Bernard Rentier, Paul Thirion et le modèle liégeois d’OA.

Je n’ai pas assisté aux journées Couperin et, après avoir regardé quelques-unes des vidéos des interventions, je le regrette bien. Le livetweet a cependant été (très) conséquent, ce qui offre l’immense avantage de pouvoir profiter et des intervenant.e.s, et, pour partie, des réactions de la salle.

Comme nombre de mes collègues, j’ai particulièrement été convaincu par l’exposé de Bernard Rentier, qui “convaincrait le diable” lui-même. Le modèle d’AO développé à l’université de Liège, ORBI, est en effet performant, respectueux du bien public et a contribué, en quelques années, à accroître considérablement la visibilité de la production scientifique de l’université de Liège et des chercheurs eux-mêmes.

J’aimerais cependant en prendre le contre-pied et me faire, justement, l’avocat du diable. En précisant immédiatement deux choses: que je n’ai aucune connaissance technique du sujet, mais que ce sont les aspects politiques de celui-ci qui m’intéressent; que nous en discutons beaucoup à la BUA en ce moment, et que nous avons du mal à nous mettre d’accord, le point d’achoppement se situant notamment sur le choix d’investir HAL ou de développer une AO institutionnelle.

Je vous prie donc, cher.e lecteur.trice, de bien vouloir excuser ma naïveté et mon ignorance; je te prie, cher.e collègue, de voir ce (trop) long billet comme une pierre de plus à l’édifice d’un projet que j’aimerais voir aboutir.

Bien sûr, je pourrais souligner tout ce qui distingue l’environnement universitaire belge du français, en imaginant par exemple que le poste de président du CNRS soit occupé, par rotation, par l’un des membres de la CPU ou encore en imaginant un président d’université ayant vraiment son mot à dire sur toutes les demandes de budget, de promotion ou de nomination des enseignant.e.s-chercheurs.ses.

Mais c’est plutôt vers nos collègues enseignant.e.s-chercheurs.ses, chargé.e.s. ou directeurs.trices de recherche que je souhaite tourner la focale, en vous proposant quelques extraits (presque) vrais de conversations entendues sur ce sujet. La question de départ étant: pourrait-on appliquer le modèle liégeois d’AO à une université française, comme Angers par exemple ? Les réponses apportées ici sont toutes, sans exception, négatives. J’aimerais cependant convaincre Didier, Pierre, Malik, Ghislaine ou Salomé, tous.tes auteurs (presque) vrais des propos qui suivent, de l’intérêt d’un tel outil. C’est vrai, nos collègues mélangent parfois un peu tout, certains arguments se recoupent, d’autres se contredisent… Un peu comme dans la vie, non ?

Argument n°1 (Didier, MdC en philosophie):

“J’ai entendu dire que ce site de dépôt servirait à évaluer de manière quantitative  le travail des EC. Je suis déjà évalué par le CNU, par les comités de lecture des revues auxquelles je contribue et par l’AERES (qui nous a été imposé par un gouvernement de droite et que la ministre n’entend pas, malgré les effets d’annonce, réformer). Vous voulez en plus nous mettre sur le dos une évaluation administrative ?? C’est une mise sous une tutelle de la recherche par les instances de l’université, c’est inacceptable”

 Argument n°2 (Pierre, IGR, SHS):

“J’utilise HAL depuis plusieurs années maintenant. Je ne vois pas ce qu’un site de dépôt des articles propres aux universités et grands établissements apporterait de plus. Cela voudrait dire que, dans le futur, quand je voudrai faire une recherche, il faudra que je passe par des sites différents ?! Mais c’est une formidable régression, c’est le chacun pour soi, alors que là, avec HAL, on a une plate-forme commune et nationale, interdisciplinaire, simple d’utilisation.”

Argument n°3 (Pierre, toujours lui):

“Au moins, si tout ce qui était local était reversé dans HAL… vous êtes sûr que c’est possible ? J’ai entendu dire que cela posait des problèmes techniques, mais je n’y connais rien”.

Argument n°4 (Hélène, MdC, géographie, 57 ans):

“Oui, HAL, on l’utilise dans notre labo. Le dépôt des publi est fait par la secrétaire, qui s’occupe de tout. C’est très pratique.”

Argument n°5 (Christophe, MdC, Histoire, 40 ans):

“Je fais partie d’un labo qui est multisite, à Nantes et Le Mans. Votre truc angevin, là, je ne suis pas sûr que ça intéresse tellement les collègues manceaux et nantais. Vous savez, c’est pas tellement l’université qui compte, là, c’est plutôt le labo. Nous, on est une des seules UMR en SHS de la fac, et la taille critique, on ne l’atteint que parce qu’on réussit à agréger nos forces  au niveau régional. Là, en ce moment, je travaille sur un projet avec une prof du Mans; si je lui parle d’un site de dépôt angevin, je ne suis pas sûr que ça lui convienne”.

 Argument n°6 (Discussion entre Irène et Jacques, deux directeurs de recherche, cafétéria, sciences du vivant):

“T’as entendu parler du nouveau truc pondu par la présidence, là, le site de dépôt local des articles ?  T’imagine, ils parlent même de conditionner les financements au nombre de publi que t’auras déposé !!! Tu me diras, c’est dans la logique des choses, hein, regarde ce qui se fait ailleurs… Ouais ben de toute façon, moi, mes financements viennent à 80% de l’Etat, de la région et de l’UE, alors c’est pas eux qui vont m’empêcher de bosser…”

Argument n°7 (Ghislaine, directrice de rech., physique, directrice de labo):

“Voir le nombre de publications qu’a produit chaque chercheur rattaché à son nom, dans l’annuaire ? Ah oui, c’est une bonne idée, c’est une très bonne idée même. Par contre, ça risque de faire grincer quelques dents, parce que des non-publiants, on en a tous, hein, même si les gens ne vont pas vous le dire comme ça, ah ah ah… C’est sûr, au niveau incitation, l’effet de groupe va jouer.  Par contre, je ne vois pas ce qui empêcherait un gars qui est mauvais – vous voyez, je joue franc jeu, je vous le dis, ceux qui vous diront qu’il n’y a pas de moutons noirs chez eux sont des hypocrites ou des menteurs – de blinder le site de dépôt local de communications diverses à des colloques. Ça, ça fait du chiffre, mais au niveau scientifique, c’est peanuts. Je ne vois pas qui, au niveau de l’université, va valider le contenu scientifique des dépôts, honnêtement…”

Argument n°8 (Malik, MdC, gestion, 39 ans):

“Moi, j’habite Paris, je viens deux jours par semaine pour faire mes cours et j’ai un double rattachement au niveau des labo: celui où j’ai fait ma thèse, et celui d’Angers, parce qu’il le fallait bien, vu que c’est mon premier poste. Honnêtement, je ne vais pas vous mentir: Angers ne m’intéresse pas, dès que je le peux, je retourne à Paris.”

Argument n°9 (Claude, directeur de labo, SHS):

“Ah oui, tiens, c’est vrai, vous faites bien de me le dire, je n’avais pas remarqué que les membres du labo ne signaient pas tous de la même manière dans HAL… Bah, ce n’est pas très grave, ce qui compte, c’est la liste des publis que tient à jour la secrétaire du labo, elle fait ça très bien et puis, surtout, les revues dans lesquelles l’article est publié. C’est ce qu’on a transmis à l’AERES, la dernière fois, et ils étaient très contents.  HAL, ça vient en plus, mais bon c’est pas central pour nous.”

