Des sites littéraires, de l’ISSN et du catalogue des bibliothèques

(Petit billet qui n’a strictement rien à voir avec mes activités
au lab’UA — bib un jour, bib toujours)

Or donc : je suis le tenancier de Face Écran, un site littéraire à ISSN (oui madame, et même que mon ISSN, donc, c’est 2428-7709). Et hier, alors que j’étais dans un état semi-somnolent, il me vient une question : est-ce que les bibliothécaires cataloguent/signalent ce type de publications ?

L’interrogation peut paraître étrange, mais il faut que les non-bibliothécaires (soit 99,99% de la population mondiale) sachent que les bibliothécaires aiment cataloguer et signaler, tout cataloguer et signaler, et par là, ordonner le monde, y mettre de l’ordre. Le catalogage, c’est une des grosses affaires du métier et donc, finalement, ma question n’est pas si absurde que cela peut paraître.

Je pose donc la question ici (après l’avoir posée sur mes comptes sociaux mais bon, ici, c’est bien aussi) : toi, collègue bibliothécaire, est-ce que tu catalogues/signales les sites/blogs littéraires avec ISSN ? Si oui, pourquoi, et à quoi cela te sert-il ? Si non, même question. Les commentaires te sont ouverts, tu peux te lâcher : témoignages, avis, welcome.

MàJ : un échange a déjà eu lieu sur twitter entre bibi et @Amyviolet, échange auquel @vocivelo a répondu ici — je vous colle les Q/R ci-dessous, pour les feignasses (je vous connais)

  • vous cataloguez les blogs littéraires à ISSN ?
    Si le blog a reçu un ISSN il est déjà catalogué. La question est plutôt : faut-il le signaler ? au SUDOC => créer un exemplaire ABES a minima pour rendre visible la ressource ou créer un exemplaire pour mon scd pour récupérer la notice dans mon sigb.
    Pourquoi récupérer la notice ? question de politique documentaire => décision de l’acquéreur.
  • D’autre part je doute de la pertinence de cataloguer le web=trop mouvant
    Tout comme le web, les périodiques papier sont très mouvants. Ils ont parfois des durées de vie de quelques semaines ou quelques mois. Cela n’empêche pas de les cataloguer et leur attribuer un ISSN
  • C’est pas celle-la que je prioiserais si je menais un programme de médiation à la littérature sur le web
    ça prend peu de temps d’exemplariser au SUDOC
  • L’intérêt de cataloguer les revues en ligne à ISSN
    La question est plutôt faut-il cataloguer et demander  un ISSN pour les revues en ligne ? => oui

PS1 : je n’ai pas vraiment d’avis sur la question. Cataloguer/signaler ces sites, c’est quelque part cataloguer le web et bon… Par contre, on pourrait considérer que cataloguer/signaler ces sites peut faire partie d’une politique générale de certaines bibliothèques autour du web et de la littérature en train de s’écrire et dans ce cas, ça aurait un intérêt. Vaste débat, n’est-il pas ?

PS : la BNF, elle, le fait, comme en témoigne cette réponse à la question qui m’occupe ici

12 réflexions sur « Des sites littéraires, de l’ISSN et du catalogue des bibliothèques »

  1. Une fois catalogué par la BNF et numéroté ISSN, le travail de catalogage est terminé. Après la question est juste une question de signalement dans ton catalogue. Tu choisis ou pas de le signaler.
    Peut-être regarder du côté des nouveaux services que ISSN développe. Peut-être une façon de faire remonter des MD autrement que par le sigb. ROAD ?

    • Je n’ai pas été assez précis sur le vocabulaire et catalogage VS signalement, tu as raison — j’ai modifié un peu mon billet suite à ta remarque, merci de la précision et des éléments de réponse cités ci-dessus.

    • sur des “espaces” ponctuels, je me pose la question. On pourrait imaginer une médiation/valorisation physique/en ligne de certains blogs littéraires (puisque c’est le sujet) ; et à cettte occasion, les blogs concernés seraient aussi signalés dans le catalogue. Il me semble que ça aurait une certaine cohérence (l’idée n’étant évidemment pas de cataloguer tout le web :D)
      C’est cohérent aussi dès lors qu’on considère que le catalogue est l’un des points d’entrée de la recherche documentaire. Dans cette optique, cela ne me semble pas absurde.
      Et puis, si l’on regarde ces ressources comme des productions en série, ce qu’elles sont au même titre qu’une revue académique en ligne, ma foi… ça peut s’argumenter, il me semble. Mais justement, c’est la question que je pose.

  2. Je pense que si un-e enseignant-e ou chercheur-e de mon institution avait un tel blog, je le cataloguerais, pour cause de valorisation de nos propres production. Par ailleurs le fait d’entrer dans le catalogue permet aussi indexation, analyse, classification et tutti quanti.

  3. Quelques précisions sur la BnF :
    Il n’est bien entendu pas question de cataloguer le web, mais de proposer une mise en valeur particulière concernant les blogs d’écrivains.
    Ces blogs font l’objet d’une veille et sont collectés par le dépôt légal du web deux fois par an pour la plupart. Depuis quelques années déjà un certain nombre d’entre eux se sont vu attribuer un ISSN et ont été catalogués, comme un millier d’autres blogs ; mais faute de données d’exemplaire ils n’apparaissaient pas encore dans le catalogue public.
    Nous avons lancé cet été un chantier concernant le signalement dans le catalogue public d’une sélection d’environ 200 de ces blogs littéraires (une 100aine à ce jour), en leur ajoutant des données d’exemplaire qui précisent que ces sites sont dans les collections du DLWeb et consultables dans les salles de lecture du niveau Recherche (et maintenant dans plusieurs autres bibliothèques en province).
    Tout cela prend du temps bien sûr, et comme la tendance n’est pas aux recrutements de personnels, nous devons rester modestes dans nos ambitions …

    Mais si je disais sur twitter que j’étais fière d’avoir entrepris ce chantier, c’est qu’à titre personnel, et depuis mon premier annuaire mis en ligne fin 1998 (tout en html et très artisanal : http://web.archive.org/web/19991010071035/http://perso.cybercable.fr/naintern/labyrinthe/) je considère qu’il est important de faire savoir que la littérature en ligne propose des oeuvres qui sont parmi les plus vivantes et créatives de la littérature d’aujourd’hui.
    Je reste par ailleurs chargée de la littérature française contemporaine imprimée, et (surtout en cette période de rentrée littéraire 😉 j’aurais du mal à affirmer sans rire que tout ce qui entre au catalogue après onction des éditeurs a autant de valeur !
    En outre, comme tu le dis très bien, Daniel, le catalogue est l’un des points d’entrée de la recherche : y trouver le “tiers livre” de François Bon (qui fait déjà l’objet de nombreux travaux universitaires) parmi ses autres livres me semble nécessaire.

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