Dans la première moitié du XXe siècle, les pratiques et les fonctions de la généalogie s’inscrivent dans la continuité des siècles précédents, tout en restant l’apanage d’un groupe restreint d’intellectuels. Il faut attendre les années 1960-1970 pour voir s’accroître sensiblement l’intérêt pour la généalogie, dans le Maine-et-Loire, comme dans le reste de la France. Cette démocratisation de la généalogie ne change pas ses fonctions premières, mais de nouvelles pratiques font leur apparition.
Ce développement de la généalogie se traduit concrètement par la mise en place progressive d’associations de généalogistes. L’Association généalogique de l’Anjou (AGENA) voit le jour en 1976, l’Association pour le dictionnaire des familles de l’Anjou (ADFA) est créée en 1997, tandis que la Société des Sciences, Lettres et Arts de Cholet et de sa région développe une section généalogique. Ces associations regroupent des généalogistes amateurs et professionnels du département et mènent des activités variées : organisation de journées généalogiques, publication de bulletins, réalisation de relevés généalogiques, aide aux adhérents, cours de généalogie… Elles accompagnent la forte croissance du nombre de généalogistes amateurs ; généalogistes amateurs qui constituent encore aujourd’hui un public fidèle, nombreux et passionné.
Cet accroissement de la demande généalogique s’accompagne de l’émergence de nouvelles pratiques. Les relevés et les dépouillements systématiques d’actes, afin de constituer des bases de données, prennent de l’ampleur et s’inscrivent durablement dans la pratique de la généalogie, qui devient collaborative. La pratique de la cousinade – réunion festive de personnes ayant des ancêtres en commun – se développe elle aussi, témoignant de l’intérêt pour la généalogie afin de (re)trouver des membres de sa famille. Une liste des fonctions contemporaines de la généalogie ne saurait pourtant être qu’incomplète : chaque généalogiste affiche des motivations différentes, allant de la volonté de se rattacher à une histoire plus large, à la recherche de soi et de ses origines, en passant par le désir de trouver dans son passé des explications à son parcours personnel.
À l’école primaire, au collège et au lycée, les pratiques généalogiques se transmettent désormais. Des ateliers généalogiques, des livrets, des échanges, des recherches, sont menés au sein des établissements scolaires afin de sensibiliser et d’initier les élèves à la généalogie et à ses finalités.