Argument n°10 (Irène, professeure, littérature, 48 ans):

“Nous lier pieds et poings à l’impact factor, c’est absurde – dans ma discipline, la littérature française, on ne l’utilise pas. C’est comme le classement de Shanghai, ce n’est pas adapté à ma discipline. Y’a un prix Nobel de physique ou une médaille Field pour les mathématiques, mais y’en a pas encore l’équivalent pour les études littéraires… Pour prendre deux exemples très simples, la fac suisse où bossait J. Starobinski, elle n’en retire aucun bénéfice au niveau de Shanghai, vous voyez ? Pareil, au Collège de France, c’est pas Compagnon qui compte, c’est Haroche !!! Nous, ce qui compte, ce sont plutôt les livres que les articles. Alors un site de dépôt des articles, heu…”

Argument n°11 (Jean, MdC en socio, carrières sociales, 45 ans)

“C’est politiquement néfaste, votre truc, parce que derrière, il y a tout le dispositif néolibéral de l’impact factor. Vous avez lu l’article de Wouters dans ARSS sur la genèse de ce truc ? Au moins, dans HAL, on est tous égaux, cela repose sur une démarche volontaire de diffusion, c’est pas la mise en concurrence généralisée des établissements, qui sous-tend votre projet. Ah je sais, ça vous dépasse, mais c’est comme ça, je vous le dis, moi.”

Argument n°12 (Serge, prof de droit, 40 ans):

“Archives ouvertes ? Oui oui, je vois très très bien ce que c’est, vous pensez, j’enseigne le droit de la propriété intellectuelle depuis 10 ans maintenant. Nous, dans notre secteur, on signe systématiquement un contrat avec les revues et, pour certaines revues, on est rémunéré. Y’a des clauses d’exclusivité, on a cédé les droits patrimoniaux donc pour la diffusion en ligne, on passe par les éditeurs, c’est comme ça. Donc, un dépôt sur un site internet, local ou national d’ailleurs, il n’en est pas question.”

 Argument n°13 (Jeanne, MdC, psycho du développement, 37 ans).

“Vous trouvez ça peu moche, HAL ? Moi, ça me va. Après, c’est de la fioriture hein… Et puis regardez, je connais des universités qui ont une page HAL, comme à Rennes 1, cela suffit amplement et c’est très propre – regardez le boulot fait par l’Artois, par exemple”

Argument n° 14 (Salomé, MdC, mathématiques):

“Honnêtement, je ne vois pas l’intérêt en mathématique. Nous utilisons tous Arxive depuis des années et, regardez: il y a plusieurs centaines de milliers d’articles. Là, votre archive locale, si ça agrège 50 publis par an, ça sera une victoire… Personne ne connait, j’ai peur que ce soit une coquille vide, votre machin.”

Argument °15 (Jean-Pierre, prof de pharma, président d’université).

“Ecoutez, B. Rentier c’est B. Rentier, moi, c’est moi. Le contexte belge, avec des universités autonomes depuis des lustres, ça n’existe pas en France, ou alors c’est l’exception – et encore, voyez Sciences Po, dès qu’on a un peu d’autonomie, tout le monde vous tombe dessus à la moindre erreur. Là, la ministre vient de nous annoncer  que la gouvernance des universités allait encore changer l’année prochaine et, visiblement, pas dans le sens d’une plus grande marge de manoeuvre pour les présidents d’université. Il y a plus de coups à prendre que de bénéfices et je n’aurai pas assez de soutiens politiques. Votre projet, c’est bien beau, là, mais derrière, il y a toute la question de l’évaluation de la recherche et c’est un sacré morceau. Quand Angers s’appellera “Université libre d’Angers”, comme à Bruxelles ou à Berlin, on en reparlera.”

47 réflexions sur « Bernard Rentier, Paul Thirion et le modèle liégeois d’OA. »

  1. Aussitôt posté aussitôt commenté 😉 Quelques éléments de réponses pour Didier, Pierre, Malik, Ghislaine et Salomé.

    Argument 1 : l’AO locale comme outil d’évaluation
    Première réponse, celle de Bernard Rentier : le président d’Université est « une sorte de chef d’entreprise », pour pouvoir piloter son navire il doit avoir une visibilité sur ce que produisent ses chercheurs.
    Seconde réponse : AO locale ou HAL, sur cette question ça ne change rien du tout. Ou presque : quand des universités se servent d’un sous-portail HAL pour obtenir le signalement des publis de leurs chercheurs, donc comme un outil de bibliométrie (ce que n’est pas HAL), cela conduit à ce que les chercheurs déposent massivement des notices bibliographiques sans texte intégral dans HAL (le double du nombre de documents déposés en texte intégral, cf. http://webcast.in2p3.fr/videos-question_sur_la_session_etat_des_lieux 19’38”). Une des conséquences de cela, c’est qu’expliquait Martine Coppet lors des journées « Carrefour de l’IST » (http://webcast.in2p3.fr/videos-questions_reponses_carrefour_de_l_ist) : à Evry, le choix a été fait de retirer HAL de la liste des sources de l’outil de découverte, du fait de l’omniprésence de notices sans texte intégral. Où l’on voit que détourner une AO qui n’est pas conçue pour l’usage qu’on en fait a des conséquences négatives sur la promotion des publications réellement disponibles en libre accès.

    Argument 2 : heureusement, rares sont les chercheurs qui n’utilisent qu’un site pour trouver des références bibliographiques. En revanche nombreux sont ceux qui utilisent des moteurs comme Google scholar, voire Google tout court, qui remontent des résultats issus de x sites et AO.
    Par ailleurs, une archive institutionnelle peut très bien être interfacée avec HAL, arXiv ou autres, de manière à pousser les documents dans plusieurs dépôts. Cf. ce que fait l’ENSAM depuis peu avec sam.ensam.eu : archive Dspace connectée à HAL.
    Enfin, un bémol sur le tout dernier point : s’il y a bien quelque chose que je n’ai pas encore entendu des chercheurs rencontrés jusqu’ici, c’est que HAL soit simple d’utilisation.

    Argument 3 : oui, Pierre, c’est possible. Ca pourrait être plus simple que cela n’est (il suffirait pour cela que le CCSD se décide à accepter de moissonner en OAI les archives institutionnelles plutôt que de leur imposer de développer des connecteurs), mais c’est tout à fait possible, cf. sam.ensam.eu

    Argument 5 : peut-être, mais pour une université qui n’atteint pas forcément non plus la taille critique, faire valoir sa recherche « à elle » est à mon avis un point crucial d’une stratégie de survie.

    Argument 6 : ce n’est pas du tout le modèle liégeois que décrivent Irène et Jacques, qui ont manifestement écouté d’une oreille inattentive les webcasts des journées OA. Il n’a jamais été question de conditionner un financement au nb de publis déposées. À Liège, seules les publications signalées dans ORBi sont prises en compte au moment de l’évaluation, est-ce le point de départ de la discussion d’Irène et Jacques ?

    Argument 8 : peut-être que ça marche comme ça pour Malik. Pour Daniel en revanche, directeur de laboratoire INSERM / UA, c’est différent : lui, il aimerait bien être enfin associé à l’UA dans l’esprit de ses collègues, et non plus à son ancienne affectation (et oui, Daniel existe en vrai).

