Adoption, politique et diplomatie entre Russie et États-Unis

L’une des mesures les plus hostiles prises par Moscou contre Washington depuis la Guerre froide. C’est ainsi qu’est présentée la loi promulguée le 28 décembre par Vladimir Poutine qui – entre autres – interdit l’adoption d’enfants russes aux États-Unis.
Pourquoi une telle mesure ? Il s’agit d’une réponse « émotionnelle mais adéquate » des autorités russes à la loi américaine dite « liste Magnitski » qui interdit de séjour aux États-Unis les responsables russes impliqués dans la mort en prison en 2009 du jeune juriste Sergueï Magnitski ou dans d’autres violations des droits de l’homme… et prévoit de geler leurs biens.
La loi russe contre les adoptions par des Américains porte elle le nom de Dima Iakovlev, un enfant russe adopté aux États-Unis en 2008 et mort oublié par son père adoptif américain dans une voiture en pleine chaleur. Sur les 60 000 enfants russes adoptés depuis 1992 aux États-Unis (962 en 2011), 19 seraient morts de mauvais traitements. La loi « Dima Iakovlev » met immédiatement un terme à 52 procédures en cours qui n’avaient pas encore abouti, selon le délégué du Kremlin aux droits de l’enfant, Pavel Astakhov. Il s’agit surtout d’orphelins malades (trisomie, HIV, paralysie cérébrale), peu prisés des adoptants nationaux.
Si une majorité de Russes consultés par sondage soutiennent la loi, celle-ci provoque des débats, jusqu’au sein du Gouvernement, ce qui est rare. Plusieurs ministres ont déspprouvé, au premier rang desquels le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. L’opposition anti-Poutine tente d’exploiter ces divisions au sein de l’élite au pouvoir en appelant à manifester contre cette loi le dimanche 13 janvier au centre de Moscou, si la municipalité de la capitale autorise le rassemblement… A suivre.
(Source AFP)