« Enfants de l’Algérie en guerre, en vacances dans le Maine-et-Loire (1956-1961) »
par Yves Denéchère, professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers, CNRS-CERHIO, coordinateur scientifique du programme EnJeu[x] Enfance et jeunesse

Mardi 12 janvier 2016 à 18h00 aux Archives départementales de Maine-et-Loire, 106 rue de Frémur, Angers

Pendant la guerre d’Algérie, les pouvoirs publics français civils et militaires d’une part, et les mouvements indépendantistes algériens d’autre part, ont vu dans l’enfance et la jeunesse un enjeu politique essentiel. Du côté français, des plans d’urgence ont été mis en œuvre en matière de scolarisation et de formation professionnelle mais aussi d’encadrement par le sport et les loisirs des jeunes algériens, enfants et adolescents, garçons et filles.

En Maine-et-Loire, comme dans de nombreux départements français, des enfants algériens ont été accueillis en colonies de vacances pendant quelques semaines d’été. Les initiatives étaient individuelles (un ancien appelé angevin en Algérie, une assistante sociale travaillant dans un camp de déplacés, un enseignant d’un établissement angevin) ou institutionnelles, notamment dans le cadre du jumelage entre le Maine-et-Loire et l’arrondissement de Barika en Algérie. A partir de différentes sources, Yves Denéchère exposera les faits, les motivations des protagonistes et la mémoire qui demeure de ces colonies de vacances singulières. A cette occasion, il invite les habitantes et les habitants du Maine-et-Loire qui auraient des photos, des correspondances, des souvenirs d’enfants algériens venus séjourner dans le département à prendre contact avec lui.

Ses coordonnées : Yves Denéchère, Maison de la recherche de l’Université d’Angers, 5 bis boulevard Lavoisier 49045 ANGERS cedex 01 – 02-41-22-63-82 – yves.denechere@univ-angers.fr

Présentation sur le site des Archives départementales de Maine-et-Loire ici.

Présentation sur le site du programme EnJeu[x] Ici

Les Archives départementales de Maine-et-Loire, en collaboration avec le programme EnJeu[x] proposent toute une programmation autour de l’exposition “L’enfance en Anjou” visible dans les locaux des Archives du 12 octobre 2015 au 4 mars 2016, et notamment  une journée d’étude, Les âges de l’enfance dans l’Histoire, le vendredi 27 novembre 2015 de 9h à 17h. Programme à télécharger ici

9h │  ACCUEIL DES PARTICIPANTS ET OUVERTURE Marie Seyeux, Conseillère départementale de Maine-et-Loire Christian Pihet, Vice-Président de l’Université d’Angers

9h30 │ « Faire l’histoire de l’enfance » par Yves Denéchère, professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers-CNRS CERHIO, coordinateur du programme de recherche EnJeu[x] Enfance et Jeunesse

10h15 │ « Jeux et jouets : pour une histoire de l’enfance dans l’Antiquité » par Véronique Dasen, professeure d’archéologie classique, Université de Fribourg

11h15 │ « Les societates puerorum, adulescentium et juvenum à Florence au XVe siècle. Un dessein éducatif inédit » par Ilaria Taddei, maître de conférences HDR en histoire médiévale, Université de Grenoble – CRHIPA

14h │ « Du corps enceint au corps de l’enfant : naissances et premiers soins à l’époque moderne » par Nahema Hanafi, maîtresse de conférences en histoire moderne et contemporaine, Université d’Angers-CNRS CERHIO

15h │ « Sortir de l’enfance. Majorité et citoyenneté après 1974 dans le champ de la protection de la jeunesse » par Pascale Quincy-Lefebvre, maître de conférences en histoire contemporaine, Université d’Angers-CNRS CERHIO CONCLUSION

16h │ Michel Nassiet, professeur d’histoire moderne, Université d’Angers-CNRS CERHIO

