Un stage DCB sketchnoté à la BU d’Angers

Elodie Cuissard a effectué son stage de DCB à la BU d’Angers en février-mars-avril 2017. Voici le bilan qu’elle a pu tirer de cette expérience, quelques jours après son départ :

“Mon stage de DCB à la BUA vient de se terminer. Si on caricature les choses, on peut dire que j’ai choisi cette destination de stage parce que deux conservateurs de la BUA nous ont fait écrire sur des post-it (et des feuilles veleda électrostatiques!) pendant une journée de cours à l’Enssib. D’ailleurs mes camarades n’ont pas manqué de me taquiner régulièrement avec les post-it, depuis leurs établissement de stage respectifs. Alors oui, bien sûr, il y a eu de l’UX, du design thinking, des post-it, des feutres effaçables et des gommettes. Mais aussi du service public, des réunions de direction, des réunions de service, la mise en place d’un protocole d’enquête, des tableaux croisés dynamiques, de la com interne, de la com externe, de l’observation, de la formation, des tests d’utilisabilité et beaucoup beaucoup d’échanges – avec la direction comme avec les agents – sur les bibliothèques, leur public, l’évolution des pratiques, le rôle de manager, le vivre et travailler ensemble… Ces trois mois ont été très riches, notamment grâce à l’accompagnement de Frédéric et Nathalie, qui ont su trouver le juste équilibre entre encadrement et autonomie, mais aussi grâce à tous ceux avec qui j’ai partagé du temps.
S’il fallait résumer ce stage en un mot, ce serait « empowerment » : j’ai appris sur le travail, sur le contexte, mais aussi beaucoup sur moi. Je ramène d’Angers, en vue de ma prise de poste, une caisse à outils dans laquelle piocher et un baluchon plein d’envies professionnelles. Et aussi un carnet de sketchnote dans lequel j’ai immortalisé, semaine après semaine, les temps forts de ma vie de stagiaire.”

Elodie Cuissard a tenu un journal de bord pendant les 3 mois de son stage, sous la forme d’un sketchnote hebdomadaire que nous vous proposons ici de découvrir en intégralité. Continuer la lecture

KiKoiOù : un dispositif d’enquête sur les usages des fréquentants

Cet article a été rédigé par Elodie Cuissard, stagiaire DCB à la BU d’Angers au printemps 2017. Elle est désormais en poste au SCD de l’Université de Haute Alsace comme chargée des services à la recherche.

En tant que stagiaire DCB à la BU d’Angers, ma feuille de route portait d’une façon générale sur l’UX. Par ailleurs, la BUA souhaitait reprendre une enquête menée en 2014 et qui visait à cerner le profil du public installé dans les espaces de la BU à un instant T. Ma principale mission lors de mon stage a donc été de retravailler le principe de l’enquête de 2014 et de l’augmenter pour en faire une étude sur les comportements des usagers. J’évoquerai dans ce billet la mise en place du dispositif et ce que nous avons pu tirer de cette enquête. Continuer la lecture

Besoins et usages (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 5)

(Retrouvez les épisodes 1, 2 et 3 et 4).

Cette étape a pour objectif d’appliquer des méthodes de recherche sur les usages (en anglais User Experience ou UX pour faire plaisir à N. Clot) à une reprise ou à la mise en place d’une signalétique. Si ces techniques vous sont familières, vous resterez en terrain connu. Sinon, outre ce livre, consultez ceci.

1. Audit de contenu

J’en ai parlé un peu ici. La démarche consiste à faire la liste exhaustive de tous les contenus d’une signalétique : chaque affiche, chaque flyer, chaque panneau, chaque écran… tous les éléments d’information visuelle doivent être relevés ( Utilise, utilisable, désirable| p. 43). Pour ce faire, utilisez un tableur associé à des photos et posez-vous quelques questions en associant contenus et espaces : les premiers sont-ils concentrés dans certaines zones ? Ces contenus respectent-ils les différents principes d’une bonne signalétique ? Continuer la lecture

Principes (subjectifs) d’une bonne signalétique (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 4)

Former à la signalétique implique, à un moment ou à un autre, de prendre position. A mon niveau, les réponses ne portent pas sur des questions de couleur ou de forme. J’ai adopté quelques principes, mais ils ne sont pas esthétiques.

Cohérence : avec l’environnement graphique de l’établissement et entre les différents éléments qui la composent (exemple : la charte graphique d’une municipalité).

