J’ai encore dit oui. Mon goût d’apprendre des choses en acceptant d’en parler en public, alors même que je ne suis pas solide sur mes appuis, aura ruiné un nombre conséquent de mes nuits. Je continue à me méfier de l’ultracrépidarianisme et risque fort, en écrivant ce billet, de mettre en lumière la légendaire “poutre dans mon œil”. Puisse les quelques collègues qui passeront par là, plus fin·es connaisseurs et connaisseuses que moi sur la question que j’avais accepté de traiter, de ne pas s’en servir pour m’assommer mais plutôt m’aider à affiner et compléter mon propos et à souligner tout ce qu’il pouvait comporter de maladroit et d’inadapté afin que je l’amende.
Archives de l’auteur : Nathalie Clot
OSINT4Fun : quels savoir-faire à l’heure de Perplexity ?
J’ai demandé à Perplexity – ma nouvelle amie, dont la capacité à résumer en 10 secondes des tas de trucs et de machins m’angoisse et me ravit – de me résumer, en un court paragraphe, ce qu’était Osint4fun. Voici ce qu’elle m’en a dit.
Résumons-nous
“OSINT4Fun est un projet pédagogique de l’Université d’Angers axé sur l’Open Source Intelligence (OSINT). Il propose des challenges et des ressources en plusieurs langues pour apprendre les techniques de recherche d’informations en sources ouvertes. Le projet a débuté, en novembre 2023 avec un calendrier de l’avent OSINT, qui a connu un succès inattendu avec plus de 15 000 visiteurs uniques et 85 000 validations de challenges.”
Un article de Jean-Philippe Nicoleau, publié par Ouest France le 5 décembre 2023 résume de manière enlevée l’improbable jeu de rencontres qui a rendu possible ce premier projet.
Alors, me direz-vous, puisque tout est déjà en ligne, ou reformulé gentiment par des machines qui après avoir détrôné le Catalogue, se mêlent désormais de frapper d’obsolescence nos compétences accumulées en une scolarité gavée d’épreuves de résumés et de notes de synthèse, pourquoi donc un billet écrit à la main par une humaine qui laisse des fôtes d’orthographe, comme dans les années 2000 ?
Pour raconter comment on peut utiliser ces petits jeux et challenges, au sein d’une équipe de bibliothèque, pour éviter que nos compétences de recherche documentaire ne rouillent complètement et pour faire de leur rafraîchissement un sport collectif.
Continuer la lectureNul n’est prophète en son pays
Maxime Szczepanski et moi sommes intervenus à la JE UX Design de l’ADBU les 18 et 19 novembre 2024. Nous sommes revenus le 18 novembre 2024 sur 10 ans d’organisation des journées de visites actives BUApro, à l’occasion des journées d’étude UX design de l’ADBU.
Nous en avons profité pour produire un petit guide pratique pour vous permettre d’organiser vos propres visites actives, car nous aussi à Angers, nous aimerions parfois aller jouer sur des terrains différents du nôtre !
Continuer la lectureDe la vertu d’écrire sur son stage un an (et des poussières) plus tard
[Billet rédigé par Elise L., conservatrice stagiaire DCB30 en 2021 – désormais conservatrice à l’université Sorbonne Nouvelle]
De la fin août jusqu’à la mi-décembre 2021, j’effectuai le traditionnel stage professionnel de quatre mois en tant que conservatrice-stagiaire à l’Enssib (promotion DCB 30). Mon choix s’était porté sur la bibliothèque universitaire d’Angers pour de multiples raisons (toutes, évidemment, meilleures les unes que les autres). Plus d’un an un peu tassé après la fin de ce stage, il est intéressant de se remémorer dans le détail cette expérience riche dont le souvenir a eu tendance à perdre un peu en épaisseur après ma prise de poste, le vortex des tâches quotidiennes durant cette première année en poste ayant tendance à aspirer énergie et hauteur de vue. Me replonger dans ce stage est donc un excellent moyen de prendre du recul, d’actualiser des apprentissages et d’interroger mes pratiques actuelles. Je ne reviendrai pas ici sur l’intégralité de mes expériences durant ce stage. Il s’agit plutôt, en revenant sur le cœur du sujet qui m’a occupé pendant quatre mois, d’éclairer ce que j’en retiens dans mon poste actuel.
Continuer la lectureBUApro spécial réponse en ligne – novembre 2022
Depuis plusieurs années, nous organisons des visites professionnelles thématiques de la BUA d’Angers plusieurs fois par an, que nous voulons “utiles, utilisables et désirables” pour nos visiteuses et visiteurs, que ce soit en termes de dynamique d’équipe, si plusieurs personnes d’un établissement font le déplacement, qu’en matière d’échanges avec des collègues d’horizons variés. Ces visites ne se limitent pas à la découverte des espaces et à un moment d’échange avec un ou deux professionnels de la BUA. Continuer la lecture
De bibliothécaire à conservatrice, un stage de transition
Elisabeth Collin-Canto (@ecollin7) a effectué un stage de 4 semaines au printemps 2021 à la BUA : c’était la première fois que nous accueillions une “bibliothécaire en transition”*, c’est à dire une collègue très expérimentée et très compétente en phase de “changement de corps BIB -> DCB”, pour utiliser les mots que l’administration emploie pour qualifier la métamorphose promotion d’un agent d’un “corps” à l’autre, en l’occurence celui de bibliothécaire à conservatrice. Nous la remercions chaudement d’alimenter la rubrique “Stages BUAPro”, d’enrichir notre collection de sketchnotes, après ceux d’Elodie C. et d’Anne G., et n’avons eu qu’à nous réjouir, encore une fois, d’avoir pu accueillir une professionnelle en devenir, qui nous a comme les autres, beaucoup apporté ! [N. Clot]
*quoique, Anne G., tout aussi compétente et motivée, se métamorphosait elle de BIBAS en BIB…
Fontaine, je boirai de ton eau
Amandine Jacquet m’a appris qu’un de nos dadas angevins, très répandu dans les bibliothèques ailleurs dans le monde, allait devenir obligatoire en France à compter du 1er janvier 2022. Tous les établissements recevant du public seront désormais tenus d’être équipés d’au moins une fontaine d’eau potable accessible au public (1) par tranche de 300 personnes accueillies.
