Ce billet reprend les éléments présentés lors de la journée d’étude du congrès de l’ADBU de Dijon le 10 octobre 2024. Invité à parler avec Stéphane Amiard (Vice Président Patrimoine immobilier de l’Université d’Angers) des enjeux de transition(s) du campus démonstrateur de Belle Beille, j’en ai profité pour brosser ce qui, selon moi, constitue quelques enjeux majeurs des années à venir pour nos bibliothèques universitaires.
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Eloge de l’emmental
Comment être sûr.e d’être #EnLieusûr à la BUA, au delà de l’affichage ?
J’ai commencé et interrompu l’écriture de ce billet plusieurs fois depuis l’ouverture du brouillon le 17 août 2020. Je le publie maintenant que plusieurs articles peer-reviewed publiés dans des journaux médicaux de premier rang, comme le Lancet, JAMA et le BMJ (1) apportent un gage de “scientificité” à une vision qui m’était parfois renvoyée comme nourrie exclusivement du hashtag #CovidIsAirBorne et bien trop pessimiste.
Ces articles d’avril 2021 mettent en avant un changement de paradigme scientifique : là où ceux de la “transmission par le toucher et les objets contaminés” et des “postillons à moins de 1m” prévalent encore dans bien des esprits, notamment chez les collègues du monde des bibliothèques, nous embrassons à la BUA, depuis juin 2020, celui d’une “accumulation dans l’air ambiant d’aérosols potentiellement contagieux en milieu clos”.
Les mesures de réduction des risques à prioriser étant bien différentes, selon la vision que l’on a des modalités principales de transmission, cela a son importance.
Contrairement à certaines, dont le point de vue est tout à fait respectable, nous n’avons jamais été partisanes de la fermeture totale des BU, mesure la plus efficace pour y empêcher à 100% la transmission virale. Dans la plus pure tradition de la culture de réduction des risques (3), nous sommes parties de l’idée que la BU pouvait jouer un rôle de “salle de consommation à moindre risque” de la sociabilité étudiante en période de pandémie.
Nous avons ensuite priorisé nos actions avec, en tête, la hiérarchie de modes de contagion suivante : aérosols +++ > manuportage +/- :
- Limiter l’effet Diamond Princess
- CovidIsAirborne : port du masque et détection du CO2
- Protéger l’équipe
- Mani pulite
- Choisir ses combats
Travailler ensemble (en temps de pandémie)
Maud Puaud et moi avons animé, fin janvier 2021, un Focus en formation tout au long de la vie enssib sur le télétravail. Nous avions décidé de promouvoir une utilisation active du volet pratique d’un très bon petit guide de la direction interministérielle de la transformation publique sur l’animation d’équipe en situation de travail hybride, télétravail + in situ.
Nous nous sommes rendues compte, en animant cette formation, que des choses qui étaient pour nous des évidences du “Travailler ensemble” n’étaient pas partout modélisées comme nous le faisions depuis plusieurs années, sans nous en rendre compte, dans notre pratique “normale” du monde d’avant.
En lieu sûr ?
Le décret n° 2020-663 du 31 mai 2020 a formellement autorisé le retour des usagers dans les bibliothèques universitaires, sans autre précisions (pour en savoir plus, voir l’article d’Actualitté sur le sujet).
Le 2 juin au matin, la MISTRD envoyait sur la liste de diffusion des directrices et directeurs de BU, un vademecum sur les conditions d’ouverture en service restreint de services de prêt-retour de type 30 minutes chrono en se référant exclusivement au décret abrogé du 20 mai. Continuer la lecture
Du PCA au PRA
Invitée le 30 avril par la Commune Louise Michel, la remarquable structure virtuelle mise en œuvre par un groupe de jeunes conservatrices DCB28 pour favoriser des échanges professionnels informels pendant leur fin de scolarité confinée, je devais leur parler de Confimanagement, comme mes autres collègues mentors (Greg Miura, Yann Marchand et autres volontaires).
Le moment prévu pour cette causerie m’a donné l’occasion de parler, à chaud, du délicat moment de bascule entre le PCA (Plan de continuité d’activité) et le PRA (Plan de reprise d’activité). Dans la foulée, cela m’a donné envie de le documenter, sans recul aucun, sur #BUApro.
Voici tout d’abord la présentation que j’ai faite pour les volontaires de la “Commune Louise Michel” , qui reprend les éléments du billet Confimanagement et le noyau embryonnaire du présent billet. Elle est illustrée d’images du #BestiaireDesBibs (1) et mise sous le signe du Polatouche volant, petit écureuil se laissant flotter pour mieux atterrir.
Il ne s’agit pas d’un retour d’expérience, mais d’une photographie des outils “bruts” à notre disposition pour accompagner cette transition étrange, que nous allons tous traverser au même rythme, d’un bout à l’autre de la France, ni tout à fait pareil, ni tout à fait autrement.
Comme le précédent billet confiné, il est construit sur le plan “sens, processus, contenus”, pris cette fois dans le “bon” ordre.
Confimanagement
Olivier Legendre a accouché plus vite que moi d’un billet sur l’encadrement en temps de confinement vu de sa « chambre avec vue » sur les volcans d’Auvergne. Merci à lui pour le mot valise de circonstance “confimanagement” qui vient de me donner un peu d’énergie pour vaincre l’angoisse de la fenêtre de saisie blanche (1). Un second billet, réjouissant, revient sur les conditions matérielles de télétravail : je m’y retrouve tout à fait. Hortensius a depuis fait un très éclairant billet sur son expérience du “management intermédiaire à distance”.
