Istia : ses robots, ce n’est pas de la camelotte

Le 29 septembre 2017, le Musée des beaux-arts d’Angers a accueilli la 12e Nuit européenne des chercheur.e.s. L’événement permet au public de rencontrer des chercheurs, doctorants, et ingénieurs, et d’échanger sur leurs travaux de recherche. Parmi les exposants : l’Istia, l’école d’ingénieurs de l’Université d’Angers, avec ses drôles de robots.

Perceval, Karadoc, Lothar et Bohort. Ce ne sont pas les personnages de la légende arthurienne mais des robots, dont les noms sont inspirés de la série TV Kaamelott. Des robots nés à l’Istia, dans le cadre du programme IstiaBot que le public a pu découvrir, « en chair et en os », lors de la Nuit des chercheurs.

Franck Mercier, ingénieur d’étude à l’Istia, supervise le projet. Il est revenu sur la conception et l’utilité de ces robots cartographes. Comme l’a montré la démonstration, lorsque ces robots sont placés dans un labyrinthe, ils sont capables en se déplaçant et en mesurant les distances de produire simultanément une carte des lieux en 2D, grâce à un algorithme de cartographie. Les connaisseurs de Kaamelott comprendront l’ironie de nommer Perceval ou Karadoc des robots servant à se repérer, quand ceux-ci sont continuellement perdus dans la série d’Alexandre Astier.

Bohort un des Istiabots 100% réalisé à l'Istia.
Bohort un des Istiabots 100% réalisé à l’Istia.

A l’heure actuelle, il n’existe aucun robot capable de cartographier parfaitement n’importe quel environnement (habitat, milieu naturel…). Les données collectées par les robots de l’Istia sont donc utiles aux travaux des chercheurs du Laris (Laboratoire angevin de recherche en ingénierie des systèmes), qui tentent d’améliorer l’algorithme de cartographie. A terme, ils pourraient être en mesure de fournir un plan détaillé en réalité augmentée d’un bâtiment (pour des travaux ou pour optimiser les secours), ou bien d’une galerie souterraine par exemple.

Le projet est aussi pédagogique. Les robots sont entièrement conçus et assemblés à l’Istia par les étudiants de divers niveaux d’études. « Certaines parties du robot pourraient être réalisées par des jeunes d’un niveau collège quand d’autres nécessitent plusieurs années d’études post-bac », explique Franck Mercier. Par exemple, le système de propulsion des roues est extrêmement simple à appréhender. Mais le robot est aussi porteur d’un micro-ordinateur de type Raspberry-Pi© qui lui nécessite des études poussées en informatique pour pouvoir être manipulé.

Ces travaux permettent aussi de favoriser une interdisciplinarité entre les étudiants des quatre filières de l’Istia (voir l’encadré). Le rôle de l’enseignant est ici de veiller à ce que toutes les composantes du système fonctionnent ensemble. De la conception à la réalisation, il faut environ 1 an pour mettre au point un robot.

Alors que la spécialisation a longtemps prédominé dans ce secteur, la pluridisciplinarité est aujourd’hui au cœur de l’approche de l’Istia. Un nouveau projet est en cours de développement. Il met en contact les ingénieurs avec les chercheurs du département d’Histoire de l’Université d’Angers et ceux du département Informatique pour créer un musée en réalité virtuelle du quartier de Belle-Beille.

MARTEL Bastien, THEO Morgan, LEMESLE François.

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