    Argument 9 : moi ce que j’entends pour le moment, c’est que sortir la biblio du labo pour l’évaluation AERES, c’est la croix et la banière, qu’il faut courir après les collègues pour qu’ils vous envoient la liste de leurs articles, qu’on ne se souvient même pas de ce qu’on a publié dans l’année, etc. Au contraire, donc, les chercheurs sont plutôt contents quand on leur explique que ça simplifiera cette étape.

    Argument 10 et 11 : qui a dit que les AO étaient réservées aux articles ? Cf. liste des types de documents dans HAL ou dans ORBi. Et quel rapport avec le facteur d’impact ?

    Argument 12 : alors précisément dans ce cas le modèle liégeois est parfaitement adapté. D’une part ORBi respecte les contrats éditeurs en permettant aux auteurs de restreindre l’accès au texte intégral des publis déposées, mais en plus, contrairement à HAL, ORBi propose aux utilisateurs, pour ces documents en accès restreint, d’envoyer automatiquement à leur auteur une demande de tiré à part. Cela permet de promouvoir le travail du chercheur tout en respectant les contrats.

    Argument 13 : oui, changer la charte graphique, c’est de la fioriture. Mais peut-être que simplifier le formulaire de dépôt, offrir des services supplémentaires et mettre en place l’authentification « avec ses codes habituels », ça n’en est pas.

    Argument 14 : Paul Thirion et Bernard Rentier expliquent que la mise en place d’ORBi a permis de se rendre compte que les chercheurs de l’ULg publiaient beaucoup plus que prévu…

  2. Hello Max (tu permets que je t’appelle Max  ?  😉 )

    Je ne commente pas les arguments pour les contrer, ce sont toujours ces mêmes arguments qui sont servis dans les discussions autour de la question d’une archive institutionnelle et franchement, j’en ai un peu assez de dire toujours la même chose là-dessus parce que dans le fond, je pense que ça ne sert à rien  : il n’y a pas plus sourd que celui ou celle qui ne veut pas entendre.

    Par ailleurs, je pense que tu prends le problème à l’envers, comme beaucoup de monde en France, en oubliant de considérer la question de l’obligation de dépôt qui est à mon avis centrale dans la réussite de Liège. Je m’explique.

    Je pense qu’un projet d’AO institutionnelle qui marche ne peut se faire qu’en passant outre tous les arguments que tu listes, et ne peut se faire qu’avec une volonté politique et du courage venant des pilotes de la structure, qui posent un acte politique (l’obligation de dépôt) en prenant un risque (que ça ne marche pas).

    Ce risque, Rentier l’a pris et même si le contexte belge est certainement différent du contexte français, je doute quand même que les moyens de coercition dont dispose un recteur Belge aillent très loin (que je sache, en Belgique, on ne fusille pas à l’aube dans la cour de l’Université un chercheur qui refuserait de déposer ses articles dans l’AO institutionnelle).

    Dit autrement, je pense que l’obligation est un geste politique symbolique qui a des effets concrets liés au symbolique de l’obligation, et à pas grand chose d’autre, à mon avis.

    Ce qui différencie à mon avis la France de l’exemple de Liège, c’est le courage. Personne manifestement n’a le courage de faire voter l’obligation de dépôt et de prendre ce minuscule risque. On préfère chercher un consensus mou qui aboutit au final à des portails HAL qui pour la plupart, restent évidemment vides puisqu’on ne pose pas le symbolique de l’obligation.

    Mais pourquoi pas ? Restons dans le consensus mou et le manque de courage et d’ambition, cela réussit tellement à notre pays que ce serait dommage de faire autrement.

    On l’aura compris, mon propos en résumé est le suivant  : on trouvera toujours des gens pour s’opposer à des choses ambitieuses et innovantes fortement fédératrices comme peut être une AO institutionnelle. Mais faire de la politique et avancer et innover, ce n’est pas suivre le consensus mou, c’est avoir du courage et aller de l’avant avant tout le monde et poser des actes qui donnent des directions aux partisans du consensus mou qui en général, sont simplement des suiveurs. Rentier l’a fait. C’est donc possible. Comme disait la pub  : juste fais-le…

    PS  : juste un point encore  : l’obligation de dépôt liège c’est ça  http://orbi.ulg.ac.be/files/extrait_moniteur_CA.pdf : un feuillet A4. Nous n’avons même pas le courage de pondre un feuillet A4.

    • Je continue à penser qu’un recteur belge a bien plus de prérogatives qu’un.e président.e. d’université française, et que cela explique beaucoup de choses (même si je pense aussi que l’on a beaucoup, beaucoup à apprendre de nos voisins belges).
      Le volet politique/obligation n’est pas du ressort d’un service commun de documentation, à mon avis.

  3. Pourquoi forcément partir du modèle liégeois pour la plateforme ? Si ils ont fait une plateforme propre, c’est peut-être parce qu’ils avaient un ou deux trains d’avance à une époque ou aucune solution nationale ne leur était proposée (peut-être que ça n’existe toujours pas en Belgique d’ailleurs je n’en sais rien)
    Ici on a la chance d’avoir HAL, qui n’est peut-être pas la panacée mais qui a le mérite d’exister et de fonctionner correctement. Du coup c’est vrai que le développement d’une solution interne, je trouve que c’est un peu comme lancer un appel d’offre pour un bureau de renseignement virtuel quand existe déjà Ubib ou Rue des Facs…. Les deux principaux arguments entendus ici et là pour justifier du développement interne c’est :
    – montrer que le SCD existe et grapiller 3 francs 6 sous de budget pour le développement de cet outil de GED (et oui, ce n’est ni plus ni moins que de la GED avec une volonté politique d’accès ouvert/libre)
    – mettre en accès restreints (et ce n’est plus de l’OA) certaines publications qui sont soit confidentielles (mais minoritaires, une sur cent ?) soit jugées de qualité moyenne, uniquement là pour faire du chiffre. Du coup on tricote son tapis local pour cacher la poussière en dessous
    Ces deux argument me dérangent beaucoup, et j’ai l’impression que beaucoup font des plateformes d’OA parce que c’est tendance, tout comme il y a 6 ans c’était tendance de faire des portails documentaires, tout comme il y a 3 ans c’était tendance de se dire learning center, et que l’on vise le chiffre, quitte à mettre certaines publications en restreint, plutôt que la qualité. Mais bon, la publication scientifique et les archives ouvertes sont loin d’être mes spécialités du coup je mélange aussi peut-être un peu tout. Du coup j´attends avec impatience de lire les autres commentaires 🙂

  4. @Maxime
    Moi ce qui me dérange, c’est qu’on fantasme les arguments des chercheurs, qui étaient ceux que tu cites il y a 5 ans, qui sont encore ceux d’une minorité, mais d’une minorité seulement. Lors de nos discussions avec les chercheurs, jusqu’ici, sauf une exception, ce qu’on constate c’est une compréhension des enjeux et une adhésion (théorique pour le moment je te l’accorde). Le contexte national et international de l’OA a évolué énormément ces 10 dernières années, il serait peut-être temps d’en prendre conscience et de réviser nos a priori sur les a priori des chercheurs.

    @Daniel
    Tu parles de courage et de prise de risque, mais ce que je ne parviens toujours pas à comprendre c’est où se situe le risque exactement, compte tenu du contexte ultra favorable. L’OA et les AO institutionnelles, c’était risqué il y a 10 ans. Maintenant il n’y a plus qu’à marcher dans les pas des autres.

