Le 30 septembre 2022, lors de la Nuit européenne des chercheur·e·s au Centre Pierre Cointreau d’Angers, un groupe de doctorant·e·s a présenté leur quotidien et la complexité d’articuler vies étudiante et professionnelle.
Alors que 79 % des Français arrêtent leurs études à un niveau master ou inférieur, les doctorants signent pour un minimum de 8 années après le bac. L’association Aidoc, qui représente les « thésard·e·s » angevins en sciences humaines, a dévoilé les secrets de la vie doctorale, lors de la la Nuit européenne des chercheur·e·s. Sous forme d’activité, elle a présenté des éléments qui tracent le parcours semé d’embûches d’un doctorant pour soutenir sa thèse.
Pour le grand public, le doctorat est souvent mal connu. La vulgarisation sous forme de divertissement a permis d’engager le dialogue entre les doctorants et les visiteurs, parents comme enfants.
Des docteurs qui ne sont pas médecins
L’association Aidoc, créée en 2015, a proposé un jeu sous forme de Monopoly. Avec en maître à jouer : Julie Souchay, en deuxième année de doctorat d’histoire et présidente de l’association. Le visiteur était invité à lancer un dé pour se déplacer et devait répondre à une question. Chaque case aborde un élément du doctorat. On évoque alors la quasi-totalité du cheminement, en commençant par le financement de la thèse, jusqu’à la soutenance. Pour les cases « quiz », c’est la doctorante qui pose les questions. Cela permet de parler de certains sujets, mais aussi de voir la perception du visiteur vis-à-vis du doctorat. Julie Souchay déplore en effet un constat : on fait trop souvent l’amalgame entre le doctorat et la formation de médecine. Il faut donc expliquer les différences, entre un doctorat de médecine et une thèse d’État, aux adultes comme aux enfants.
« La Nuit européenne des chercheur·e·s est un événement important pour le grand public. Il y a de vraies discussions et des échanges », se réjouit Clotilde Letang, secrétaire de l’association, actuellement en deuxième année de thèse de psychologie. Les discussions permettent de développer des éléments inconnus du visiteur, comme le financement. Cela permet également de raconter différents aspects de la vie doctorale. Les doctorantes évoquent, par exemple, la pression qui peut être mise par l’université ou le directeur de thèse, mais aussi par la Région qui finance une partie des projets.
Autre écueil : « En thèse, nous sommes très libres », constate Clotilde Letang. Il est donc nécessaire de se fixer un emploi du temps et de garder un rythme de travail régulier. « Le doctorat, c’est comme une course d’endurance », résume Julie Souchay.
Le statut doctoral, si particulier, a été abordé avec des visiteurs. Les doctorants sont à la fois étudiants et professionnels. Pour Julie Souchay, « on est davantage du côté professionnel que du côté étudiant ». Mais pour Clotilde Letang, c’est l’inverse. Dans tous les cas, un doctorant boursier est payé lors de sa thèse. Le salaire peut varier, mais il est de 1500 euros nets environ. D’autres préfèrent, ou n’ont d’autres choix, que de travailler à côté.
Présente lors du Campus Day et à la Nuit des chercheur·e·s, l’Aidoc continue ses présentations. Elle va tout au long de l’année participer aux événements angevins et aux alentours, notamment lors de journées d’études.
Jean SCHNEIDER, Alexandre CLÉON, Mathieu FLEURY
Toutes les informations sur l’association sont disponibles sur son site Internet
https://confluences.hypotheses.org/laidoc
et sur sa page Twitter :
@AAidoc
Un stade universitaire difficile d'accès • 517 490 étudiants étaient inscrits en sciences humaines en 2018-2019, soit la plus grosse discipline universitaire de France. Seulement 15 % d'entre eux continuent en thèse. • 11 800 doctorants ont obtenu leur diplôme en 2020 alors qu'ils étaient 13 915 en 2019. En Sciences humaines, cela représente une baisse de 18 %.