16h15 │ Visite commentée de l’exposition « L’enfance en Anjou » par Élisabeth Verry, directeur des Archives départementales de Maine-et-Loire

http://boutique.arte.tv/f10523-adoption_choix_nations

Réalisatrice : Anne Georget ; Producteurs : ARTE France,                                       Quark Productions  ; 2015 ; 86 min

Au fil d’une remarquable enquête, Anne Georget dévoile la dimension  géopolitique de l’adoption internationale et montre à quel point elle  devient difficile.
L’adoption internationale en dit long sur les relations, alliances et tensions entre pays. Enjeu majeur, elle participe au jeu diplomatique au même titre que l’économie, la culture ou la coopération. La manière dont un pays traite ses enfants peut ternir son image sur la scène internationale.

À travers une enquête rigoureuse menée dans différents pays (France, Italie, États-Unis, Burkina Faso, Haïti, etc.), Anne Georget dresse un édifiant panorama de l’adoption internationale. Elle a suivi de près le travail des principaux acteurs de ce jeu serré, filmant de nombreuses réunions, les échanges avec les familles, rendant palpables les tractations et rivalités entre pays.

Mardi 27 octobre à 20h55, ARTE diffusera Adoption, le choix des nations, un film documentaire d’Anne Georget (87 min).

Le dossier de presse : http://download.pro.arte.tv/uploads/Adoption-le-choix-des-nations.pdf

La présentation du film sur le site d’ARTE :

L’adoption internationale en dit long sur les relations, alliances et tensions entre pays. Enjeu majeur, elle participe au jeu diplomatique au même titre que l’économie, la culture ou la coopération. La manière dont un pays traite ses enfants peut ternir son image sur la scène internationale. La Corée du Nord a ainsi accusé son voisin du Sud de vendre les siens et la Chine a jugé embarrassant que les États-Unis adoptent autant de “ses filles”.

L’enjeu semble d’autant plus crucial qu’aujourd’hui, le nombre d’adoptions internationales baisse et que les délais s’allongent interminablement. À la suite d’abus dans les années 1980, nombre de pays d’origine ne laissent plus partir les enfants dans n’importe quelles conditions, en accord avec la convention de La Haye, conclue en 1993 et signée par près de cent nations. Celle-ci invoque “l’intérêt supérieur” de l’enfant, ce qui suppose d’obtenir le consentement des parents biologiques. De plus, l’adoption nationale se développe dans les pays émergents comme le Brésil ou l’Inde. Il ne reste ensuite pour les couples étrangers que les enfants dont leurs compatriotes n’ont pas voulu : fratrie, handicapés ou âgés de plus de 7 ans… Les pays d’origine mènent désormais le jeu, demandant de plus en plus de garanties, qui vont du niveau de revenus aux langues parlées en passant par la situation maritale et l’aptitude à coiffer des cheveux crépus.

À travers une enquête rigoureuse menée dans différents pays (France, Italie, États-Unis, Burkina Faso, Haïti, etc.), Anne Georget livre un édifiant panorama de l’adoption internationale. Elle a suivi de près le travail des principaux acteurs de ce jeu serré, filmant de nombreuses réunions, les échanges avec les familles, confrontées à des choix cornéliens et à une course d’obstacles, rendant palpables les tractations et rivalités entre pays. Elle dévoile le travail chaleureux d’accompagnement des parents, mené d’une part par les conseillers de l’Agence française de l’adoption, côté pays d’accueil, d’autre part, de l’équipe d’un orphelinat haïtien, côté pays d’origine. Sans éluder la dimension sordide de son sujet – une compétition impitoyable où le degré de handicap des orphelins, mais aussi l’orientation sexuelle ou le tour de taille des futurs parents peuvent entrer en jeu –, le film laisse aussi place à l’émotion, notamment lorsque l’apparentement (le moment où l’enfant trouve une famille) se produit enfin ou que des mamans haïtiennes mesurent ce que signifie “adoption plénière”. Au fil du documentaire et des infographies, le déclin de l’adoption internationale apparaît néanmoins comme irréversible.