    @Elyes
    Non, Hal et une AO locale ce n’est pas la même chose. Dans une AO locale tu peux décider des stats que tu veux, mettre des docs en accès indirect (authentification et demande de tiré à part qui rend un réel service ; les documents en intranet ce n’est pas 1 sur 100, sinon il n’y aurait pas 2 fois plus de notices que de texte intégral dans HAL), et surtout proposer PLUS de services aux chercheurs et services administratifs, pour faciliter l’adoption de l’outil. Vendredi, Christine Ollendorf (ENSAM) nous présentait les résultats de l’enquête nationale. L’un des résultats était le suivant : 80% des AO institutionnelles ont 90 à 100% de texte intégral, contre 37% des sous-portails HAL.
    HAL est un beau projet, mais à force de vouloir tout centraliser, et de bloquer autant que possible l’initiative locale (au contraire de ce qui se fait ailleurs, où les dépôts se font dans les AO locales, puis sont poussés – si nécessaires – dans un second temps vers des archives “centrales”), on bloque l’essor de l’Open Access version green en France. Je suis tout à fait d’accord avec Bernard Rentier sur ce point, cf. http://twitpl.us/t/YBQ
    Et également avec Stevan Harnad, malheureusement sa conclusion des jeoa n’est pas encore en ligne, je t’invite à la visionner lorsqu’elle le sera. Pour conclure, une citation du directeur du CERN, Jens Vigen, qui a le mérite de dire simplement l’évidence : “on parle depuis 10 ans, je propose : on y va”.

    • Moi non plus, je ne comprends pas où est le risque mais il doit y en avoir un puisque personne en France n’ose mettre en place l’obligation de dépôt (qui n’est évidemment pas un préalable à l’ouverture d’une AO locale).

    • Je ne suis pas B. Rentier sur la nécessité locale des dépôts. Les initiatives doivent, à mon avis, être locales (au vue du poids croissant des président d’universités) mais la base peut très bien être nationale. Les portails Hal locaux me paraissent être un bon compromis de ce point de vue. J’imagine que la future version de Hal permettra encore plus l’adaptation locale des plateformes. Le CCSD permet ici, une mutualisation intelligente des ressources techniques dédiées aux plateformes institutionnelles. Les arguments des coup de la plateforme et de sa maintenance technique des tièdes vis à vis des AO sont évacués.

    • Tu m’as mal lu : le 1 sur cent ce n’est pas le nombre en intranet, c’est le nombre pour lequel je pense le statut “en intranet” justifié par la confidentialité. Pour les autres, c’est juste pour les cacher. En tout cas je suis surpris par le 80% vs 37% pour le texte intégral. Et déçu dans les deux cas. Une Archive Ouverte, c’est ouvert. Point. Sinon on appelle ça archive tout court, ou à la limite institutionnelle.
      Pour les stats meilleures sur un système local que sur hal, ouais bof, le problème avec les stats c’est que on leur fait dire ce que l’on veut, et que si elles ne nous arrangent pas, on en crée d’autres.
      D’accord avec toi sur le fait que l’on peut pousser les archives locales vers un “portail” national mais pour moi, Archives Ouvertes sous-entend interopérabilité, chose plus facile avec des systèmes centralisés ou des outils communs (ori-oai) plutôt qu’avec une multitude de solutions locales

      Je veux bien me laisser un petit peu convaincre de l’intérêt des solutions locales mais du coup faudrait que tu détailles les services que vous offrez en plus 🙂

        • @Eso62
          De ce que j’en ai compris (et de ce que nous en dit @collend, @dbourrion et @St_B), l’enjeu est double:
          – technique, car la souplesse de l’outil local en termes statistiques notamment (mais pas que) est bien plus grande que dans HAL;
          – politique, car dans une optique de pilotage de la recherche (ou, simplement, de recensement des publications des EC et chercheurs.ses produites localement) et de visibilité, l’institution a tout intérêt à se doter d’un outil produit par ses soins.

      • Est-ce moi ou vous qui avez mal compris? (bien que j’aie ma petite idée 😉 ) Les documents en intranet ne le sont pas pour des raisons de confidentialité (intranet=accessible à toute l’univ, donc pas confidentiel d’ailleurs) mais parce que l’éditeur qui détient les droits refuse qu’il soit mis en accès ouvert. Ce n’est effectivement et malheureusement pas de l’open access mais à moins de se mettre en dehors de la loi c’est de toute façon impossible tant que les auteurs cèderont leurs droits à des éditeurs refusant l’accès ouvert… Non?

  5. Ping : Bernard Rentier, Paul Thirion et le modèle liégeois d’OA. | On|Off | Sous le soleil de la BU...excatement ! | Scoop.it

  6. Alors, je n’aurai pas le temps de répondre aux 12 arguments qui sont très classiques mais, comme je le disais à Stéphanie l’autre jour, je veux bien venir “en live” à Angers vous présenter notre AO institutionnelle sam : http://sam.ensam.eu , comment le projet est né, a grandit et comment il a été soutenu ensuite par une direction pour laquelle la question de l’obligation de dépôt ne se pose pas, elle est évidente. Maintenant, je sais que l’adoption du projet en interne par les chercheurs sera longue, il faudra au moins deux ou trois ans mais je sais qu’elle se fera car, quand ils verront en live les stats de consultation des collègues augmenter (la carotte) et bien ils viendront déposer. Au début, il faut dire que nous étions un peu seuls sur le projet, que l’obligation n’était pas acquise, mais on a fait comme disait le Mr du CERN, on y est allés… et maintenant on se retrouve avec un site “modèle”, en tout cas dont le modèle a été unanimement reconnu lors de ces journées.
    HAL ou pas HAL, c’est vraiment un choix qui dépend de vos paramètres internes : budget, ressources humaines et financières, temps : il faut plus de tout pour faire une AO institutionnelle, mais c’est le prix de l’indépendance, de l’évolutivité et de la souplesse. De plus, une AO institutionnelle est mieux visible dans google scholar qu’un portail hal, elle “montre” mieux l’établissement et cela a été fondamental dans notre choix.
    Christine Ollendorff

    • Merci pour ce retour d’expérience, qui permet de répondre à une crainte manifestée au sein d’une partie de la BUA (dont moi, initialement), celle de créer un outil qui ne soit pas utilisé s’il ne bénéficie pas d’un soutien politique plein et entier.
      M’est avis cependant que sur la question de l’évaluation et du pilotage de la recherche, il vaut mieux bétonner en amont pour faire comprendre les enjeux (oui, un outil local permet aussi de voir concrètement qui produit / qui ne produit pas).

  7. Alors que depuis leur origine, les outils développés pour porter des RI (DSPACE, E-prints…) ont toujours accordé une énorme attention à assurer l’interopérabilité (OAI-PMH, vous connaissez ?), s’interroger sur cette question dans le cas d’archives locales ne peut que me laisser perplexe…

    Pour le reste, que l’on soit fanatique de HAL ou de portail local_HAL ou d’une solution 100% locale, peu importe (même si j’ai mon avis … et des arguments…), ce qui compte c’est d’arriver à un mandat le plus vite possible !

    • La question de l’interopérabilité n’est pas anodine: si j’ai bien compris cet aspect du volet technique (mais Stéphanie me reprendra en cas d’erreur), la situation actuelle, en France, est que les connecteurs entre AO locales et HAL sont à mettre en place et à jour par les institutions locales. HAL ne moissonne pas, il attend qu’on viennent chercher. C’est assez logique dans une certaine mesure, puisque les AO locales sont inexistantes (ou presque) en France.
      C’est l’inverse en Belgique, si j’ai bien suivi l’intervention de B. Rentier… et, forcément, cela milite en faveur de plate-formes locales.

