Le vendredi 27 septembre 2019 se tenait la 15e Nuit européenne des chercheur.e.sau Quai, à Angers. L’occasion pour le public de découvrir le monde de la recherche à travers diverses activités ludiques et rencontres avec des étudiants et spécialistes. Pour Dénali Boutain, doctorant depuis 3 ans à l’Université d’Angers, l’événement annuel représente un moment privilégié pour présenter ses recherches sur le tourisme gourmand. Retour sur son parcours.
Le 28 septembre 2018 a eu lieu la 14e édition de la Nuit européenne des chercheur·e·s. À Angers, Le Quai a accueilli une vingtaine de stands. Parmi les visiteurs déambulant de table en table, il s’en est trouvé un pas tout à fait comme les autres. Mains dans les poches, Matteo Antoniazzi tourne autour de l’unité de recherche en histoire TEMOS qui l’accueille le temps de sa thèse de doctorat. Récit d’une rencontre avec un jeune chercheur.
Étudiant en lettres classiques à Pavie (Italie), Matteo Antoniazzi a développé une fascination pour l’Antiquité tardive. En troisième année de licence, cet engouement débouche sur la rédaction d’un mémoire. De fil en aiguille, le jeune Italien se spécialise dans l’étude religieuse de l’Antiquité tardive : un premier travail sur les conséquences du concile de Chalcédoine (451), puis un second sur la place du monachisme dans l’histoire ecclésiastique.
Ces travaux l’amènent à répondre à un appel à projets lancé par Philippe Blaudeau (professeur en histoire ancienne à l’Université d’Angers, membre de l’unité TEMOS). Matteo Antoniazzi retrouve alors la France, qu’il a déjà connu dans le cadre du programme d’échanges Erasmus, afin cette fois-ci de travailler sur les relations entre monachisme et pouvoir politique au Ve siècle. « J’étais le seul candidat », ironise-t-il pour expliquer sa sélection. C’est oublié qu’il a travaillé sur le sujet, ce qui est un argument non négligeable.
«Il n’y a jamais que la thèse»
Matteo Antoniazzi est donc à Angers depuis 2016 afin de rédiger sa thèse, sous la direction de Philippe Blaudeau et de Peter Van Nuffelen (professeur en histoire ancienne à l’Université de Gand, Belgique). Un travail de chaque seconde depuis deux ans. Par chance, le chercheur nous explique avoir des directeurs de thèses très à l’écoute, et ce malgré des emplois du temps extrêmement chargés.
L’étudiant avoue préférer travailler dans les murs de l’université. Cela l’aide à se concentrer. L’institution dispose par ailleurs de tous les outils dont il a besoin. À cela vient s’ajouter la communauté de doctorants, qui est « presque une communauté monastique », comme le souligne le jeune chercheur.
Il confie avoir une immense soif de lire, ce qui devient un problème : « il faut savoir s’arrêter », explique-t-il, sans quoi il est impossible d’écrire (l’écriture étant en soi un exercice difficile). Cela est d’autant plus important que le temps est compté. « Il n’y a jamais que la thèse ». Il faut partager son temps entre les travaux universitaires, les colloques et autres séminaires, les cours à donner, etc. Cela est particulièrement d’actualité, puisqu’il s’apprête à partir pour Édimbourg (Écosse) sur demande d’une unité de recherche locale. Il lui faudra donc mettre son travail entre parenthèses pour un mois.
Après deux ans de recherches non-stop, Matteo Antoniazzi entre dans la dernière ligne droite. En septembre 2019, il lui faudra soutenir sa thèse. Il entend ensuite la publier. Cependant, cette fin de doctorat est marquée par une interrogation : que faire après ? Chercher une place en université ? Entrer au CNRS ? Rester en France ? Tenter sa chance ailleurs en Europe ? Le futur docteur en histoire ancienne fait face à l’incertitude. Une chose est sûre : Matteo Antoniazzi entend bien « dormir pendant un mois » après avoir – enfin – soutenu cette thèse !