La séminaire “Les âges de l’enfance et de la jeunesse comme catégorie d’analyse historique” est organisé par l’UMR CERHIO (équipe ENJEU2T : Enfance, Jeunesse, Temporalités, Transnationalité) dans le cadre du programme de recherche EnJeu[x] Enfance et Jeunesse.

Lors de la prochaine séance, jeudi 15 octobre (14h00-16h00 maison de la recherche Germaine Tillion, Université d’Angers), Gildas Brégain, docteur en histoire, post-doc à l’EHESS, présentera ses réflexions sur “Ages de l’enfance et handicap au XXe siècle”. Il abordera la temporalité de la mise à l’agenda des questions sociales des enfances infirme, aveugle, inadaptée, handicapée, au sein des organisations intergouvernementales. Il évoquera plusieurs hypothèses sur la spécificité de la catégorisation par âge des enfances handicapées, et sur les transformations des catégories d’âge des enfances handicapées au cours du XXe siècle.

Comment les différentes ONG parviennent-elles à mettre à l’agenda des organisations intergouvernementales (SDN, ONU, OH, OIT, OMS) les questions des enfances infirme, aveugle, inadaptée, handicapée ? Comment expliquer les hiérarchies de priorité entre les différentes enfances fixées par les organisations intergouvernementales ? Le Comité de protection de l’enfance de la Société des Nations se soucie des droits de l’enfance aveugle pendant plusieurs années (1926-1934), mais l’étude des questions des enfants “estropiés” et des enfants “simples d’esprit” est remise à plus tard au début des années 1930, du fait d’un agenda surchargé. Les questions des enfants infirmes et “insuffisants mentaux” ressurgissent dans le débat public international après la seconde guerre mondiale, du fait de la préoccupation pour les enfants victimes de la guerre. Cet intérêt continue de croître tout au long des années 1950, et conduit à l’affirmation des droits des enfants handicapés.

Les catégorisations par âge des enfances handicapées constituent des processus complexes à cerner, puisque ces catégorisations varient selon les échelles (internationale, nationale, locale) et selon le type de déficience (cécité, surdité, déficience mentale, etc.). Toutefois, plusieurs tendances fortes peuvent être identifiées : l’âge scolaire des enfants handicapés est théoriquement similaire aux autres enfants, mais il est en réalité différencié, du fait de la prolongation régulière de la scolarité de ces enfants pendant toute la première moitié du XXe siècle. De même, le passage à l’âge adolescent puis à l’âge adulte est nié pour une partie de ces enfants au moins jusqu’à la fin des années 1960. Nous tenterons d’identifier ces transformations des catégories d’âge (enfance, petite enfance, adolescence) au cours du XXe siècle en montrant les variations qui existent entre l’échelle internationale et l’échelle nationale.

Sheena Trimble
a le plaisir de vous inviter à la soutenance de sa thèse
« Femmes et politiques d’immigration au Canada (1945-1967) :  

au-delà des assignations de genre ? »

Présentée devant le jury suivant :
Yves Denéchère, Professeur, Université d’Angers, directeur de thèse
Magda Fahrni, Professeur, Université du Québec à Montréal, rapporteure
Yves Frenette, Professeur, Université de Saint-Boniface, rapporteure
Françoise Le Jeune, Professeur, Université de Nantes, examinatrice
Éric Pierre, Maître de conférences, Université d’Angers, examinateur

le mercredi 7 octobre 2015 à 14 h
à la Maison de la Recherche Germaine Tillion
Amphi Germaine Tillion
5, bis Boulevard Lavoisier, 49045 Angers