      Quant à la question du mandat, elle reste et restera, à mon avis, un des impensés des projets (même si l’on y pense très, très fort).

      • “C’est assez logique dans une certaine mesure, puisque les AO locales sont inexistantes (ou presque) en France.”
        Permets-moi de renverser cette phrase : ce qui est logique, c’est que les AO locales soient inexistantes en France du fait des contraintes techniques imposées par HAL qui impose le développement d’un connecteur quand un simple moissonnage OAI ferait le job.

        • Hum… mettre au premier plan l’argument technique, ça, il ne faut pas faire, comme dirait Gueuselambix. Je pense qu’il n’y a pas d’AO locales parce que, politiquement, les universitaires n’en ont pas encore compris l’intérêt. Mais on a de bons VRP, à Angers.

  8. Argument n°1 (Didier, MdC en philosophie):
    « J’ai entendu dire que ce site de dépôt servirait à évaluer de manière quantitative le travail des EC. Je suis déjà évalué par le CNU, par les comités de lecture des revues auxquelles je contribue et par l’AERES (qui nous a été imposé par un gouvernement de droite et que la ministre n’entend pas, malgré les effets d’annonce, réformer). Vous voulez en plus nous mettre sur le dos une évaluation administrative ?? C’est une mise sous une tutelle de la recherche par les instances de l’université, c’est inacceptable »
    D’emblée, nous mettons ici en évidence une différence fondamentale entre la France et la Belgique. Un recteur belge a beaucoup d’autorité, surtout si il est en outre le président de son Conseil d’Administration (ce qui est le cas à Gand, à Mons et à Liège). C’est en effet le C.A. qui décide des nominations, des promotions et de l’octroi des subventions émanant de l’Institution (il est clair que la majorité des subventions provient d’organismes extérieurs).
    Il est donc difficile de transposer ce qui est faisable en Belgique moyennant un peu de coercition (disons de persuasion forte) vers la France où l’autonomie des universités est considérablement moindre à cet égard.
    Cela dit, ne nous mettons pas martel en tête, si on est évalué par le CNU par les comités de lecture des revues et par l’AERES, que peut-on encore craindre… ?
    Je pense donc que l’argument « évaluation » qui donne un élément incitant fort au « mandat » belge ne peut être transposé en France tel quel.
    Peut-être un mandat du CNU, de l’AERES ou du CNRS seraient-il souhaitable, même si l’obligation n’est pas faite du dépôt institutionnel (ce que je trouverais dommage pour les institutions) mais au niveau national, dans HAL.

    Argument n°2 (Pierre, IGR, SHS):
    « J’utilise HAL depuis plusieurs années maintenant. Je ne vois pas ce qu’un site de dépôt des articles propres aux universités et grands établissements apporterait de plus. Cela voudrait dire que, dans le futur, quand je voudrai faire une recherche, il faudra que je passe par des sites différents ?! Mais c’est une formidable régression, c’est le chacun pour soi, alors que là, avec HAL, on a une plate-forme commune et nationale, interdisciplinaire, simple d’utilisation. »
    Là, nous rencontrons immédiatement un malentendu. La recherche de documentation ne passe absolument pas par des sites de dépôt. Aujourd’hui, à part des afficionados, personne ne vient chercher sa documentation sur ORBi, mais bien sur Google, Google Scholar ou un autre moteur de recherche qui, lui, vous amène sur ORBi, sur HAL ou sur n’importe quel site où vos mots-clés de recherche vous amènent. L’intérêt du dépôt, c’est que vos travaux soient accessibles, sans que personne ne sache à l’avance où…
    L’important, c’est que HAL « moissonne » les sites institutionnels. En effet, ces derniers ont plus de chances de récolter la totalité des publications de leur institution, ils ont une motivation majeure à posséder un inventaire complet du travail qui y est fourni et cette motivation doit être affirmée par l’autorité supérieure locale. Je sais que HAL n’est pas prévu pour le « moissonnage », mais il devrait le devenir. Sans cela, le dépôt dans HAL dépend de la seule bonne volonté des auteurs (ou leur motivation à apparaître, ce qui est louable) et le dépôt sera toujours incomplet. A titre indicatif, on nous dit que HAL détient aujourd’hui 213.000 document en texte intégral pour toute la France, alors que l’Université de Liège seule, dans son dépôt ORBi, en possède plus de 55.000, soit le quart ! CQFD.

    Argument n°3 (Pierre, toujours lui):
    « Au moins, si tout ce qui était local était reversé dans HAL… vous êtes sûr que c’est possible ? J’ai entendu dire que cela posait des problèmes techniques, mais je n’y connais rien ».
    Oui, c’est exact. Cela demande une bonne interopérabilité. Mais les problèmes techniques ne sont jamais que des problèmes techniques. En Belgique, nous avons rencontré ces mêmes problèmes et ils ont été résolus. Il est bien plus difficile de gérer les problèmes de mentalité, et tout particulièrement celui de la mentalité conservatrice réfractaire au progrès…

    Argument n°4 (Hélène, MdC, géographie, 57 ans):
    « Oui, HAL, on l’utilise dans notre labo. Le dépôt des publi est fait par la secrétaire, qui s’occupe de tout. C’est très pratique. »
    Il peut parfaitement en être de même avec un dépôt institutionnel. L’important pour le chercheur est de n’avoir à faire son dépôt qu’une seule fois. Personnellement, j’encourage les chercheurs à faire leur dépôt eux-mêmes, cela évite bien des problèmes d’encodage. Et aussi, c’est leur boulot, comme faire de la recherche et publier. Le dépôt fait partie intégrante de l’acte de publication.

    Argument n°5 (Christophe, MdC, Histoire, 40 ans):
    « Je fais partie d’un labo qui est multisite, à Nantes et Le Mans. Votre truc angevin, là, je ne suis pas sûr que ça intéresse tellement les collègues manceaux et nantais. Vous savez, c’est pas tellement l’université qui compte, là, c’est plutôt le labo. Nous, on est une des seules UMR en SHS de la fac, et la taille critique, on ne l’atteint que parce qu’on réussit à agréger nos forces au niveau régional. Là, en ce moment, je travaille sur un projet avec une prof du Mans; si je lui parle d’un site de dépôt angevin, je ne suis pas sûr que ça lui convienne ».
    Peu importe dans quel dépôt institutionnel la publication se trouve. Ce qu’on veut, c’est qu’elle soit lue, et même citée si possible. La rendre disponible à coup sûr, que ce soit ici ou là, est le seul objectif.
    Par ailleurs, une même publication peut se trouver dans plusieurs dépôts, tant mieux pour elle.

    Argument n°6 (Discussion entre Irène et Jacques, deux directeurs de recherche, cafétéria, sciences du vivant):
    « T’as entendu parler du nouveau truc pondu par la présidence, là, le site de dépôt local des articles ? T’imagine, ils parlent même de conditionner les financements au nombre de publi que t’auras déposé !!! Tu me diras, c’est dans la logique des choses, hein, regarde ce qui se fait ailleurs… Ouais ben de toute façon, moi, mes financements viennent à 80% de l’Etat, de la région et de l’UE, alors c’est pas eux qui vont m’empêcher de bosser… »
    Si il s’agit de conditionner les financements au nombre de publications, alors, en effet, il faut réagir. Ce que nous appliquons à Liège, c’est que la liste des publications (et leur contenu, évidemment) sont rendus disponibles par ORBi et que seule la liste sortant d’ORBi est valide. Cela nous évite aujourd’hui les problèmes d’hier, à savoir des listes de publications qui mélangent tout et qui nous demandent des heures de travail pour remettre tout en ordre. ORBi est programmé pour faire la distinction entre publications revues par les pairs ou non, internationales ou non, etc. dans les rapports qu’il génère. Et il fait cela très bien.

