De la vertu d’écrire sur son stage un an (et des poussières) plus tard

[Billet rédigé par Elise L., conservatrice stagiaire DCB30 en 2021 – désormais conservatrice à l’université Sorbonne Nouvelle]

De la fin août jusqu’à la mi-décembre 2021, j’effectuai le traditionnel stage professionnel de quatre mois en tant que conservatrice-stagiaire à l’Enssib (promotion DCB 30). Mon choix s’était porté sur la bibliothèque universitaire d’Angers pour de multiples raisons (toutes, évidemment, meilleures les unes que les autres). Plus d’un an un peu tassé après la fin de ce stage, il est intéressant de se remémorer dans le détail cette expérience riche dont le souvenir a eu tendance à perdre un peu en épaisseur après ma prise de poste, le vortex des tâches quotidiennes durant cette première année en poste ayant tendance à aspirer énergie et hauteur de vue. Me replonger dans ce stage est donc un excellent moyen de prendre du recul, d’actualiser des apprentissages et d’interroger mes pratiques actuelles. Je ne reviendrai pas ici sur l’intégralité de mes expériences durant ce stage. Il s’agit plutôt, en revenant sur le cœur du sujet qui m’a occupé pendant quatre mois, d’éclairer ce que j’en retiens dans mon poste actuel.

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Besoins et usages (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 5)

(Retrouvez les épisodes 1, 2 et 3 et 4).

Cette étape a pour objectif d’appliquer des méthodes de recherche sur les usages (en anglais User Experience ou UX pour faire plaisir à N. Clot) à une reprise ou à la mise en place d’une signalétique. Si ces techniques vous sont familières, vous resterez en terrain connu. Sinon, outre ce livre, consultez ceci.

1. Audit de contenu

J’en ai parlé un peu ici. La démarche consiste à faire la liste exhaustive de tous les contenus d’une signalétique : chaque affiche, chaque flyer, chaque panneau, chaque écran… tous les éléments d’information visuelle doivent être relevés ( Utilise, utilisable, désirable| p. 43). Pour ce faire, utilisez un tableur associé à des photos et posez-vous quelques questions en associant contenus et espaces : les premiers sont-ils concentrés dans certaines zones ? Ces contenus respectent-ils les différents principes d’une bonne signalétique ? Continuer la lecture

Principes (subjectifs) d’une bonne signalétique (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 4)

Former à la signalétique implique, à un moment ou à un autre, de prendre position. A mon niveau, les réponses ne portent pas sur des questions de couleur ou de forme. J’ai adopté quelques principes, mais ils ne sont pas esthétiques.

Cohérence : avec l’environnement graphique de l’établissement et entre les différents éléments qui la composent (exemple : la charte graphique d’une municipalité).

Simplicité : penser la signalétique pour le plus grand nombre : idéalement, elle devrait compréhensible par tout le monde. Un peu comme en littérature (“In signage and wayfinding, you must kill all your darlings“, a (plus ou moins) écrit W. Faulkner. A moins que la citation ne s’applique à un autre sujet).

Sobriété : le forme ne devrait pas prendre le pas sur le fond (autrement dit, le 1% artistique ne devrait pas être investi dans la signalétique).

Visibilité : poteaux, surfaces vitrées, luminosité… la signalétique ne devrait pas être cachée

Réversibilité : quel sera le devenir de la signalétique dans 10 ans ?

Durabilité : au niveau des matériaux, des couleurs…

Utilisateurs : “une bonne signalétique doit “répondre aux attentes du public plutôt qu’à celle des professionnels” (N. Bonnevide | 2011 | Imaginer une signalétique à l’image de la bibliothèque | In Concevoir et construire une bibliothèque | p. 237)

Bienveillance & ouverture : quel message délivre votre signalétique ?

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Se repérer dans la signalétique (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 3)

(L’épisode 1 est ici, le 2 ).

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L’objectif de l’audit de contenu est de dresser la liste exhaustive des éléments de signalétique propres à un espace recevant du public. Une première étape, centrale, consiste à supprimer les éléments de signalétique superfétatoires en améliorant les services ou en supprimant les dysfonctionnements qui y sont liés. Comme souvent, moins, c’est mieux.

