La généalogie est une pratique millénaire et universelle. Rechercher la parenté et la filiation des personnes sur plusieurs générations répond à des motivations diverses et la généalogie connaît de nombreuses mutations dans ses pratiques, ses fonctions et ses représentations depuis le Moyen Âge. La généalogie est intimement liée à des considérations juridiques et sociales, avant de se mêler à d’autres usages et destinations, à mesure que ses praticiens se font plus nombreux et se diversifient.
D’abord réservée à quelques lettrés engagés au service d’une élite désireuse de prouver des droits à des fins utilitaires et de reconnaissance de statut social sous l’Ancien Régime, puis affaire d’érudits au XIXe siècle, la pratique de la généalogie connaît une frénésie sans pareille au tournant des années 1960. Elle devient une pratique de masse, faisant se côtoyer généalogistes professionnels et amateurs dans les salles de lecture des services d’archives.
Cette exposition interroge les évolutions des pratiques, des fonctions et des représentations de la généalogie du Moyen Âge à nos jours à partir d’archives et d’exemples pris en territoire angevin. L’Anjou, terre riche d’un patrimoine écrit millénaire et foyer d’une tradition généalogique, se présente comme un terrain de jeu idéal pour la pratique de la généalogie et son illustration.
L’exposition se décline en quatre axes majeurs. Le premier s’attache à présenter la généalogie comme pratique utilitaire la révélant comme nécessaire pour les actes de la vie quotidienne. Un second axe illustre une autre facette de la généalogie, celle de son usage en tant que régulateur social. La généalogie, en consignant par écrit les liens d’affiliation des individus, les inscrit dans une lignée et une réalité sociale qui les définit et les situe par rapport aux autres et à la société. Le troisième axe s’intéresse aux pratiques contemporaines de la généalogie, mettant en lumière l’action des associations angevines de généalogie et le déploiement d’évènements assez nouveaux : les cousinades, ou l’enseignement des rudiments de la généalogie auprès du public scolaire. Enfin, un quatrième et dernier axe porte un regard sur les figurations généalogiques.
Généalogies angevines. Pratiques, fonctions et représentations du Moyen Âge à nos jours, est une exposition virtuelle d’archives réalisée par les étudiants de l’option valorisation du patrimoine du Master 2 Archives de l’Université d’Angers (2018-2019) : Charlotte Carlevan, Romain Fontaine, Marie Gauthier, Amandine Marteel, Marie Pérot et Jean-François Stéphan. Réalisée sous la direction de Monsieur Patrice Marcilloux, professeur des universités en archivistique à l’Université d’Angers, elle s’inscrit dans le programme du colloque « Les mondes de la généalogie – Diffusions et transformations d’une pratique amateur à l’échelle transnationale », organisé les 24 et 25 janvier 2019 par le programme EnJeu[x] Enfance et Jeunesse.
Le programme EnJeu[x] Enfance et Jeunesse est un programme de recherche porté par l’Université d’Angers, financé par la région Pays-de-la-Loire et agréé par la Maison des Sciences de l’Homme Ange-Guépin de Nantes. Sa direction est assurée par Monsieur Yves Denéchère, professeur des universités en histoire contemporaine à l’Université d’Angers et directeur du laboratoire Temps, Mondes, Sociétés (TEMOS, CNRS FRE 2015). EnJeu[x] regroupe tous les laboratoires de lettres, langues, sciences humaines et sociales des universités de la région Pays de la Loire travaillant sur les thématiques de l’enfance et de la jeunesse, mais aussi des laboratoires des domaines de la santé, de la nutrition et des sciences de l’ingénieur. L’un des sous-axes de recherche de ce programme porte sur la généalogie et sur les rapports que l’enfant entretient avec sa généalogie.
Bandeau : Preuves de noblesse sous forme d’arbre aux écus
Angers, Bib. Mun, Rés. Ms. 1180, fol. 9. / © Ville d’Angers