    Argument n°7 (Ghislaine, directrice de rech., physique, directrice de labo):
    « Voir le nombre de publications qu’a produit chaque chercheur rattaché à son nom, dans l’annuaire ? Ah oui, c’est une bonne idée, c’est une très bonne idée même. Par contre, ça risque de faire grincer quelques dents, parce que des non-publiants, on en a tous, hein, même si les gens ne vont pas vous le dire comme ça, ah ah ah… C’est sûr, au niveau incitation, l’effet de groupe va jouer. Par contre, je ne vois pas ce qui empêcherait un gars qui est mauvais – vous voyez, je joue franc jeu, je vous le dis, ceux qui vous diront qu’il n’y a pas de moutons noirs chez eux sont des hypocrites ou des menteurs – de blinder le site de dépôt local de communications diverses à des colloques. Ça, ça fait du chiffre, mais au niveau scientifique, c’est peanuts. Je ne vois pas qui, au niveau de l’université, va valider le contenu scientifique des dépôts, honnêtement… »
    Tout d’abord, les grincements de dents, on connaît. Mais ça s’estompe vite, dès que les gens ont compris que l’immense avantage est pour eux.
    Ensuite, la tricherie, ça se détecte vite (ceux qui mettent des « faux PDF »). Par ailleurs, ORBi range les publications en fonction des journaux, et ceux-ci sont répertoriés. Il ne met donc aucune publication d’abstract de colloque dans les publications avec referee. Et lorsqu’il y a doute, le personnel des bibliothèques intervient « manuellement ». C’est pour cela que sur les rapports, il est indiqué « vérifié par ORBi ».

    Argument n°8 (Malik, MdC, gestion, 39 ans):
    « Moi, j’habite Paris, je viens deux jours par semaine pour faire mes cours et j’ai un double rattachement au niveau des labo: celui où j’ai fait ma thèse, et celui d’Angers, parce qu’il le fallait bien, vu que c’est mon premier poste. Honnêtement, je ne vais pas vous mentir: Angers ne m’intéresse pas, dès que je le peux, je retourne à Paris. »
    Bonne route !
    Plus sérieusement, j’ai donné la réponse plus haut : peu importe où vos publications sont accessibles, du moment qu’elles le soient. Et si elles sont de deux côtés, tant mieux pour vous, vous aurez deux fois plus de chances d’être lu.

    Argument n°9 (Claude, directeur de labo, SHS):
    « Ah oui, tiens, c’est vrai, vous faites bien de me le dire, je n’avais pas remarqué que les membres du labo ne signaient pas tous de la même manière dans HAL… Bah, ce n’est pas très grave, ce qui compte, c’est la liste des publis que tient à jour la secrétaire du labo, elle fait ça très bien et puis, surtout, les revues dans lesquelles l’article est publié. C’est ce qu’on a transmis à l’AERES, la dernière fois, et ils étaient très contents. HAL, ça vient en plus, mais bon c’est pas central pour nous. »
    C’est toute la différence : vos publications seront lues par ceux qui vont encore chercher dans les bibliothèques (en SHS, c’est souvent encore le cas, mais je crains que ça disparaisse : la technologie frappe tout le monde). Mais elles passeront complètement inaperçues par ceux (et ils sont nombreux) qui se contentent de « feuilleter » sur leur ordinateur ou leur portable. C’est comme ça aujourd’hui, qu’on le veuille ou non. Alors il faut savoir pourquoi vous vous fatiguez à publier : pour avoir une liste de titres avec métadonnées en vue des promotions ou pour être lu et cité, donc pour contribuer au partage et à l’avancement du savoir ?

    Argument n°10 (Irène, professeure, littérature, 48 ans):
    « Nous lier pieds et poings à l’impact factor, c’est absurde – dans ma discipline, la littérature française, on ne l’utilise pas. C’est comme le classement de Shanghai, ce n’est pas adapté à ma discipline. Y’a un prix Nobel de physique ou une médaille Field pour les mathématiques, mais y’en a pas encore l’équivalent pour les études littéraires… Pour prendre deux exemples très simples, la fac suisse où bossait J. Starobinski, elle n’en retire aucun bénéfice au niveau de Shanghai, vous voyez ? Pareil, au Collège de France, c’est pas Compagnon qui compte, c’est Haroche !!! Nous, ce qui compte, ce sont plutôt les livres que les articles. Alors un site de dépôt des articles, heu… »
    Tout ce dont nous parlons ici n’a rien à voir avec l’impact factor. Mais alors rien du tout. Par contre, je comprends que vous vous focalisiez sur les livres, c’est fort bien mais, d’abord, ne découragez pas les autres (un peu d’altruisme, svp, ça devient rare en ces jours de « chacun pour soi ») et, par ailleurs, je suppose que vous souhaitez que vos livres soient lus et alors que leur titre apparaisse sur l’internet est une bonne chose (nous autorisons l’affichage des livres sous la simple forme des métadonnées, pas des articles).

    Argument n°11 (Jean, MdC en socio, carrières sociales, 45 ans)
    « C’est politiquement néfaste, votre truc, parce que derrière, il y a tout le dispositif néolibéral de l’impact factor. Vous avez lu l’article de Wouters dans ARSS sur la genèse de ce truc ? Au moins, dans HAL, on est tous égaux, cela repose sur une démarche volontaire de diffusion, c’est pas la mise en concurrence généralisée des établissements, qui sous-tend votre projet. Ah je sais, ça vous dépasse, mais c’est comme ça, je vous le dis, moi. »
    Et bien moi, je vous dis que ce n’est pas le cas. Je répète ce que je viens de dire sur l’impact factor : rien à voir. Par ailleurs, il n’y a pas de compétition entre établissements, puisque tout ce qu’on découvre, c’est l’article sur le net. On n’est même pas au courant d’où on est (sauf si on lit l’appartenance institutionnelle de l’auteur). Aucune espèce de concurrence, donc. Si un chef d’établissement est en faveur du dépôt institutionnel et le rend obligatoire, c’est pour raisons d’inventaire, ce qui est la moindre des exigences de la part de l’institution qui vous héberge. Elle ne demande pas de longs mercis, juste que vous déposiez vos articles. Simple et de bon goût, non ?

    Argument n°12 (Serge, prof de droit, 40 ans):
    « Archives ouvertes ? Oui oui, je vois très très bien ce que c’est, vous pensez, j’enseigne le droit de la propriété intellectuelle depuis 10 ans maintenant. Nous, dans notre secteur, on signe systématiquement un contrat avec les revues et, pour certaines revues, on est rémunéré. Y’a des clauses d’exclusivité, on a cédé les droits patrimoniaux donc pour la diffusion en ligne, on passe par les éditeurs, c’est comme ça. Donc, un dépôt sur un site internet, local ou national d’ailleurs, il n’en est pas question. »
    C’est ce qui reste votre propriété, que vous mettez en accès libre, donc la dernière version manuscrite et corrigée en final. Pas l’article avec la valeur ajoutée typographique que l’éditeur en a fait.

