Monder Moufette pédale pour sa thèse

Le 24 septembre 2021 avait lieu à Angers la Nuit européenne des chercheur·e·s. Sur le campus Saint-Serge de l’Université d’Angers, se sont enchaînés, de 18 h à minuit, conférences et débats autour de la recherche. À cette occasion, Marine Gilis, doctorante en histoire, a présenté son cheminement de thèse aux enfants, thèse qui l’a emmenée en vélo sur les routes de l’Ouest à la recherche d’anciennes militantes du MLF.

« Monder Moufette sur les routes de l’ouest ». C’est le titre de la conférence qu’a donné Marine Gilis doctorante en histoire à l’Université d’Angers, à l’occasion de la Nuit européenne des chercheur·e·s le 24 septembre dernier. Titre bien étrange pour une intervention, qui rappelle les aventures chevaleresques de Don Quichotte. Et à raison. Pendant 1h30, la jeune chercheuse a présenté son cheminement de thèse, qui l’a amenée à enfourcher son vélo à la recherche d’anciennes militantes du Mouvement de libération féministe (MLF).

Marine Gilis tenant un dessin d'elle sur un vélo
Marine Gilis à la conférence pour enfants

À la recherche d’anciennes militantes du MLF

Marine Gilis est originaire de Paris. Le goût de l’aventure l’a conduite en Anjou, par amour du « défi ». « Je ne suis pas une grande spécialiste du vélo. Mais j’avais besoin de sortir de la routine et de la solitude, de m’éclater, et partir à l’aventure ». Grande timide, elle explique que ses « lubies », comme elle les appelle souvent, l’ont beaucoup aidée à s’ouvrir au monde.

« J’avais besoin de sortir de la routine»

À la manière d’une Sydney Fox dont elle admire le personnage, elle se lance dans cette grande aventure en juillet 2019. Équipée d’un sac de couchage, d’une caméra et d’un micro, elle se met d’abord en quête d’historien·ne·s du féminisme qui puissent l’orienter vers d’anciennes militantes du MLF de l’Ouest de la France. « J’ai également pris contact avec le journal Ouest-France, à la recherche d’articles et de témoins, et interrogé les associations féministes de la région » précise-t-elle. Après trois semaines de recherche active, elle débusque 50 témoins qui l’éclairent dans ses recherches sur sa thèse intitulée « Du privé au politique : l’expérience de libération sexuelle des militantes du mouvement des femmes en Bretagne et Pays-de-la-Loire (1970-1981) ». Dans le blog « La recherche comme une aventure » qu’elle tient depuis 2 ans, elle raconte ses joies, ses peines, mais surtout sa fierté d’avoir entrepris une telle aventure.

Des conférences qui sortent de l’ordinaire

Depuis son périple, la doctorante cherche à communiquer sa démarche quelque peu originale en tenant des conférences dans les universités. Conférences qui sortent, elles aussi, de l’ordinaire, loin du carcan académique. S’interrogeant sur la manière la plus accessible de partager son expérience de thèse, elle se tourne progressivement vers la conférence gesticulée, en mettant en scène, avec sac de couchage et vélo sur scène, son aventure. Elle a aussi présenté sa thèse en peinture dans la salle de spectacle du Qu4tre, événement auquel a assisté le président de l’Université d’Angers, Christian Roblédo.

Elle a raconté son expérience aux enfants

Le 24 septembre lors de la Nuit des chercheur·e·s, elle a raconté son expérience dans un conte destiné aux enfants : « Monder Moufette sur les routes de l’Ouest ! ». Le jeune public a pu s’initier au monde de la recherche historique et à sa méthode. Une manière originale de partager le goût pour la recherche, et qui repousse toujours plus loin les limites du format très académique des conférences.

 Valentin BLOND, Thomas COUANE, Blanche SEYE

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