J’ai encore dit oui. Mon goût d’apprendre des choses en acceptant d’en parler en public, alors même que je ne suis pas solide sur mes appuis, aura ruiné un nombre conséquent de mes nuits. Je continue à me méfier de l’ultracrépidarianisme et risque fort, en écrivant ce billet, de mettre en lumière la légendaire “poutre dans mon œil”. Puisse les quelques collègues qui passeront par là, plus fin·es connaisseurs et connaisseuses que moi sur la question que j’avais accepté de traiter, de ne pas s’en servir pour m’assommer mais plutôt m’aider à affiner et compléter mon propos et à souligner tout ce qu’il pouvait comporter de maladroit et d’inadapté afin que je l’amende.
Archives de catégorie : UX
Nul n’est prophète en son pays
Maxime Szczepanski et moi sommes intervenus à la JE UX Design de l’ADBU les 18 et 19 novembre 2024. Nous sommes revenus le 18 novembre 2024 sur 10 ans d’organisation des journées de visites actives BUApro, à l’occasion des journées d’étude UX design de l’ADBU.
Nous en avons profité pour produire un petit guide pratique pour vous permettre d’organiser vos propres visites actives, car nous aussi à Angers, nous aimerions parfois aller jouer sur des terrains différents du nôtre !
Continuer la lectureDe la vertu d’écrire sur son stage un an (et des poussières) plus tard
[Billet rédigé par Elise L., conservatrice stagiaire DCB30 en 2021 – désormais conservatrice à l’université Sorbonne Nouvelle]
De la fin août jusqu’à la mi-décembre 2021, j’effectuai le traditionnel stage professionnel de quatre mois en tant que conservatrice-stagiaire à l’Enssib (promotion DCB 30). Mon choix s’était porté sur la bibliothèque universitaire d’Angers pour de multiples raisons (toutes, évidemment, meilleures les unes que les autres). Plus d’un an un peu tassé après la fin de ce stage, il est intéressant de se remémorer dans le détail cette expérience riche dont le souvenir a eu tendance à perdre un peu en épaisseur après ma prise de poste, le vortex des tâches quotidiennes durant cette première année en poste ayant tendance à aspirer énergie et hauteur de vue. Me replonger dans ce stage est donc un excellent moyen de prendre du recul, d’actualiser des apprentissages et d’interroger mes pratiques actuelles. Je ne reviendrai pas ici sur l’intégralité de mes expériences durant ce stage. Il s’agit plutôt, en revenant sur le cœur du sujet qui m’a occupé pendant quatre mois, d’éclairer ce que j’en retiens dans mon poste actuel.
Continuer la lectureBUApro spécial réponse en ligne – novembre 2022
Depuis plusieurs années, nous organisons des visites professionnelles thématiques de la BUA d’Angers plusieurs fois par an, que nous voulons “utiles, utilisables et désirables” pour nos visiteuses et visiteurs, que ce soit en termes de dynamique d’équipe, si plusieurs personnes d’un établissement font le déplacement, qu’en matière d’échanges avec des collègues d’horizons variés. Ces visites ne se limitent pas à la découverte des espaces et à un moment d’échange avec un ou deux professionnels de la BUA. Continuer la lecture
Les “visites” BUApro : une édition particulière
Depuis plusieurs années, nous organisons des visites thématiques de la BUA d’Angers trois fois par an, que nous voulons “utiles, utilisables et désirables”, qui ne se limitent pas à une simple découverte des espaces, mais qui permettent de repartir avec une véritable vision des enjeux de la mise en place de tel ou tel service, grâce à des observations in situ et des rencontres avec le personnel de la bibliothèque. La crise sanitaire nous a fait suspendre temporairement ces visites depuis la dernière en décembre 2019.
Nous avons envie, pour clore le “Mois du Genre” organisé par l’université d’Angers en mars 2021, de vous inviter à un BUApro un peu particulier. Participer à une visite professionnelle active et créative n’implique pas forcément de prendre un train et les méthodes UX (entretiens à distance, enquêtes flash, analyses de sets de données d’usages) peuvent aussi permettre de découvrir de l’intérieur le fonctionnement d’un service !
Nous avons choisi une thématique que nous n’avons jamais explorée jusqu’ici : peut-on avoir une lecture féministe du fonctionnement de la BUA ? Continuer la lecture
Une ethnologue en BU
J’avais déjà traduit une conférence de 2017 de l’anthropologue américaine Donna Lanclos qui remettait en question l’idée toute faite et encore très répandue que les jeunes qui entrent à l’université depuis 2010 seraient des “Digital natives”.
En relisant son blog, je suis tombée par hasard sur un texte de 2015 qui m’a paru poser clairement – quoique longuement – les enjeux d’une approche ethnographique et anthropologique intégrée en bibliothèque universitaire.
Il s’agit de la conférence d’ouverture faite par Donna Lanclos lors de la première conférence UXlib de Cambridge en 2015. Le texte anglais était la transcription libre par Donna de notes prises in vivo juste après la conférence en commentaire de chacune de ses diapositives. Une première traduction littérale s’est révélée décevante… et difficile à ré-illustrer.
Pour l’adapter à une lecture à froid par un public francophone, hors contexte de congrès, j’ai fait des choix radicaux – dont celui délibéré du féminin neutre, quelques coupes sombres et me suis parfois éloignée de la lettre du texte d’origine pour mieux en servir l’esprit.