    Argument n°13 (Jeanne, MdC, psycho du développement, 37 ans).
    « Vous trouvez ça peu moche, HAL ? Moi, ça me va. Après, c’est de la fioriture hein… Et puis regardez, je connais des universités qui ont une page HAL, comme à Rennes 1, cela suffit amplement et c’est très propre – regardez le boulot fait par l’Artois, par exemple »

    Argument n° 14 (Salomé, MdC, mathématiques):
    « Honnêtement, je ne vois pas l’intérêt en mathématique. Nous utilisons tous Arxive depuis des années et, regardez: il y a plusieurs centaines de milliers d’articles. Là, votre archive locale, si ça agrège 50 publis par an, ça sera une victoire… Personne ne connait, j’ai peur que ce soit une coquille vide, votre machin. »
    Arxiv est un exemple du genre. Mais c’est pour math-physique. Il y a aussi PubMed pour les Sciences de la santé. Mais les autres… ?

    Argument °15 (Jean-Pierre, prof de pharma, président d’université).
    « Ecoutez, B. Rentier c’est B. Rentier, moi, c’est moi. Le contexte belge, avec des universités autonomes depuis des lustres, ça n’existe pas en France, ou alors c’est l’exception – et encore, voyez Sciences Po, dès qu’on a un peu d’autonomie, tout le monde vous tombe dessus à la moindre erreur. Là, la ministre vient de nous annoncer que la gouvernance des universités allait encore changer l’année prochaine et, visiblement, pas dans le sens d’une plus grande marge de manoeuvre pour les présidents d’université. Il y a plus de coups à prendre que de bénéfices et je n’aurai pas assez de soutiens politiques. Votre projet, c’est bien beau, là, mais derrière, il y a toute la question de l’évaluation de la recherche et c’est un sacré morceau. Quand Angers s’appellera « Université libre d’Angers », comme à Bruxelles ou à Berlin, on en reparlera. »
    Très juste ! Jean-Pierre, c’est Jean-Pierre et moi, c’est moi. Il y a effectivement une différence, je l’ai dit d’emblée, cela tient aux mœurs de nos pays repectifs et nous ne souffrons pas d’un jacobinisme séculaire. Mais c’est un peu facile de saisir un prétexte pour tout laisser tomber. Les plus désespérés sont les chants les plus beaux…

  9. @BernardRentier
    Merci pour ce long commentaire.
    Une précision concernant l’argumentaire de mes (presque) vrai.e.s interviewé.e.s: certain.e.s mélangent effectivement pas mal de choses (impact factor, évaluation), qu’il importe justement d’expliquer pour faire comprendre les véritables enjeux d’un tel dispositif de diffusion et de valorisation des productions scientifiques.

  10. Il me semble que la question n’est pas outil local/outil national.
    La question est :
    1. je veux avoir une politique incitative forte sur la question des archives ouvertes (comme élément des résultats de la recherche au sein de mon établissement).
    2. Pour ce faire, la question technique est un des aspects.
    3. Et pour résoudre la question technique, j’ai au choix un certain nombre d’outils :
    HAL
    HAL – portail local
    DSpace
    Drupal
    ORI-OAI
    etc.
    avec pondération des plus et des moins. A Angers, vous avez les compétences, les ressources et les motivations pour profiter d’une solution locale interfacée avec les autres applications de l’établissement (CAS, donc profil du chercheur récupéré, statistiques, etc.).
    Il n’y a pas de réponse absolue ni dans l’espace (un autre établissement n’aura pas les ressources humaines) ni dans le temps (dans 2 ans, HAL aura peut-être évolué, proposera une fédération d’identité, des stats poussées au niveau de l’établissement, etc.)
    La seule limite inférieure (il me semble), c’est qu’à partir du moment où l’institution a des ambitions fortes, se contenter de la version HAL brute ne peut convenir.
    Pour le reste, il me semble que c’est plus affaire de pondération.

    C’est bizarre qu’à l’heure du cloud, la question de l’hébergement des données semble stratégique, alors que l’enjeu est sur l’interface proposée aux utilisateurs (les chercheurs déposants — pas les fonctionnalités de recherche dans la base, car on n’utilise pas une archive pour chercher dedans, comme le rappelait M. Rentier : on accède au texte par des outils de recherche externes) et l’interopérabilité des systèmes.
    L’OAI est-il d’ailleurs le point ultime à atteindre ?

    • je suis d’accord avec toi sur tout, cher Lully.
      C’est exactement cela : l’aspect politique est primordial, et les choix techniques sont un élément permettant d’atteindre l’objectif politique. Donc on ne peut pas se contenter de dire que peu importe l’outil, puisque ce qui compte est au-dessus. Non : le choix de l’outil est un élément important pour atteindre un objectif politique ; cette décision, HAL ou outil local, n’est pas du tout accessoire.

  11. Ping : Un article de blog qui démontre la grande méconnaissance de l'OA chez certains chercheurs français | Open Access to Scholarly Publishing | Scoop.it

  12. Le CCSD souhaite réagir à certains arguments qui apparaissent dans les commentaires.
    HAL ne moissonne pas, non, car HAL est une archive ouverte et pas un méta-moteur. Si HAL moissonnait, on ne pourrait plus garantir la qualité et la pérennité des documents. En tant que plate-forme inter-établissement, HAL utilise des référentiels partagés (labo, institutions, domaines scientifiques, projets ANR, projets européens, liste des revues). En déposant dans HAL, les utilisateurs profitent de ces données uniformes et enrichies. HAL est adapté à l’organisation de la recherche en France, avec des unités dépendant de plusieurs institutions qui sont parfois sur des aires géographiques éloignées. Le référentiel des laboratoires par ex permet à une institution d’extraire automatiquement les publications d’un labo dont elle a la tutelle, qu’elle dispose d’un portail HAL ou non. Une seule saisie suffit.
    C. Ollendorf écrit qu’une “une archive institutionnelle permet de proposer plus de services aux chercheurs” sans préciser lesquels, c’est dommage. Pour rappel, HAL propose des services d’exports sous différents formats, d’imports, de statistiques, de veille sous forme d’alertes ou de fil rss, de création et de gestion de collections, des webservices et réalise en partenariat avec le CINES l’archivage pérenne.
    Enfin, petite précision pour les structures qui ne veulent pas récupérer les notices (cf Evry) : pour obtenir uniquement les articles en texte intégral de HAL, il suffit de prendre dans l’OAI le set “fulltext”.

    • @CCSD bonsoir, et merci de venir échanger !

      Pour revenir sur la question du moissonnage OAI.
      Il n’est évidemment pas question que HAL moissonne la terre entière comme un moteur de recherche. SImplement :

      1. Puisque vous êtes d’accord pour que les institutions envoient des documents via websevices, sans passer par le dépôt DANS Hal
      2. Puisque les institutions sont prêtes pour cela à suivre vos conditions, soit adopter votre référentiel labos et vos catégories
      3. Pourquoi, avec ces mêmes institutions, dont vous validez je suppose la bonne conduite via des tests des connecteurs en base de tests, ne pas accepter d’utiliser le format OAI qui a l’avantage d’être tout à fait standard ? cela non pas pour être un moteur mais *juste* pour faciliter le travail, de manière simplement pragmatique ?

      Pour ce qui est du set full-text : la collègue d’Evry parlait d’une utilisation via discovery tool, summon en l’occurrence. Question de béotienne : ces outils proposent-ils seulement le sous-ensemble full-text de HAL ?

