commencé à développer des animations hors les murs en 2010-2011 : quelques soirées d’hiver dans les bars préférés des étudiants, des journées de sensibilisation aux thématiques sommeil, alimentation, MST, alcool, contraception, sécurité routière etc. dans les halls d’accueil des facultés venaient compléter les classiques présentations en amphi de début d’année.

Lorsqu’elle est venue demander à intervenir dans l’enceinte des BU au printemps 2011, Maud Puaud, en charge de la valorisation des collections à l’époque, a défini avec elle un modèle solide, reconduit d’année en année depuis novembre 2011 : Continuer la lecture

Gérer des inscriptions

bouton-inscrivez-vousDepuis quelques années, la BUA, comme bien d’autres, est appelée à gérer de plus en plus d’inscriptions en ligne :

  • ateliers libres Zotero (40 à 50 séances programmées en début d’année), ateliers clinical solving, visites professionnelles BUAPro
  • Bibcamps internes, ubibcamp
  • Organisation d’événements de type Cyclobiblio et usage des outils Google
  • Inscriptions des lecteurs extérieurs avec paiement en ligne
  • Réservations de salle
  • Rendez-vous avec un bibliothécaire

Nous tâtonnons énormément, n’avons pas trouvé de solution idéale, mais avons appris deux ou trois choses qu’il me paraît intéressant de documenter et partager ici, histoire que nos expériences et mésaventures puissent peut-être servir à d’autres.

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Besoins et usages (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 5)

(Retrouvez les épisodes 1, 2 et 3 et 4).

Cette étape a pour objectif d’appliquer des méthodes de recherche sur les usages (en anglais User Experience ou UX pour faire plaisir à N. Clot) à une reprise ou à la mise en place d’une signalétique. Si ces techniques vous sont familières, vous resterez en terrain connu. Sinon, outre ce livre, consultez ceci.

1. Audit de contenu

J’en ai parlé un peu ici. La démarche consiste à faire la liste exhaustive de tous les contenus d’une signalétique : chaque affiche, chaque flyer, chaque panneau, chaque écran… tous les éléments d’information visuelle doivent être relevés ( Utilise, utilisable, désirable| p. 43). Pour ce faire, utilisez un tableur associé à des photos et posez-vous quelques questions en associant contenus et espaces : les premiers sont-ils concentrés dans certaines zones ? Ces contenus respectent-ils les différents principes d’une bonne signalétique ? Continuer la lecture

Principes (subjectifs) d’une bonne signalétique (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 4)

Former à la signalétique implique, à un moment ou à un autre, de prendre position. A mon niveau, les réponses ne portent pas sur des questions de couleur ou de forme. J’ai adopté quelques principes, mais ils ne sont pas esthétiques.

Cohérence : avec l’environnement graphique de l’établissement et entre les différents éléments qui la composent (exemple : la charte graphique d’une municipalité).

Simplicité : penser la signalétique pour le plus grand nombre : idéalement, elle devrait compréhensible par tout le monde. Un peu comme en littérature (“In signage and wayfinding, you must kill all your darlings“, a (plus ou moins) écrit W. Faulkner. A moins que la citation ne s’applique à un autre sujet).

Sobriété : le forme ne devrait pas prendre le pas sur le fond (autrement dit, le 1% artistique ne devrait pas être investi dans la signalétique).

Visibilité : poteaux, surfaces vitrées, luminosité… la signalétique ne devrait pas être cachée

Réversibilité : quel sera le devenir de la signalétique dans 10 ans ?

Durabilité : au niveau des matériaux, des couleurs…

Utilisateurs : “une bonne signalétique doit “répondre aux attentes du public plutôt qu’à celle des professionnels” (N. Bonnevide | 2011 | Imaginer une signalétique à l’image de la bibliothèque | In Concevoir et construire une bibliothèque | p. 237)

Bienveillance & ouverture : quel message délivre votre signalétique ?

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Se repérer dans la signalétique (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 3)

(L’épisode 1 est ici, le 2 ).

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L’objectif de l’audit de contenu est de dresser la liste exhaustive des éléments de signalétique propres à un espace recevant du public. Une première étape, centrale, consiste à supprimer les éléments de signalétique superfétatoires en améliorant les services ou en supprimant les dysfonctionnements qui y sont liés. Comme souvent, moins, c’est mieux.

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Ce que peut la signalétique. Et ce qu’elle ne peut pas (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 2)

(Pour lire l’épisode 1, c’est ici).

Former des professionnels aux enjeux de la signalétique en bibliothèque quand on n’est ni graphiste, ni architecte et que l’on a des goûts discutables : voilà l’enjeu. L’objectif est double : acquérir des compétences en analyse des espaces et des comportements d’orientation des usagers pour mettre en place ou rénover une signalétique en bibliothèque ; améliorer la signalétique des espaces intérieurs de la bibliothèque, sous forme de formation-action. Et la méthode tient en quatre axes, affinés au fil des années.

La première séquence s’appuie sur la méthode dite de l’audit de contenu. Le groupe, individuellement ou par binôme, passe au scanner tout ou partie d’un bâtiment recevant du public (hall de bibliothèque, hôpital, UFR…).

Comment ? Avec un carnet de note et un appareil photo, un smartphone ou une tablette. Le but est de répertorier de manière exhaustive tous les éléments de signalétique d’un espace, du “Tirez” de la porte d’entrée à l’interdiction de fumer des années 1990. Sans porter de jugement, à ce stade. Continuer la lecture

Former à la signalétique en bibliothèque (1)

(Retrouvez les épisodes 2 et 3, 4 et 5).

En 2013, un groupe de travail (votre serviteur, SG et ES) a repensé l’ensemble de la signalétique de la bibliothèque Belle Beille. Cette dernière offrait en effet un type de signalétique indiquant la tripartition des espaces en zones (com, calme et silence) et… rien de plus : les collections, les espaces, les services ou encore les toilettes n’apparaissaient nulle part dans un bâtiment de près de 8000 m².

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Le projet, entre sa conception et sa réalisation, a mis plusieurs mois à se concrétiser – de février à septembre 2013 exactement. Il aura permis, outre de proposer un dispositif d’orientation visuelle cohérent au sein de la BU, de nous former, en profitant de l’expertise de Raphaëlle Bats (ENSSIB).

Les années passant, nous avons ajouté et parfois corrigé des éléments, en lien étroit avec le graphiste et l’imprimeur qui nous ont épaulé. La découverte des outils et méthodes UX a alimenté qui plus est notre réflexion – et si c’était à refaire, nous ne referions sans doute pas exactement de la même manière.

La signalétique d’un bâtiment recevant du public est en effet au croisement de plusieurs problématiques : les espaces, les usages, les services (dont les collections)… et les usagers, bien sûr. Y travailler régulièrement (pour la signalétique provisoire, mais pas que) constitue un bon exercice de remise en cause des présupposés professionnels qui nous habitent et, parfois, nous empêchent de mettre le doigt sur les améliorations possibles.

J’ai été amené les années suivantes à intervenir auprès d’un public d’étudiants en filière “Métiers des bibliothèques” pour expliquer la démarche menée. Chemin faisant, ces interventions se sont charpentées : d’une simple visite des lieux, elles ont progressivement pris la forme de travaux pratiques. L’enjeu, à mon petit niveau, est le suivant : comment former à la gestion d’un projet de signalétique en bibliothèque quand on n’est ni graphiste, ni architecte et qu’on a des goûts [hum]?