Simplicité : penser la signalétique pour le plus grand nombre : idéalement, elle devrait compréhensible par tout le monde. Un peu comme en littérature (“In signage and wayfinding, you must kill all your darlings“, a (plus ou moins) écrit W. Faulkner. A moins que la citation ne s’applique à un autre sujet).

Sobriété : le forme ne devrait pas prendre le pas sur le fond (autrement dit, le 1% artistique ne devrait pas être investi dans la signalétique).

Visibilité : poteaux, surfaces vitrées, luminosité… la signalétique ne devrait pas être cachée

Réversibilité : quel sera le devenir de la signalétique dans 10 ans ?

Durabilité : au niveau des matériaux, des couleurs…

Utilisateurs : “une bonne signalétique doit “répondre aux attentes du public plutôt qu’à celle des professionnels” (N. Bonnevide | 2011 | Imaginer une signalétique à l’image de la bibliothèque | In Concevoir et construire une bibliothèque | p. 237)

Bienveillance & ouverture : quel message délivre votre signalétique ?

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Se repérer dans la signalétique (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 3)

(L’épisode 1 est ici, le 2 ).

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L’objectif de l’audit de contenu est de dresser la liste exhaustive des éléments de signalétique propres à un espace recevant du public. Une première étape, centrale, consiste à supprimer les éléments de signalétique superfétatoires en améliorant les services ou en supprimant les dysfonctionnements qui y sont liés. Comme souvent, moins, c’est mieux.

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Ce que peut la signalétique. Et ce qu’elle ne peut pas (former à la signalétique en bibliothèque, épisode 2)

(Pour lire l’épisode 1, c’est ici).

Former des professionnels aux enjeux de la signalétique en bibliothèque quand on n’est ni graphiste, ni architecte et que l’on a des goûts discutables : voilà l’enjeu. L’objectif est double : acquérir des compétences en analyse des espaces et des comportements d’orientation des usagers pour mettre en place ou rénover une signalétique en bibliothèque ; améliorer la signalétique des espaces intérieurs de la bibliothèque, sous forme de formation-action. Et la méthode tient en quatre axes, affinés au fil des années.

La première séquence s’appuie sur la méthode dite de l’audit de contenu. Le groupe, individuellement ou par binôme, passe au scanner tout ou partie d’un bâtiment recevant du public (hall de bibliothèque, hôpital, UFR…).

Comment ? Avec un carnet de note et un appareil photo, un smartphone ou une tablette. Le but est de répertorier de manière exhaustive tous les éléments de signalétique d’un espace, du “Tirez” de la porte d’entrée à l’interdiction de fumer des années 1990. Sans porter de jugement, à ce stade. Continuer la lecture

Former à la signalétique en bibliothèque (1)

(Retrouvez les épisodes 2 et 3, 4 et 5).

En 2013, un groupe de travail (votre serviteur, SG et ES) a repensé l’ensemble de la signalétique de la bibliothèque Belle Beille. Cette dernière offrait en effet un type de signalétique indiquant la tripartition des espaces en zones (com, calme et silence) et… rien de plus : les collections, les espaces, les services ou encore les toilettes n’apparaissaient nulle part dans un bâtiment de près de 8000 m².

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Le projet, entre sa conception et sa réalisation, a mis plusieurs mois à se concrétiser – de février à septembre 2013 exactement. Il aura permis, outre de proposer un dispositif d’orientation visuelle cohérent au sein de la BU, de nous former, en profitant de l’expertise de Raphaëlle Bats (ENSSIB).

Les années passant, nous avons ajouté et parfois corrigé des éléments, en lien étroit avec le graphiste et l’imprimeur qui nous ont épaulé. La découverte des outils et méthodes UX a alimenté qui plus est notre réflexion – et si c’était à refaire, nous ne referions sans doute pas exactement de la même manière.

La signalétique d’un bâtiment recevant du public est en effet au croisement de plusieurs problématiques : les espaces, les usages, les services (dont les collections)… et les usagers, bien sûr. Y travailler régulièrement (pour la signalétique provisoire, mais pas que) constitue un bon exercice de remise en cause des présupposés professionnels qui nous habitent et, parfois, nous empêchent de mettre le doigt sur les améliorations possibles.