Avant l’entrée en confinement, je préparais avec Maxime Szczepanski une itération de la formation continue Enssib « Accompagner le changement » (2). Un schéma que nous utilisons dans la partie théorique de la formation me revient régulièrement en tête depuis l’annonce le 12 mars 2020 de la fermeture des universités (souvenez-vous, c’était au départ jusqu’au 31 mars).
Il me guidera pour structurer ce billet, à chaud, un peu brouillon, sur notre expérience de “confimanagement” en cours [billet écrit le 5/04/2020, sans recul].
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Combien ça coûte ?
A l’occasion de causeries sur le budget ou les carrières et rémunérations, de l’accueil de stagiaires mais aussi lors de la rédaction d’appels à projets ou d’échanges avec la direction du pilotage et l’évaluation de l’université d’Angers, j’ai réalisé que les ordres d’idées sur “combien coûte une activité ?” n’étaient pas toujours clairs dans l’esprit de chacun et que les notions de “cher” ou “pas cher” étaient souvent basées sur nos “paniers-de-la-ménagère” de particuliers de la classe moyenne.
Puisque visiblement, tout le monde ne prend pas le même plaisir malsain que moi à lire les “jaunes” des lois de programmation budgétaire sur le site “Forum de la performance” (je recommande chaudement si vous avez du mal à vous endormir si vous voulez comprendre ce qui est fait de vos impôts au niveau “macro”), je vais faire simple et proposer, à ceux que la question intéresse, un petit recueil d’exemples commentés et un petit calculateur “maison” permettant de bricoler avec un de mes outils de gestion préférés, les estimations de Fermi.
Prêt de matériel en nombres et en mots
Le prêt de matériel est un service offert par la BUA depuis mai 2016. Depuis le premier billet sur le sujet en date de 2017, nous avons vu grandir et se développer le service.
Début 2019, Anne Gourhant, une collègue de Lyon 1 qui a fait son stage FIBE à la BUA en mars 2019 et Tony Châtelain, un stagiaire M2 Bibliothèques ayant travaillé avec nous pendant 4 mois, ont aidé à faire un bilan d’étape de la réception de ce service, tant côté publics que côté personnels, dans le cadre d’une réflexion sur le passage au libre service d’une partie des transactions concernant le matériel. Fin 2018, une étudiante enssib DCB 27, Camille Catudal, avait, elle, rédigé une petite étude de cas sur la communication autour du service de prêt de matériel à la BUA, dans le cadre de son mémoire de recherche.
Ce billet vous donne un aperçu de ces travaux tant quantitatifs que qualitatifs. Plus que les données brutes, ce qui peut intéresser un lecteur professionnel passant sur BUApro, ce sont les méthodes et modalités de questionnement pour comprendre l’appropriation et l’évolution d’un service tant du côté public que des professionnels.
#BUAtour Bénélux | l’envers du décor
Aller voir ailleurs si on est. Les cartes postales vous font peut être envie. L’inspiration et la réflexion sont au rendez-vous. La richesse humaine et l’approfondissement des relations interpersonnelles aussi.
Alors, me direz-vous, pourquoi ne pas le faire plus souvent ? Pourquoi n’est-ce pas plus répandu dans les équipes de BU, et pourquoi directrices et directeurs, ou au mieux cadres, sont-elles souvent les seules à partir prendre l’air et les idées ailleurs ? Voici pourquoi ce n’est [pas que] une histoire d’argent… Continuer la lecture
Bureaux, etc.
Le ratio mètres carrés d’espaces internes/nombre d’agents à la BUA a baissé ces 10 dernières années, sous l’effet de plusieurs facteurs :
- accueil dans les locaux de la BU Belle Beille d’une cellule d’innovation pédagogique,
- rattachement du service archives de l’université à la BUA,
- accueil de plusieurs stagiaires “longs” (de 1 à 5 mois), dont certains en alternance, chaque année,
- remise à disposition du public des 4 “salles de travail de groupes” à la BU St Serge requalifiées en bureaux au moment de l’extension et qui dysfonctionnaient en tant que tels (moindres interactions avec le reste de l’équipe, problèmes climatiques quand un espace conçu et ventilé pour 12 est occupé par une seule personne, accès à l’imprimante, aux toilettes…)
- réorganisation de l’encadrement basé sur le passage fluide des cadres d’un site à l’autre…
Conséquence : tous les agents (y compris l’équipe de direction) partagent des bureaux collectifs, la cohabitation d’une équipe installée depuis longtemps avec de nouveaux venus est plus fréquente qu’avant et les espaces communs (cuisine, toilettes…) font l’objet d’une fréquentation accrue.
Dans les espaces internes comme dans les espaces publics, quand beaucoup (ou davantage) d’individus aux intérêts divers doivent cohabiter, il peut être intéressant de réfléchir de manière délibérée à comment passer de conventions sociales implicites à une explicitation de ce qui peut faciliter la “vie commune au travail”. Voici notre tentative du moment pour ouvrir un dialogue professionnel sur ces questions.