De 1997 à 2000, des séances de « disputes » sont organisées pour les étudiants de DESS. Il s’agit d’une démarche originale: « Tout a commencé le 8 octobre 1999 ; alors que Valérie Poinsotte nous exposait le fonctionnement du DESS Histoire et métiers des archives, elle nous parla des « disputes ». Que pouvait bien cacher ce terme « médiéval » ? »
Inspirées par le modèle médiéval de la disputatio universitaire, les disputes consistent à faire débattre les étudiants sur un sujet d’actualité archivistique. Les problématiques abordent les réalités du métier, ses évolutions, les nouveaux publics aussi.
Les disputes sont entièrement menées par les étudiants séparés en deux clans : les « pour » et les « contre ». Les positions défendues doivent être contradictoires. Les étudiants choisissent chacun un thème parmi quatre proposés et se répartissent en groupes de six membres. Chacun est désigné par tirage au sort pour être dans l’un des deux clans « pour » et « contre ». Un président est désigné pour diriger la séance. À l’issue de débat, un rapport de dispute est rédigé par les deux groupes qui se sont affrontés.
Les étudiants doivent fournir un vrai travail de réflexion. Ils doivent mobiliser les aspects réglementaires et législatifs de leur sujet en constituant un corpus de textes ; les témoignages de professionnels doivent aussi être recherchés. L’argumentaire des deux parties doit prendre en compte le point de vue de tous les acteurs.
Les méthodes de travail sont communes à chaque groupe. La mise au point des arguments se fait dans le cadre de multiples réunions qui font l’objet de comptes rendus. Ils constituent le « Journal de bord » du rapport de dispute. Les étudiants doivent également concevoir « un fascicule de présentation du sujet », qu’ils distribuent aux autres groupes quelques jours avant la séance.
Plusieurs règles facilitent le bon déroulement des séances. Elles s’appliquent aux étudiants qui doivent respecter le temps de parole et le thème choisi, mais aussi à l’enseignante qui doit en principe rester neutre. Mais le débat est souvent intense et les consignes ne sont pas toujours respectées. L’ambiance s’échauffe, « l’auditoire s’emporte », les règles de bonne conduite sont oubliées. Même Valérie Poinsotte « a su ne pas respecter l’étiquette qui lui avait été « collée sur le front », et a pris part au débat ». Mais, grâce notamment à la distribution de bonbons, la bonne humeur revient toujours et les étudiants en gardent généralement un bon souvenir.
Les disputes s’arrêtent en 2000. Elles sont remplacées par une journée d’étude, entièrement organisée par les étudiants du DESS.