J’ai encore dit oui. Mon goût d’apprendre des choses en acceptant d’en parler en public, alors même que je ne suis pas solide sur mes appuis, aura ruiné un nombre conséquent de mes nuits. Je continue à me méfier de l’ultracrépidarianisme et risque fort, en écrivant ce billet, de mettre en lumière la légendaire “poutre dans mon œil”. Puisse les quelques collègues qui passeront par là, plus fin·es connaisseurs et connaisseuses que moi sur la question que j’avais accepté de traiter, de ne pas s’en servir pour m’assommer mais plutôt m’aider à affiner et compléter mon propos et à souligner tout ce qu’il pouvait comporter de maladroit et d’inadapté afin que je l’amende.
Handicap et bibliothèque : vous avez 90 minutes
J’ai accepté de proposer une courte séquence de 1h30 sur la question “Quoi de neuf ? Handicap, santé mentale et bibliothèques” dans une formation enssib de 3 jours consistant en un mezzé de questions d’actualité successives. J’ai dit oui, parce que j’ai du mal à dire non, parce que j’avais envie de retravailler sur la question, que je connaissais mal le cadre juridique (ça va mieux maintenant, merci) et que le format me paraissait bien adapté à mes compétences d’animation.
Vu que le boulot est fait, et que j’ai pris résolution, puisque le petit oiseau bleu est mort, qu’X est infréquentable, et que LinkedIn m’agace, de ranimer au défibrillateur ce blog BUApro si vintage “années 2000”, je partage, malgré ses nombreux défauts, ma présentation “brute” et quelques documents, sans les wooclaps intercalés qui permettaient aux participant·es de contribuer.
De l’accessibilité numérique (et de ses mes limites)
Premier défaut, dont je ne suis pas fière, je n’ai pas nativement pensé ma présentation pour être accessible. La visionneuse de documents de WordPress n’arrange rien (en téléchargeant la chose, ça marche un peu mieux j’espère). J’ai donc repris le court mémento accessibilité facile en 10 points établi par Julie Charles, du Lab’UA de l’université d’Angers, qui a passé pas mal de temps à nous sensibiliser à l’accessibilité numérique, pour corriger les erreurs de mise en forme les plus grossières…
Un aparté pour rappeler à toutes et tous que les logiciels MS office proposent en série un audit d’accessibilité minimale de vos documents ou présentations. Vous pouvez l’activer au fil de votre rédaction ou faire passer au moment d’exporter vos documents en format pdf.
Sur l’accessibilité de mon document, qui laissait VRAIMENT BEAUCOUP à désirer comme le montre la figure ci-contre, en 20 minutes de menues reprises, les principaux points de contrôle ont été corrigés. Cela ne veut pas dire que tout est bon, mais c’est un peu moins mauvais. C’était pour moi le plus petit effort possible pour pratiquer la cohérence dont je regrette le manque un peu partout en matière de prise en compte des différentes manières d’habiter le monde.
Deuxième défaut, j’utilisais dans la présentation une infographie un peu vieillie de classification des handicaps de l’agefiph, qui manque de finesse (me semble-t-il). La page du ministère de l’agriculture sur les familles de handicaps est meilleure et n’attend plus que quelqu’un la remettre en infographie.
Troisième défaut, on sent que la nuit avançant (oui, j’ai fait ce diaporama en quelques heures nocturnes), je suis de moins en moins diserte, et de moins en moins précise dans mes exemples. De manière générale, c’est la partie qui pèche le plus, mais mon objectif n’était pas non plus de faire, en temps si limité, un catalogue d’actions décousues.
Et oui, je sais, il manque une thématique, ô combien d’actualité, qui mériterait que nous soyons plusieurs à travailler dessus, sur “management et inclusion des personnes en situation de handicap permanent, temporaire, situationnel dans nos collectifs de travail en bibliothèques”…
Puisque que la vie n’est pas un concours et dure plus que 90 minutes, quelques questions que nous pourrions nous poser chaque jour…
Je n’ai pas de réponses, mais il me semble que nous pouvons nous les poser au quotidien, en tant que citoyen·nes, bibliothécaires, fonctionnaires, fils et filles de, ou parents :
- De quoi l’inflation législative est-elle le signe ?
- Quelles sont les réalisations concrètes, dans votre quotidien de bibliothécaires, que vous pouvez rattacher à l’application de l’appareil législatif en vigueur, notamment les lois de 1975, 1987(2019) et 2005 ?
- Comment les bibliothèques peuvent-elles adapter leurs services et leur management aux différents types de handicap ?
- Une partie des offres commerciales ne sont-elles pas plus faciles d’accès que les offres de bibliothèques ?
- Comment s’assurer de la continuité d’accueil lorsque seulement une partie des personnels sont formés ?
- Quels leviers pour obtenir une vraie continuité d’accessibilité du stationnement à l’évacuation ?
- Quels sont les dispositifs qui garantissent la mise en place d’un vrai système inclusif et non un catalogue d’actions décousues ?
- Seriez-vous en mesure d’identifier chez vous-même ou chez les autres des représentations validistes ? Comment pourrions-nous les faire évoluer ?
Merci à Amandine Jacquet – Matthieu Tarpin – xx – xx dont les relectures m’ont permis d’un peu adapter ma première mouture de nuit. Toutes les maladresses restent de mon fait et cette petite présentation garde bien des défauts “natifs” malgré la bonne volonté et les remarques de celles et ceux qui m’ont aidé à l’améliorer.