Le vendredi 27 septembre 2019 se tenait la 15e Nuit européenne des chercheur.e.s au Quai, à Angers. L’occasion pour le public de découvrir le monde de la recherche à travers diverses activités ludiques et rencontres avec des étudiants et spécialistes. Pour Dénali Boutain, doctorant depuis 3 ans à l’Université d’Angers, l’événement annuel représente un moment privilégié pour présenter ses recherches sur le tourisme gourmand. Retour sur son parcours.
Après deux ans de classes préparatoires à Paris, Dénali Boutain s’est orienté vers un master de géographie à la Sorbonne et s’est consacré durant deux nouvelles années à l’écriture d’un mémoire. Son thème de recherche ? Le tourisme gourmand à Montréal. Il étudie alors plus particulièrement les politiques mises en place par les différents acteurs montréalais pour rendre attractive leur zone géographique, et pousser les touristes à venir découvrir la culture gastronomique de la métropole québécoise.
Depuis 3 ans, Dénali Boutain poursuit ses recherches sur le tourisme gastronomique. Rattaché à l’ESO Angers, laboratoire de géographie de l’Université d’Angers et à l’UFR Esthua, Tourisme et culture, son projet est financé par Atlanstic, pôle de recherche, formation et innovation en Pays de la Loire.
La thèse, un travail sans « faim » ?
Pour sa thèse, Dénali Boutain a fait le choix de porter ses recherches sur une région française, la Savoie, qui éveillait sa curiosité et avait l’avantage d’être un territoire assez proche d’Angers pour s’y rendre régulièrement. Après avoir étudié le rôle des acteurs locaux dans la valorisation d’une culture culinaire, il s’est cette fois tourné vers les touristes, en cherchant à comprendre les motivations qui les animent et les poussent à goûter au tourisme gourmand savoyard. Son projet s’inscrit dans une dynamique impulsée depuis les années 2000 en Savoie.
« Le tourisme gourmand en Savoie, c’est aller déguster un poisson dans un restaurant le midi, et se rendre au lac dans lequel il a été pêché l’après-midi ».
Alors que les chefs étoilés s’y multiplient – on en trouve par exemple cinq à Courchevel – l’image d’une Savoie longtemps associée au ski et autres sports de neige évolue. Dénali Boutain se questionne sur l’identité et le rôle des acteurs qui interviennent dans la région pour répondre à une demande qui ne cesse de croître. Il cherche également à démontrer la démocratisation d’un tourisme gourmand qui n’est plus seulement une pratique élitiste. « Le tourisme gourmand en Savoie, c’est aller déguster un poisson dans un restaurant le midi, et se rendre au lac dans lequel il a été pêché l’après-midi », explique-t-il, enthousiaste.
Le travail d’une thèse ne se limite pas aux recherches. Celles-ci doivent être valorisées, partagées avec le grand public lors de rassemblements tels que la Nuit européenne des chercheur.e.s, avec des spécialistes lors de colloques ou de rencontres avec d’autres doctorants, etc. Un travail à temps plein, qui ne démotive pas le jeune chercheur. À l’issue de son doctorat, Dénali Boutain n’exclut pas la possibilité de poursuivre ses recherches dans d’autres régions.
Élie NICOLAS, Ella MAKAÏA-DARRASSE, Guillaume AUGEREAU