    • Bonsoir,

      Merci pour ces précisions.
      Au vu des arguments développés en commentaire, plusieurs questions me viennent à l’esprit:
      – “HAL ne moissonne pas, non, car HAL est une archive ouverte et pas un méta-moteur. Si HAL moissonnait, on ne pourrait plus garantir la qualité et la pérennité des documents”
      => je ne vois pas le rapport entre moissonage et qualité. HAL ne garantit pas, a priori, la qualité des articles qui y sont déposés. L’idée serait au contraire de mettre en place des critères de scientificité (peer-review) sur des AO locales que HAL viendrait moissonner ensuite. (Une certaine forme d’) excellence scientifique serait donc garantie dans HAL.
      – “Pour rappel, HAL propose des services d’exports sous différents formats, d’imports, de statistiques, de veille sous forme d’alertes ou de fil rss, de création et de gestion de collections, des webservices et réalise en partenariat avec le CINES l’archivage pérenne”
      => certain.e.s observateurs.trices reprochent à HAL de ne pas proposer de données suffisamment fines. Je ne doute pas qu’ils.elles développeront cet aspect, ici ou ailleurs.

      • @Mxsz : je soupçonne que par “qualité”, le CCSD parle du format des fichiers (valides, non corrompus), puisqu’ils ne se sont jamais positionnés sur la qualité intrinsèque (autrement que : on laisse déposer un article qui aurait été transmis à un comité de lecture pour relecture)

        • Ahhhhh d’accord… Je porte des lunettes politico-scientifiques, le CCSD des lunettes techniques. Merci de me dessiller les yeux, en tout cas, mon cher Lully, et de bien vouloir accepter mes excuses pour mon ignorance.

  13. @CCSD Pour ce qui est des services supplémentaires : on peut en imaginer plein !

    – mise à disposition du texte en intranet + automatisation des demandes/fournitures de tirés à part
    – envoi automatique de demande d’autorisation de mise en ligne aux éditeurs repérés qui exigent une autorisation au coup par coup
    – génération de stats sur mesure, au format souhaité, envoyées à la fréquence souhaitée, aux personnes souhaitées
    – possibilité de s’adresser directement à un bibliothécaire si besoin d’aide au cours d’un dépôt
    – possibilité d’un service d’aide des bibliothécaires à tout moment (cf. Liège, 24/7)

    je m’arrête là pour ce soir, mais ce n’est pas parce que je suis à sec d’idées de services supplémentaires, croyez-le bien 🙂

    • @ccsd Je propose aussi que soient identifiés automatiquement les ACL des ACLN selon la typologie AERES à partir d’une liste de revues (du WoS, de l’AERES…).

      Ce serait tellement plus simple de générer les rapports AERES ensuite et donc de motiver les chercheurs à déposer…

  14. J’imagine que si HAL ne moissonne pas, c’est aussi parce qu’il est difficile de contrôler les dépôts multiples de cette façon, d’autant plus avec le jeu des multi-affiliations…

    @Stéphanie, même si HAL moissonnait, cela aurait un coût pour les établissements :
    – récupération et mise à jour continue des référentiels
    – exposition des donnée en OAI_HAL (format non standard et spécifique à hal)

    Après, je veux bien qu’on parle de qualité des données mais bon, ça c’est bien pour les bases bibliographiques. L’essentiel pour une AO, c’est avant tout d’offrir du texte intégral en accès libre…

    • @Julien bien sûr que cela aurait de toutes façons un coût pour les établissements, adopter les référentiels etc. Je ne dis pas le contraire, ni ne refuse cela. Je dis juste que techniquement ça pourrait être plus simple que ça n’est.

  15. Il y a peut-être un moyen de trouver une solution (un compromis ?) pour répondre à la nécessité qu’ont les établissements de mieux valoriser leur recherche tout en restant dans un contexte très centralisé (=HAL). Il existe en effet des solutions alternatives aux AO locales, citons par exemple BibApp qui propose une approche orientée “chercheurs” et non plus “documents”.

    Cette application se présente en fait sous la forme d’un gros mashup, voir la liste des fonctionnalités sur cette page.
    – Elle s’intègre parfaitement au SI de l’établissement, authentification et récupération des données de l’annuaire ldap ;
    – Offre des solutions d’import par lot de références dans différents formats ;
    – Est directement interconnectée à Sherpa/RoMEO pour connaître les références qui peuvent être poussées dans en AO ;
    – Permet le dépôt dans une AO distante via le protocole SWORD (et il me semble avoir entendu dire que HAL serait bientôt SWORD-compliant) ;
    – Peut intégrer un résolveur de liens pour faciliter l’accès au TI (en accès libre ou via un des abonnements de la bibliothèque) ;
    – Propose de nombreuses données statistiques ;
    – etc., etc.

    Quelques exemples :
    University of Illinois
    University of Kansas Medical Center

    Tous les avantages d’une ao locale sans les inconvénients (stockage, pérennité des liens, etc) et éventuellement HAL-compliant si l’intégration de SWORD est toujours prévue par le CCSD ?

    • L’idée est donc d’utiliser la couche métadata pour valoriser ce qui doit l’être (les chercheurs et l’expertise) tout en exposant les liens vers le texte intégrale dont la gestion-préservation serait déportée sur une infrastructure commune ? Champagne !
      C’est sans doute une piste prometteuse, à même de séduire les Dir. Recherche plus que toute autre si appui de la com. sensibilisée à la valorisation de la recherche, voir la Valo Recherche (en fait la plupart du temps j’ai l’impression de personnes assurant soutien pour problématique propriété intellectuelle et contrats labo-privé).
      Je garde ton argumentaire sous le coude pour BibApp, que tu as déjà mainte fois signalé.

      Mais l’on risque à nouveau de tomber sur l’os “Moi mon labo moi mon équipe moi mon annuaire”.

      • @amarois
        Oui c’est ça et c’est assez proche de l’idée évoquée ci-dessous par @Lully 🙂

        > Mais l’on risque à nouveau de tomber sur l’os « Moi mon labo moi mon équipe moi mon annuaire ».

        Au contraire, l’intérêt d’un outil comme BibApp, c’est la possibilité de construire des vues, par labo, équipe de recherche, thématique de recherche, etc. En fait, ça permet de cartographier toute la recherche de ton étab et d’afficher les liens qui sont faits entre ces chercheurs, ces mêmes équipes, ces même labos, etc.

        Exemple ou encore ici.

  16. @Stéphanie : pour faire plus simple, HAL ne propose pas pour l’instant d’API (ou autres technologies appropriées) suffisantes pour permettre de la part des établissements une créativité en termes de services.
    Plutôt que d’essayer de développer tous les services potentiellement utiles à chaque établissement, la plate-forme pourrait évoluer vers une ouverture plus large des données permettant d’en faire en quelque sorte une plate-forme de développement (comme ce que deviennent progressivement les SBG, type WMS et Alma)

  17. En plein peaufinage de présentation en cs demain de l’application de saisie en ligne des publications scientifiques de l’upv… Je pense revenir commenter demain avec de nouveaux arguments contre le dépôt des publi. Mais je te fais profiter de celui-ci, véridique, entendu en cs l’an dernier: “moi, la visibilité via le dépôt dans une archive ça ne m’intéresse pas. Je trouve qu’on a bien plus d’impact en passant par exemple à la télévision”. Peut-être la suite demain…

Répondre à Laurent Romary Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *