Or donc, ayant posté sur les RS les questions que je me posais maintenant sur une habitude prise il y a plus de deux ans, voilà qu’une éminente collègue me demande un billet sur le sujet. L’usagère étant reine, je m’exécute derechef.
Revenons en arrière. Au démarrage du Lab’UA, il nous avait été demandé d’emblée, dès les premières semaines de lancement de l’expérimentation, de produire toute une série d’indicateurs, et il avait fallu tenter de savoir, entre autres, à quoi nous passions notre temps, en dehors des parties de baby-foot s’entend.
C’est à ce moment-là que j’ai installé Hamster, un logiciel Linux de time-tracking (suivi de temps dans la langue de Molière).
Je ne reviens pas sur l’installation, d’autant que la plupart d’entre vous me lisent sous Mac ou Windows et sont donc priés de quitter ce blog. Quoi qu’il en soit, une fois Hamster installé, et configuré pour démarrer avec la session Ubuntu, il faut le nourrir : l’outil fonctionne en effet sur du déclaratif, c’est à dire que c’est l’utilisateur (votre serviteur) qui dit à Hamster, systématiquement : “Voilà, je démarre telle tâche” ; “Voilà, je termine telle tâche” ; “Voilà, j’ai fait ceci ce matin” (quand on a oublié de nourrir la bête, on peut aussi faire des déclarations a posteriori).
C’est un peu laborieux au début mais assez vite s’installe un automatisme et l’usage de Hamster devient routinier : on “note ses tâches” sans plus y penser.
L’intérêt évidemment, c’est qu’au bout du compte, on se retrouve avec la possibilité de récupérer des bilans d’activité sur telle ou telle période, ventilé par activités et types d’activités.
Après plus de deux années d’usage, maintenant que je ne suis plus au Lab’UA et que je fais un peu ce que je veux (just joking) du fait de mes fonctions de général en chef des doigts je me pose la question de continuer ou pas ce suivi (qui, dans mon cas, n’est en plus pas forcément tip top : du fait de ma fuzzy attitude, des catégories se recoupent, je me mélange un peu les pinceaux parfois, bref, je range mal mes activités, au départ).
Ce suivi a des avantages : je peux à tout moment expliquer que non, je ne passe pas mon temps à raconter des blagues douteuses à mes contacts sur les réseaux sociaux ; et quantifier assez précisément la part de telle ou telle tâche dans mon quotidien – on remarquera d’ailleurs que la veille, activité assez diffuse et invisible, me prend pas mal de mon temps Pro (et je ne comptabilise pas la veille faite chez moi).
Cette quantification évidemment n’est jamais inutile puisqu’elle permet de dépasser le stade du “cela me prend beaucoup de temps et je veux une augmentation” et de poser des chiffres sur la table.
D’un autre côté, à titre personnel, cet enregistrement scrupuleux de mes journées depuis plus de deux ans ne m’a finalement pas servi à grand chose, peut-être parce que j’ai des fonctions par natures solitaires et dont la quantification n’a pas d’intérêt sur un plan global ; parce qu’au final, personne ne m’a jamais demandé de rendre compte de mes journées ; et parce que je sais quand même à quoi se passent les journées, sans un hamster sur l’épaule.
Par contre, généralisée à un service tout entier, je pense que cet usage d’un outil de time traking peut servir à repérer et préciser les tâches mangeuses de RH, et à s’y adapter (embauches, réécriture des fiches de postes, etc etc).
Voilà. Je n’ai pas la réponse à ma question de départ, à savoir de décider si je continue ou pas à gaver mon Hamster. Par contre, vous pouvez utiliser les commentaires et en discuter avec moi. Et jeter un œil sur deux copies de mon écran pro, la première montrant Hamster en mode “prêt à déclarer”, l’autre en montrant le résultat (avec les biais de saisie déjà évoqués) pour 2017.
PS : Il existe des outils de ce type qui fonctionnent en surveillance de fond, entendre : qui détectent automatiquement quelle application est active. On peut en gros déduire ce que vous faites (surfer, coder, rédiger, etc) mais les essais que j’ai fait n’étaient pas concluants, soit que les applications étaient trop complexes à configurer, soit qu’elles étaient trop grossière (surfer, certes, mais encore).