Une chercheuse à l’écoute du consommateur

Avec 320 villes européennes, Angers a participé le 28 septembre 2018 à la 14e Nuit européenne des chercheur.e.s, au Théâtre Le Quai. Les chercheurs y ont rencontré le public pour échanger sur leur métier et leurs travaux. Le thème de cette année : “Mille et une histoires”. Comme celle racontée sur son stand par Corine P.

Corine est chercheuse. Angevine de souche, la quarantaine dynamique et souriante, elle a fait ses études à l’ESA (École Supérieure d’Agricultures), qui l’a ensuite recrutée. L’alimentaire, c’est sa passion depuis son enfance. « J’étais dans une famille où tout tournait autour de la nourriture. Et quand j’ai découvert l’analyse sensorielle, je me suis dit que ça serait ça et rien d’autre ».

Corine, membre du GRAPPE
Corine, membre du GRAPPE

Elle anime ce soir, avec trois collègues, le stand de l’école pour le compte de son laboratoire de recherche, le GRAPPE (Groupe de Recherche en Agroalimentaire sur les Produits et les Procédés). Des ateliers invitent les participants à reconnaître les odeurs ou les saveurs. Un autre propose d’apprendre à ranger un réfrigérateur selon la durée de conservation des aliments, avec explications à la clef. Rien d’évident pour le consommateur !

Le consommateur-testeur

Corine explique sa présence : « Mon labo étant financé en partie par les fonds publics, c’est normal que je participe à des soirées comme celle là pour aider et faire connaître nos travaux ». Mais, avec humour, elle reconnaît qu’elle est là aussi parce qu’elle « recherche des testeurs, surtout des hommes jeunes, qui font défaut ».

Corine organise en effet des panels, composés toujours de 18 consommateurs. « Je leur fait tester des fruits ou des légumes, crus ou cuits, pour identifier les différentes saveurs du produit », explique-t-elle.

Atelier pour apprendre à bien organiser son frigo en fonction de la température.
Atelier pour apprendre à bien organiser son frigo en fonction de la température.

Pour fournir des unités de mesure fiables et exploitables, elle forme ses « cobayes » au goût, et ce, sur une longue période. « Cela fait sept ans que je travaille avec eux et donc sept ans qu’ils développent de véritables capacités gustatives ». Pour elle, « l’outil de caractérisation, c’est l’être humain ». Rémunérés 15 euros par séance, les testeurs ont des instructions : ne rien consommer deux heures avant… et ni cigarette, ni dentifrice ! Pour Corine, « le but n’est pas de dire qu’une pomme a seulement le goût de pomme mais bien de détailler chaque sensation que procure une bouchée ». Des « empreintes » de poire, de rose ou de banane se retrouvent ainsi dans une simple pomme Golden.

Une fois les données recueillies, Corine croise les résultats avec les impressions de clients non formés, les « consommateurs naïfs ». Ces derniers répondent à des questions plus fermées : le produit est t-il sucré, acide, ou simplement bon ?

Un métier passionnant

Corine trouve ses commanditaires en répondant à des appels à projets d’organismes publics ou privés, nationaux ou européens, à qui elle restitue et facture ses travaux. Récemment, un syndicat viticole a financé une étude sur l’évolution du goût des vins d’Anjou, en fonction de la maturité du raisin.

Des contacts humains, un travail sur la matière vivante, des résultats concrets directement exploitables, l’ambition d’améliorer la qualité environnementale et gustative des aliments… et du travail sur la planche. Corine trouve son activité captivante. « On ne s’ennuie jamais. Pour nous, la recherche est un perpétuel recommencement, une enquête même ».

Le métier de Corine et la passion qui l’anime, c’est l’une des mille et une histoires contées ce soir là à la Nuit des chercheur·e·s…

Philippe DUCHESNE, Jean-Philippe GOETHALS, Manon PROUST

Jouer aux cartes avec Jules Verne

Le 28 septembre 2018 s’est tenu au Quai la 14e édition de la Nuit européenne des chercheur.e.s, organisé par Terre des sciences  à Angers. L’occasion pour les doctorants et chercheurs de présenter leurs travaux au grand public, comme l’a fait Andréa Masnari, doctorant en littérature.

Andréa Masnari, doctorant au laboratoire 3L.AM
Andréa Masnari, doctorant au laboratoire 3L.AM

Sur le stand d’Andréa Masnari, quelques livres de contes étrangers, des photographies, des maquettes et une carte du XIXe siècle pour attirer le spectateur. Italien et doctorant au sein du laboratoire 3L.AM (Langues, littérature, linguistique des universités d’Angers et du Maine), André Masnari travaille sur la littérature française du XIXe siècle.

