« L’Église est dans l’État, l’État n’est pas dans l’Église », c’est ainsi que s’adresse le député Armand Gaston Camus devant l’assemblée nationale constituante lors des débats relatifs au projet de réforme du clergé français.
Mon travail de recherche consiste à étudier l’application de la constitution civile du clergé dans le département de Maine et Loire. C’est à la suite de la nuit du 4 août 1789, avec l’abolition des privilèges qui entraîne de facto la suppression des ordres, noblesse, clergé et Tiers-Etat, qui hiérarchisaient jusqu’alors la société, que la question religieuse s’est posée aux membres de l’assemblée constituante. Le 20 août 1789, les députés votèrent la création d’un comité ecclésiastique. Ce comité avait pour tâche d’établir un rapport sur la situation du clergé français et de son éventuelle réorganisation. Suite à plusieurs débats à l’assemblée, le projet de constitution civile du clergé fut adopté le 12 juillet 1790. En ce qui concerne le département de Maine et Loire, il fut créé comme tous les départements en 1790.
Il m’a fallu, bien avant la rentrée, cadrer ce sujet qui est conséquent en terme de travail. Ainsi, j’ai effectué une première approche en dépouillant, aux archives départementales de Maine et Loire, un carton regroupant la correspondance du procureur syndic de ce département pour l’année 1791. Grâce à ce travail propédeutique, j’ai pu établir une liste de documents par districts. L’intérêt de cette liste pour ma recherche est qu’elle m’a permis d’avoir une vision partielle de la situation religieuse dans le département et j’ai ainsi choisi de faire une étude comparée de deux districts. Le district de Saumur où l’application de la constitution civile du clergé ne pose pas ou peu de problème et le district de Chateauneuf, où la situation est plus tendue. Pour ce qui est des bornes chronologiques, mon étude démarre en fin d’année 1790, peu après l’adoption du projet, et s’étend jusqu’en 1792, avant le début des guerres de Vendée.