Maud Puaud a accepté de résumer le texte en deux sketchnotes (que j’ai aussi débités en morceaux pour mettre quelques illustrations au fil de l’eau) qui vous permettront de saisir les idées clés du texte avant de le lire – ou pas – jusqu’au bout 😉
Des distributeurs “BUA compatibles” 1/3
Je hais les régies et payer des fonctionnaires à compter des piécettes. Toucher de l’argent en tant que service public représente un coût de gestion non négligeable, un ensemble de procédures compliquées et des métiers pour rendre des services à titre onéreux que nous sommes loin de maîtriser.
Donc, à l’exception de quelques remboursements de livres, des inscriptions payantes de personnes extérieures à la communauté universitaire -payées à 90% en ligne par CB via Paybox – et de quelques PEB faits à ces mêmes inscrits extérieurs (le service n’étant pas facturé à notre communauté), nous avons délégué à des sociétés extérieures tous les services “non documentaires” que nous ne pouvions raisonnablement pas, au regard des coûts induits et des budgets publics malthusiens alloués à l’Université d’Angers, rendre gratuitement. Le sujet nous apportant nombre de questions, je poserai en 3 billets l’essentiel concernant nos trois contrats de concession actuels :
- le dernier venu, un distributeur de snacks, boissons fraîches et boissons chaudes que vous avons voulu le plus “BUA compatible”, éthique et féministe possible ;
- l’historique contrat de concession “copies et impressions”, permettant de gérer, en 2018, plus de 1 500 000 tirages ;
- le microscopique et improbable contrat “distributeur de bouchons d’oreille” dont le modèle économique simplissime continue de me ravir, 8 ans après sa mise en place.
Episode 1 : Des distributeurs BUA-compatibles Continuer la lecture
WC management
Il m’arrive souvent de dire, par pure provocation, lors de formations ou d’interventions à l’extérieur, que l’innovation en BU, c’est d’abord d’avoir tout le temps du savon dans les toilettes.
Curieusement, nous recevons peu de demandes spontanées de benchmarking sur notre gestion des toilettes… mais rencontrons en revanche un franc succès dès que nous nous lançons sur le terrain du retour d’expérience en matière de “WC management”, lors des visites BUApro ou d’autres rencontres professionnelles !
Voici donc un billet circonstancié, sur la place des toilettes :
- dans l’évolution de nos métiers,
- au moment de la programmation des bâtiments,
- au quotidien, avec un petit inventaire de problématiques et de micro-solutions testées, éprouvées ou abandonnées à Angers depuis 10 ans.
- Avec en bonus de fin, les diaporamas des invitations que m’a valu ce billet depuis sa parution en janvier 2019.
Prêter des espaces
Nous répondons à de [trop] nombreux mails sur la question de la réservation d’espaces de travail à la BUA. C’est signe qu’il est temps de faire un billet BUApro sur le sujet permettant aux collègues en mal de benchmarking de trouver facilement les données nous concernant. La personne ressource sur les questions techniques (Affluences, gestion courante) est Catherine Faïs et pour l’aménagement mobilier (et l’UX) c’est Frédéric Desgranges.
Le billet est structuré en 3 parties :
- Typologie des espaces de travail collectif à la BUA
- Méthodes d’évaluation des usages mises en oeuvre et problèmes rencontrés
- Pistes de travail actuelles
“Pourquoi viennent-ils ?” De la bibliothèque comme lieu et comme marque
De retour de #ADBU2017 et #ubibcamp2, où le rôle des bibliothèques universitaires au sein des communautés de l’ESR a fait l’objet d’échanges nourris, je m’interrogeais sur l’identité de nos BU, et la manière dont, à travers le temps très long, la “Bibliothèque” incarnait dans l’imaginaire collectif certaines valeurs de transmission, de continuité, de partage et d’ouverture en tant que lieu de sociabilité savante. La découverte du beau Learning center “Lilliad Innovation” donnait matière à penser sur les diverses manières de vivre, d’assumer ou de dépasser notre héritage de “bibliothèques” en terme d’image de marque au sein de la communauté universitaire et de la société en général. (* erratum : Lilliad vient de me confirmer qu’il n’y a aucun projet de généralisation de l’appellation à d’autres sites lillois).
Comme souvent, un collègue, quelque part, se posait des questions comparables et avait pris la peine d’écrire un billet de blog en anglais pour ouvrir la conversation. Christian Lauersen est danois et dirige plusieurs bibliothèques de Lettres et sciences humaines de l’université de Copenhague au sein de la Royal Danish Library. Il tient depuis trois ans un blog des plus stimulants, The Library Lab, où il rend compte, notamment, de la naissance et de la croissance d’un merveilleux lieu, le Digital Social Sciences Lab (#DSSL) où autour des questions de datavisualisation et d’aide à la recherche, la bibliothèque universitaire se trouve au cœur d’un écosystème de chercheurs, d’étudiants, de données ouvertes, tissant sociabilité, savoir-faire et faire savoir au sous-sol d’une des bibliothèques de sciences humaines les plus chaleureuses qu’il m’ait été donné de visiter (Voir albums Social Science Library ; DSSL).
Les réflexions qui vont suivre sont la traduction [assez libre] en français du billet de Christian Lauersen Why do they come? The Library as place and brand, publié le 18 octobre dernier sur le blog Library Lab.