L’ouverture de la licence d’histoire mention documentation en 1993 vient combler un manque et répondre à une demande. Depuis la décentralisation, les archives publiques territoriales sont à la recherche d’un personnel qualifié capable d’exercer des fonctions d’encadrement intermédiaire. Il s’agit également de créer des débouchés professionnels pour les étudiants en histoire, fort nombreux dans ces années-là. Aucune formation dans le domaine des archives n’existe alors dans l’Ouest de la France, l’École nationale des chartes répondant à des objectifs autres et l’université pionnière de Mulhouse restant éloignée même si son recrutement possède une dimension nationale.
Dès la première rentrée effective, en septembre 1993, la licence d’histoire mention documentation rassemble une quinzaine d’étudiants venus de toute la France. L’année suivante, la maîtrise et le DESS affichent leurs ambitions : un procès-verbal de réunion du conseil de l’UFR Lettres, Langues et Sciences humaines dit vouloir faire d’Angers « un pôle national dans ce domaine ». Pour ce faire, une plaquette de présentation est diffusée dans tous les services d’archives. En septembre 1995, le DESS revendique vingt-deux étudiants.
Angers bénéficie dans ces premières années de la rareté des formations universitaires en archives. Depuis, le succès ne s’est jamais démenti même si une carte des formations de plus en plus étoffée se traduit par une certaine régionalisation des recrutements.
Interview d’Élisabeth Verry, Jacques-Guy Petit, Jacques Maillard, Agnès Masson et Sylvain Bertoldi