À la frontière entre histoire et littérature, il a proposé pour la Nuit européenne des chercheur·e·s une thématique autour des œuvres de Jules Verne. De manière ludique, un jeu de cartes a permis de découvrir quatre ouvrages, à savoir : De la Terre à la Lune, Cinq semaines en ballon, Vingt milles lieues sous les mers et Robur le conquérant. Le jeu de cartes se compose de la couverture du roman en question, d’une première liste des personnages principaux, d’une seconde donnant les lieux visités, d’une représentation des machines inventées et d’un planisphère retraçant le trajet des protagonistes. À partir de cela, le spectateur doit retracer le scénario de chaque livre avec ce jeu.

Réalité et fiction, un récit de l’extraordinaire

Cette manière pédagogique d’aborder les œuvres de Jules Verne facilite la compréhension du sujet d’étude d’Andréa Masnari. Ses travaux se concentrent sur l’imbrication entre les savoirs scientifiques contemporains et la part de fiction issu du récit. Pour illustrer son propos, il évoque De la Terre à la Lune dans lequel des fabricants d’armes, contraints par la paix, envoient une mission sur la Lune. Au delà de la simple fiction, cette œuvre présente une critique sociale du XIXe siècle dans laquelle l’auteur dépeint un monde vraisemblable. C’est justement cette notion que le doctorant tente de mettre en avant : « Faire la différence entre fiction extraordinaire et fiction fantaisiste ». La forme de vulgarisation des « concepts scientifiques » présente dans les œuvres de Jules Verne dressent un monde qui paraît d’autant plus réel pour le lecteur.

Cette présentation proposée lors de la Nuit européenne des chercheur.e.s a été des plus enrichissantes pour le public. Chercheurs, étudiants, parents et enfants auront pu découvrir ou redécouvrir les œuvres de Jules Verne.

Pour celles et ceux qui souhaiteraient en apprendre plus sur Jules Verne, une exposition aura lieu au théâtre de la Halle-au-blé à La Flèche (72) du 23 au 25 novembre 2018 durant le festival Rencontres Ciel & Nature. Pour les plus passionnés, allez explorer le musée Jules Verne à Nantes, ou encore la maison de Jules Verne à Amiens.

Fanny CHASSEBOEUF, Sébastien KASSIAN, Camille OUMI

Istia : ses robots, ce n’est pas de la camelotte

Le 29 septembre 2017, le Musée des beaux-arts d’Angers a accueilli la 12e Nuit européenne des chercheur.e.s. L’événement permet au public de rencontrer des chercheurs, doctorants, et ingénieurs, et d’échanger sur leurs travaux de recherche. Parmi les exposants : l’Istia, l’école d’ingénieurs de l’Université d’Angers, avec ses drôles de robots.

Continuer la lecture de Istia : ses robots, ce n’est pas de la camelotte

“Telle semence, telle récolte” comprendre les relations entre la SNES et le monde paysan en France entre 1884 et 1914

Telle est la formule célèbre de l’agronome Emile Schribaux qui fonda en 1884 la Station Nationale d’Essais de Semences afin d’organiser et unifier l’analyse des semences, conseiller les cultivateurs, et encadrer le marché des graines en France. La Snes s’établit alors comme une institution technique ambitieuse, organe incontournable de la politique agricole française en matière de semences dès la fin du XIXe siècle. Comprendre l’implication de la Snes dans la Révolution Agricole de la fin du XIXe siècle, ce moment charnière où le monde paysan en France fait l’expérience d’innovations agricoles majeures, nécessite d’étudier les sources qui témoignent d’un organisme à la fois vecteur de solutions mais aussi générateur de contrôle. Continuer la lecture de “Telle semence, telle récolte” comprendre les relations entre la SNES et le monde paysan en France entre 1884 et 1914

Des plantes qui font remonter le temps

Impossible que l’Anjou ait eu un jour un climat similaire à celui de la Floride ? C’est évidemment ce qui vient à l’esprit lorsque l’on observe le paysage angevin actuel. Et pourtant, les membres du Muséum des sciences naturelles d’Angers ont réussi à prouver le contraire lors de la 12 e Nuit européenne des
chercheur.e.s qui s’est tenue le 29 septembre au Musée des beaux-arts.

Continuer la lecture de Des plantes qui font remonter le temps