Lors de la Fête de la science à Angers, les 10 et 11 octobre 2020, Agnès Basseville, jeune chercheuse à l’Institut de cancérologie de l’Ouest, a proposé une nouvelle piste contre le cancer. Son nouvel allié ? Son ordinateur. La Fête de la science à la bibliothèque universitaire Belle-Beille a rassemblé de nombreux scientifiques avec des sujets très variés, mais celle qui a attiré notre attention c’est Agnès Basseville et son stand, “L’Intelligence artificielle (IA) au service de la cancérologie” . Elle a présenté une nouvelle manière de combattre le cancer grâce à l’utilisation de l’informatique, et plus précisément des algorithmes.
Agnès Basseville est une ancienne étudiante de l’Université d’Angers, et elle a travaillé pour le CNRS et l’Institut national de la santé (National Institute of Health) aux États-Unis. Actuellement chercheuse au sein de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO), elle travaille avec des spécialistes du monde entier pour lutter contre le cancer au moyen des nouvelles technologies.
Médecine 2.0
Basé sur l’intelligence artificielle, l’algorithme créé par une société américaine permet, à terme, d’obtenir un “faux” ADN, indiscernable de celui du patient. L’obtention de cet ADN se base sur l’extraction de données génétiques de la tumeur. Toutefois, ces données ne peuvent être utilisées pour des raisons de confidentialité. Dans le but de pouvoir continuer leur recherche et surtout de les partager avec les chercheurs du monde entier, les biologistes à l’ICO dont Agnès Basseville, génèrent ce “faux” ADN. En effet, il va permettre d’analyser les réactions de la tumeur face à un certain dosage de chimiothérapie, pour pouvoir mettre en place une thérapie plus ciblée et éviter d’administrer des doses trop importantes au patient, sans pour autant être sûr de son efficacité.
Agnès Basseville travaille pour soigner les patients atteints de cancer du sein à un stade pré-métastatique de la maladie. Le but de cette “médecine personnalisée”, c’est de trouver le traitement efficace pour chaque patiente et surtout, dans le cas d’un cancer, allier cette efficacité avec une meilleure gestion des effets secondaires des chimiothérapies.
Cette technologie de pointe s’appuie sur les travaux du prix Nobel de chimie 2020, Emmanuelle Charpentier.
Malheureusement, son nombre total donné, malgré le partage mondial, est insuffisant pour garantir un traitement efficace à 100 %. “La marge d’erreur est de 30 %”, confie la biologiste; Cela constitue un frein pour son application sur des patients, car il s’agit des “questions de vie et de mort”, comme l’a rappelé Agnès Basseville.
Si Agnès Basseville s’est rendue à la Fête de la science, c’est avant tout pour sensibiliser le public sur ce nouvel aspect de son métier. Elle souhaite faire comprendre que le codage n’est pas réservé aux informaticiens, mais qu’il peut être utilisé par tous. “Je ne code que depuis 2 ans”, explique-t-elle. Pourtant, les bases de données font partie intégrante de son quotidien, et celui d’autres chercheurs.
Lors de la Fête de la science, d’autres stands proposaient eux aussi l’IA comme nouvel outil scientifique. L’intelligence artificielle a encore de beaux jours devant elle comme en témoigne le recours à la chirurgie assistée par ordinateur, utilisée par exemple en chirurgie mini-invasive grâce au robot DaVinci, dans le monde.
Khatouna ADJAMOVA, Amandine BOULAS, Marouane CHAFFOUI