À l’origine de la formation archives d’Angers, on trouve une anecdote : celle de la DS jaune ! Vers la fin de l’année 1991, Élisabeth Verry, directrice des archives départementales de Maine-et-Loire et Jacques-Guy Petit, professeur d’histoire contemporaine, se rendent à l’hôpital de Cholet et constatent que les archives sont gérées de manière catastrophique. Sur le chemin du retour, dans la DS jaune de Jacques-Guy Petit, ils font alors le constat du manque de personnel qualifié et compétent pour traiter les archives et de la nécessité de former des archivistes en plus grand nombre.
Dans le contexte de la décentralisation et du transfert de compétences aux collectivités territoriales, les besoins des services d’archives territoriaux croissent et deviennent pressants. Les budgets locaux bénéficient de nouvelles marges de manœuvre qui se traduisent par la création de postes.
Or, lorsque l’idée d’une formation en archives à Angers germe dans l’esprit d’Élisabeth Verry et de Jacques-Guy Petit, il n’existe, en France, que très peu de formations au métier d’archiviste. L’École nationale des chartes forme des archivistes-paléographes depuis 1821 mais très peu d’universités offrent des cursus professionnalisants en archives. L’université de Mulhouse fait figure de pionnière et de modèle puisqu’elle propose depuis 1976 une licence Techniques d’archives et de documentation (LITAD) qui devient licence des Métiers de la culture des archives et de la documentation pour les collectivités territoriales (MECADOCTE) en 1987. L’ambition de l’équipe angevine est de permettre à des étudiants de devenir des archivistes qualifiés susceptibles d’occuper des postes d’encadrement intermédiaire aussi bien dans la fonction publique que dans le secteur privé.
Dès décembre 1991, un pré-projet pour une licence et une maîtrise archives, patrimoine et communication est présenté par le département d’histoire au conseil de gestion de l’UFR Lettres et Sciences humaines. Ce pré-projet rappelle le contexte favorable à la création d’emplois dans le secteur de la conservation et de la valorisation du patrimoine. L’équipe pédagogique propose donc non seulement une option « archives » mais également une option « musée » dont l’ouverture est prévue ultérieurement. Cette option ne devait finalement pas voir le jour. En plus de la licence, la création d’une maîtrise sur deux ans est envisagée.
En juillet 1992, une demande d’habilitation pour une licence d’histoire mention documentation, préparation aux métiers des archives est soumise au ministère de l’Enseignement et de la Recherche. Un point fondamental est contesté : le recrutement d’un conservateur d’archives par voie de détachement. Le poste espéré n’est pas accordé. Il est demandé à l’université de recentrer les enseignements et d’apporter des précisions sur les stages et sur les modalités de contrôle des connaissances. La licence reçoit néanmoins un avis favorable et peut ouvrir en septembre 1993. Cette même année la maîtrise d’histoire mention documentation reçoit un avis défavorable car il n’existe pas réglementairement de mention documentation au niveau maîtrise. Une maîtrise d’histoire mention archives et un DESS histoire et métiers des archives sont finalement ouverts à la rentrée 1994.