De la première déclaration des droits de l’enfant à Genève (1923-1924) à la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, l’histoire des droits des enfants n’a pas encore fait l’objet de travaux d’envergure. De ce fait, les enjeux contemporains de la sollicitude mondiale à  l’égard des enfants, dont les nombreux échecs dans sa réalisation pratique témoignent, ne sont pas éclairés par l’analyse des apories historiques de leur constitution. Cet ouvrage propose des pistes pour étudier comment se sont articulés, dans l’espace transnational, mobilisations, savoirs, normes et dispositifs institutionnels au nom de l’édification des droits des enfants. La question des archives est déterminante; la nouveauté du champ historiographique invite en effet à la diversification et au décloisonnement, qu’il s’agisse du statut des producteurs, des lieux de conservation, ou de la nature des documents. L’histoire des droits des enfants croise différents champs: le droit et la justice, les politiques sociales, l’éducation et les loisirs, la santé publique et l’intervention humanitaire, etc. Dans ce volume, il s’agit, d’une part, d’examiner les pratiques sociales et la fabrique d’un espace de la cause des enfants, et, d’autre part, de restituer l’expérience historique des acteurs, et singulièrement le rôle des enfants eux-mêmes dans la constitution de leurs droits. On s’interroge notamment sur la tension, qui, au long du XX^e siècle, a travaillé le champ des droits des enfants, entre l’essor des impératifs de gestion des risques visant à protéger l’enfant vulnérable et le développement des droits personnels du sujet juvénile, au nom d’une volonté politique d’émancipation.

Éditeur : Presses universitaires de Rennes

1 – “Les parrainages d’enfants étrangers au 20e siècle : Une histoire de relations interpersonnelles transnationales” dans Vingtième Siècle. Revue d’Histoire, n°126, avril-juin 2015, p.147-161.

L’histoire des parrainages d’enfants étrangers n’a pas encore donné lieu à autant de publications que celle de l’adoption internationale. Pourtant, ce chantier situé à la croisée de l’histoire des relations internationales, de l’histoire des mobilisations transnationales et de l’histoire des organisations, apparaît prometteur. C’est ce que montre cet article prospectif, qui présente un état des lieux des archives et sources disponibles ainsi que des pistes de recherche permettant leur exploitation. L’article aborde le sujet sous l’angle des relations interpersonnelles qui ont pu se développer entre des personnes de sociétés très différentes. Il a pour ambition d’interroger la transnationalité dans ses dimensions les plus individuelles.

L’article sur Cairn avec ce lien : http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=VING_126_0147

2 – Enfants et relations internationales au XXe siècle, numéro thématique de Relations Internationales, n°161

Sous la direction de Yves Denéchère (Université d’Angers) et Joëlle Droux (Université de Genève)

Tout comme les femmes ont été pendant longtemps des oubliées de l’histoire des
relations internationales – parce qu’elles n’étaient en mesure de jouer les rôles de « l’homme d’Etat » – les enfants ont été peu étudiés, bien qu’ils soient des protagonistes, certes passifs mais porteurs d’enjeux importants dans les relations internationales contemporaines. Ce numéro thématique, composé d’articles inédits et de comptes rendus d’ouvrages, proposent d’explorer quelques pistes d’une histoire en marche.

Le numéro sur Cairn avec ce lien : https://www.cairn.info/revue-relations-internationales-2015-2.htm

Deux thèses financées dans le programme scientifique Enfance et Jeunesse EnJeu[x] débuteront à l’automne 2015 à l’Université d’Angers. Les appels à candidature sont parus.

1 – Une thèse en histoire contemporaine :

Expressions et organisation des personnes adoptées d’origine étrangère en France (enfants, jeunes, adultes) depuis les années 1980

Infos et contacts : AAC Enjeux thèse axe 2

2 – Une thèse en archivistique :

Le dossier personnel de l’enfant dans le secteur sanitaire et social : constitution, conservation, accès.

Infos et contacts : AAC Enjeux Thèse axe 4

Une journée d’études organisée par l’Institut pour le Travail Educatif et Social se tiendra le jeudi 5 mars 2015 à Brest. Son titre :

L’adoption aujourd’hui : regards croisés sur les pratiques françaises et roumaines

Elle permettra de comparer les réalités et les points de vue sur l’adoption nationale telle qu’elle existe dans les deux pays.

Programme et modalités pratiques : Com Forum Adoption Mars 2015