Depuis les années 1960, l’histoire de la famille médiévale s’est développée de manière exponentielle et s’est enrichie depuis grâce aux travaux de chercheurs de renom comme Didier Lett (L’enfant des miracles. Enfance et société au Moyen Age (XIIe – XIIe siècle), 1997), ou encore Régine LeJan (Famille et pouvoir dans le monde franc, 1995). La thèse d’Isabelle Réal, publiée en 2001 sous le titre Vies de saints, vie de famille. Représentation et système de la parenté dans le royaume mérovingien (481 – 751) d’après les sources hagiographiques, s’est imposée dans ce domaine comme un ouvrage essentiel. L’historienne se sert de sources originales, des vitae, pour analyser les structures familiales de la période mérovingienne. Cependant, pour les siècles suivants, ainsi que pour d’autres territoires que la Gaule, une telle étude n’a pas été réalisée. Il est donc pertinent d’explorer dans d’autres espaces -comme la péninsule ibérique- les représentations de la famille au travers de ces récits construits que sont les Vies de saints, mais aussi dans un autre cadre chronologique.
Pour autant, un tel projet doit être circonscrit ; c’est pourquoi mon propre travail se limitera à l’étude d’une vita, celle de San Rosendo de Celanova (évêque du IXe siècle en Galice) rédigée par Ordoño de Celanova, moine du même monastère au XIIe siècle. Comme la source n’a été étudiée que par des chercheurs espagnols, dirigés par M. C. Diaz y Diaz, elle a été éditée en 1990 en latin et traduite en espagnol seulement. Il s’agit donc dans un premier temps de repérer les passages traitant de la famille puis de les traduire en français avant de les étudier. Un travail de comparaison avec d’autres vitae sera par ailleurs peut-être nécessaire une fois la recherche plus avancée.
Enfin, il est pour le moment impossible de déterminer une problématique adéquate à l’étude de cette source, cependant la place de la mère de San Rosendo semble centrale dans le texte et mériterait une enquête approfondie.