L’association des Chiennes de garde s’insurge contre le fait que la loi française tolère les injures sexistes alors qu’elle réprime sévèrement – à juste titre – les injures racistes depuis la loi du 1er juillet 1972. Elle s’indigne que l’on puisse impunément traiter une femme – de préférence connue – de “pute”, “salope”, “pétasse”, “grognasse”, pouffiasse”, “blondasse”, “bombasse” (ça rime), “boudin”, “thon”, et autres “gracieusetés”. ” Parmi les mille milliards d’e-mails qui s’échangent chaque année à travers le monde, se trouve un bon contingent de plaisanteries sur les brunes, les blondes, les femmes tout court. Comme il est désormais interdit d’insulter les Noirs, les Arabes ou les Juifs, on se rabat sur les femmes, dernier terrain du mépris autorisé.” lit-on dans Métro, boulot, machos : Enquête sur les insultes sexistes au travail.
C’est pourquoi les Chiennes de garde montent au créneau systématiquement pour défendre les femmes publiques insultées du seul fait qu’elles sont femmes. Leur première présidente, Florence Montreynaud, fondatrice de l’association en mars 1999, a elle-même choisi le nom de “Chiennes de garde”. Isabelle Alonso lui a succédé de 2000 à 2003.
Les archives de l’association, données à l’université d’Angers, sont désormais classées. Consultables au sein de la BU d’Angers, au Centre des Archives du Féminisme, elles rendent compte des nombreuses actions menées, comme la défense de Laure Adler ou de Martine Aubry qui ont été victimes d’injures sexistes en 1999 et 2000. Ce fonds contient de nombreuses affiches et des photos très amusantes.
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