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Ce que peut la signalétique. Et ce qu’elle ne peut pas (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 2)

(Pour lire l’épisode 1, c’est ici).

Former des professionnels aux enjeux de la signalétique en bibliothèque quand on n’est ni graphiste, ni architecte et que l’on a des goûts discutables : voilà l’enjeu. L’objectif est double : acquérir des compétences en analyse des espaces et des comportements d’orientation des usagers pour mettre en place ou rénover une signalétique en bibliothèque ; améliorer la signalétique des espaces intérieurs de la bibliothèque, sous forme de formation-action. Et la méthode tient en quatre axes, affinés au fil des années.

La première séquence s’appuie sur la méthode dite de l’audit de contenu. Le groupe, individuellement ou par binôme, passe au scanner tout ou partie d’un bâtiment recevant du public (hall de bibliothèque, hôpital, UFR…).

Comment ? Avec un carnet de note et un appareil photo, un smartphone ou une tablette. Le but est de répertorier de manière exhaustive tous les éléments de signalétique d’un espace, du “Tirez” de la porte d’entrée à l’interdiction de fumer des années 1990. Sans porter de jugement, à ce stade. Continuer la lecture

Former à la signalétique en bibliothèque (1)

(Retrouvez les épisodes 2 et 3, 4 et 5).

En 2013, un groupe de travail (votre serviteur, SG et ES) a repensé l’ensemble de la signalétique de la bibliothèque Belle Beille. Cette dernière offrait en effet un type de signalétique indiquant la tripartition des espaces en zones (com, calme et silence) et… rien de plus : les collections, les espaces, les services ou encore les toilettes n’apparaissaient nulle part dans un bâtiment de près de 8000 m².

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Le projet, entre sa conception et sa réalisation, a mis plusieurs mois à se concrétiser – de février à septembre 2013 exactement. Il aura permis, outre de proposer un dispositif d’orientation visuelle cohérent au sein de la BU, de nous former, en profitant de l’expertise de Raphaëlle Bats (ENSSIB).

Les années passant, nous avons ajouté et parfois corrigé des éléments, en lien étroit avec le graphiste et l’imprimeur qui nous ont épaulé. La découverte des outils et méthodes UX a alimenté qui plus est notre réflexion – et si c’était à refaire, nous ne referions sans doute pas exactement de la même manière.

La signalétique d’un bâtiment recevant du public est en effet au croisement de plusieurs problématiques : les espaces, les usages, les services (dont les collections)… et les usagers, bien sûr. Y travailler régulièrement (pour la signalétique provisoire, mais pas que) constitue un bon exercice de remise en cause des présupposés professionnels qui nous habitent et, parfois, nous empêchent de mettre le doigt sur les améliorations possibles.

J’ai été amené les années suivantes à intervenir auprès d’un public d’étudiants en filière “Métiers des bibliothèques” pour expliquer la démarche menée. Chemin faisant, ces interventions se sont charpentées : d’une simple visite des lieux, elles ont progressivement pris la forme de travaux pratiques. L’enjeu, à mon petit niveau, est le suivant : comment former à la gestion d’un projet de signalétique en bibliothèque quand on n’est ni graphiste, ni architecte et qu’on a des goûts [hum]?

 

Accueillir les lycéens à la BU : Opération révisions (épisode 2)

L'opération Bac 2015 à la BUA

L’opération Bac 2015 à la BUA

Nous voici donc en 2015, dans une période de flottement manifeste autour de la question des lycéens en BU. Plus de visites massives, plus de formations, plus de partenariats…. Et pourtant les lycéens sont là, et particulièrement à l’approche des révisions du bac. Parallèlement, la BU Saint Serge connaît déjà un contexte de saturation des places assises à certaines périodes de l’année, dont celle-ci. Nous souhaitions mieux gérer la présence lycéenne, déjà remarquée en 2014, qui n’était pas sans poser des problèmes de cohabitation avec nos usagers étudiants habituels, peu enthousiastes à la vue de ces nouveaux arrivants parfois peu acculturés aux règles d’usage des lieux, venant occuper parfois bruyamment « leur » bibliothèque et qu’ils considéraient comme peu légitimes. Il s’agissait donc de faire cohabiter sereinement nos actuels et nos futurs usagers dans les espaces mais aussi dans leurs usages.

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