J’en profite donc pour remettre en lumière cet extrait du billet de février 2019 qui parlait principalement de l’installation de nos distributeurs “sans gobelets”, mais aussi en passant de nos fontaines à eau, parce que c’est maintenant qu’il faut commencer à vous préparer à rendre ce service, nouveau peut-être pour vous et très apprécié des publics, dès janvier 2022.
De l’eau à volonté
Depuis 2010, nous offrons à nos usagers dans chaque BU un distributeur eau froide à 5°, eau chaude à 80°, qui garde l’incontestable mérite d’offrir un service gratuit moyennant un investissement à 1500 € – après des tribulations nombreuses sur le choix du modèle. Si vous souhaitez mettre en place ce service, notez 4 choses importantes pour votre analyse des besoins :
- installation sur le réseau d’eau potable et contrat de maintenance et nettoyage 2 fois par an,
- gros débit (pour éviter les files d’attente) et espace de distribution confortable (au moins 35 cm entre la sortie d’eau et le socle),
- boutons poussoirs robustes,
- système d’évacuation performant +++, une personne sur deux rinçant son mug de la veille à même la fontaine, ce dernier constat s’appuyant sur des dizaines d’observations et la mort par asphyxie par excès d’arrosage d’un papyrus placé à proximité d’une fontaine à l’évacuation insuffisante.
Eloge de l’emmental
Comment être sûr.e d’être #EnLieusûr à la BUA, au delà de l’affichage ?
J’ai commencé et interrompu l’écriture de ce billet plusieurs fois depuis l’ouverture du brouillon le 17 août 2020. Je le publie maintenant que plusieurs articles peer-reviewed publiés dans des journaux médicaux de premier rang, comme le Lancet, JAMA et le BMJ (1) apportent un gage de “scientificité” à une vision qui m’était parfois renvoyée comme nourrie exclusivement du hashtag #CovidIsAirBorne et bien trop pessimiste.
Ces articles d’avril 2021 mettent en avant un changement de paradigme scientifique : là où ceux de la “transmission par le toucher et les objets contaminés” et des “postillons à moins de 1m” prévalent encore dans bien des esprits, notamment chez les collègues du monde des bibliothèques, nous embrassons à la BUA, depuis juin 2020, celui d’une “accumulation dans l’air ambiant d’aérosols potentiellement contagieux en milieu clos”.
Les mesures de réduction des risques à prioriser étant bien différentes, selon la vision que l’on a des modalités principales de transmission, cela a son importance.
Contrairement à certaines, dont le point de vue est tout à fait respectable, nous n’avons jamais été partisanes de la fermeture totale des BU, mesure la plus efficace pour y empêcher à 100% la transmission virale. Dans la plus pure tradition de la culture de réduction des risques (3), nous sommes parties de l’idée que la BU pouvait jouer un rôle de “salle de consommation à moindre risque” de la sociabilité étudiante en période de pandémie.
Nous avons ensuite priorisé nos actions avec, en tête, la hiérarchie de modes de contagion suivante : aérosols +++ > manuportage +/- :
- Limiter l’effet Diamond Princess
- CovidIsAirborne : port du masque et détection du CO2
- Protéger l’équipe
- Mani pulite
- Choisir ses combats
Travailler ensemble (en temps de pandémie)
Maud Puaud et moi avons animé, fin janvier 2021, un Focus en formation tout au long de la vie enssib sur le télétravail. Nous avions décidé de promouvoir une utilisation active du volet pratique d’un très bon petit guide de la direction interministérielle de la transformation publique sur l’animation d’équipe en situation de travail hybride, télétravail + in situ.
Nous nous sommes rendues compte, en animant cette formation, que des choses qui étaient pour nous des évidences du “Travailler ensemble” n’étaient pas partout modélisées comme nous le faisions depuis plusieurs années, sans nous en rendre compte, dans notre pratique “normale” du monde d’avant.
Immersion à la BUA : retour sur un stage du monde d’avant
Billet écrit par Antoine T. , conservateur des bibliothèques, DCB28. Chaque année, la BU d’Angers propose un stage long aux élèves conservateurs. Ce billet, le 5ème, dont nos stagiaires nous ont fait cadeau (voir aussi ceux de Katrina K, d’Elodie C., d’Anne G., de Roman S.), raconte, avec 18 mois de recul, ce que peut apporter un stage professionnel long et actif pour préparer au “choc initial” d’une vraie prise de poste.
Moi, Antoine T., stagiaire à la BUA…
” Plus d’un an après avoir réalisé un stage de quatre mois à la BUA, dans le cadre de ma formation d’élève conservateur des bibliothèques, et six mois après ma première prise de poste, il me semblait pertinent de faire un retour sur ce que j’ai retiré de ce stage dans ma pratique quotidienne (d’autant plus pertinent que c’est une explication crédible à une formidable procrastination ayant duré une année). La position de stagiaire et d’élève conservateur n’est effectivement pas la même que celle de cadre sortant d’Enssib nouvellement en responsabilité d’une équipe et faisant face aux chocs, plus ou moins anodins, d’une prise de poste et de son appropriation.