J’ai été amené les années suivantes à intervenir auprès d’un public d’étudiants en filière “Métiers des bibliothèques” pour expliquer la démarche menée. Chemin faisant, ces interventions se sont charpentées : d’une simple visite des lieux, elles ont progressivement pris la forme de travaux pratiques. L’enjeu, à mon petit niveau, est le suivant : comment former à la gestion d’un projet de signalétique en bibliothèque quand on n’est ni graphiste, ni architecte et qu’on a des goûts [hum]?

 

BIBA+Camp ou la formation professionnelle formative


Atelier optimiser l'usage du mail

Au-delà de l’effet de mode, déjà passé, des bibcamps, le BIBA+Camp est une action de formation professionnelle interne que la BUA organise depuis 2015. Cette action de formation destinée aux personnels de la bibliothèque a lieu sur une seule journée, au sein d’une des 2 BU, massivement désertée par les étudiants en début d’été.

Nous organisions depuis 2008 des cycles de formation en interne en proposant à l’ensemble des agents de bénéficier aisément d’une offre de formation professionnelle de proximité, dans des formats brefs de 2h animés par des collègues, souvent cadres, mais pas exclusivement. Ces formations étaient destinées à mettre à jour des connaissances, à conforter des compétences et découvrir de nouveaux environnements et outils professionnels. Voici un exemple du programme 2014.

Or, au bout de 5 ans, ces cycles de formation avaient montré leurs limites, mobilisant de nombreux agents sur 6 à 8 semaines, nécessitant une organisation lourde en termes de plannings, et pesant sur l’organisation de l’accueil, au risque d’exclure certains collègues.

1. Qu’est-ce que le BIBA+Camp ? Continuer la lecture

“Pourquoi viennent-ils ?” De la bibliothèque comme lieu et comme marque

Le premier dim

De retour de #ADBU2017 et #ubibcamp2, où le rôle des bibliothèques universitaires au sein des communautés de l’ESR a fait l’objet d’échanges nourris, je m’interrogeais sur l’identité de nos BU, et la manière dont, à travers le temps très long, la “Bibliothèque” incarnait dans l’imaginaire collectif certaines valeurs de transmission, de continuité, de partage et d’ouverture en tant que lieu de sociabilité savante. La découverte du beau Learning center “Lilliad Innovation” donnait matière à penser sur les diverses manières de vivre, d’assumer ou de dépasser notre héritage de “bibliothèques” en terme d’image de marque au sein de la communauté universitaire et de la société en général. (* erratum : Lilliad vient de me confirmer qu’il n’y a aucun projet de généralisation de l’appellation à d’autres sites lillois).

Comme souvent, un collègue, quelque part, se posait des questions comparables et avait pris la peine d’écrire un billet de blog en anglais pour ouvrir la conversation. Christian Lauersen est danois et dirige plusieurs bibliothèques de Lettres et sciences humaines de l’université de Copenhague au sein de la Royal Danish Library. Il tient depuis trois ans un blog des plus stimulants, The Library Lab, où il rend compte, notamment, de la naissance et de la croissance d’un merveilleux lieu, le Digital Social Sciences Lab (#DSSL) où autour des questions de datavisualisation et d’aide à la recherche, la bibliothèque universitaire se trouve au cœur d’un écosystème de chercheurs, d’étudiants, de données ouvertes, tissant sociabilité, savoir-faire et faire savoir au sous-sol d’une des bibliothèques de sciences humaines les plus chaleureuses qu’il m’ait été donné de visiter (Voir albums Social Science Library ; DSSL).

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Les réflexions qui vont suivre sont la traduction [assez libre] en français du billet de Christian Lauersen Why do they come? The Library as place and brand, publié le 18 octobre dernier sur le blog Library Lab.

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Devenez acteur de services attentifs aux usagers

4345_1460632116_userexperience_970x545pL’appel à projet BO+ a vu la création de 11 postes ESR, plutôt portés par des COMUE.

Comme tous les autres porteurs de projet, la COMUE UBL avait proposé un profil de coordinateur : bien convaincus que la gestion des moniteurs, de l’intendance et des plannings se ferait en local au plus près du quotidien, nous avions orienté le profil sur un terme générique faisant consensus : la “qualité des services”. Sensibilisés [peut-être] par la journée d’études “Des services vraiment orientés usagers ?” du congrès ADBU 2016, les collègues directeurs/trices des SCD du réseau ont construit un certain consensus sur le fait que travailler l’observation en mode projet et disséminer des méthodes inspirées du Design UX pouvait être coordonné de manière transversale, et décliné en autant de projets de terrain par les équipes en place.

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