Pourquoi étudier l’Europe, sa construction, ses difficultés, son identité dans un Master recherche en Histoire quand cette question aurait pu être traitée dans une formation dans un IEP (Institut d’Etudes Politiques) ? Ce choix est celui de croiser la science politique, indéniablement présente dans ce projet de recherche et qui en sera la toile de fond, avec l’histoire et sa vision globalisante ; pas simplement une histoire politique donc, mais plutôt une approche sociale et culturelle qui ne peut ici qu’apporter de la richesse à notre étude.
Cet intérêt pour les questions européennes n’est pas nouveau puisque dès le collège j’ai par le biais d’une section européenne, côtoyé ces problématiques. Ce goût pour l’histoire européenne s’est finalement affirmé au cours de l’année passée grâce aux cours d’Histoire de l’Europe de M. Denéchère.
Le XIIe s. est marqué par l’antagonisme entre Islam et Chrétienté, dans les croisades et aussi dans la reconquête de l’Hispanie par les chrétiens. C’est là que Pierre le Vénérable commande la première traduction du Coran en latin afin de porter l’affrontement sur le terrain de la pensée. Comprendre la portée et les raisons de cette commande par l’abbé de Cluny est essentiel pour éclairer les relations entre chrétiens et musulmans. Cela pourra également mieux permettre de comprendre les évolutions de l’Eglise à partir du XIIe s. A ce moment charnière où la relation à l’Autre se précise, étudier cette traduction permet de retracer le parcours à partir d’un point nodal.