Le 30 septembre 2022, au Centre Pierre-Cointreau d’Angers, s’est tenu la Nuit européenne des chercheur·e·s. Une installation à mi-chemin entre art et science était présentée par Nathalie Guimbretière et Frédéric Baudin. Retour sur cette expérience hybride.
L’étude scientifique du Soleil et l’art sont-ils compatibles ? C’est à cette interrogation que tentent de répondre deux chercheurs. Nathalie Guimbretière est artiste internationale, mais aussi chercheuse en art et en design. Elle enseigne également au sein du département Design de l’École normale supérieure de Paris-Saclay. Elle se lie pour cette exposition à l’astrophysicien Frédéric Baudin. Après un doctorat en astrophysique sur la sismologie du Soleil, il s’est spécialisé dans l’étude des étoiles et du Soleil. Il travaille actuellement à l’Institut d’astrologie spatiale d’Orsay, et enseigne à l’Institut d’astrophysique spatiale de l’Université Paris-Saclay.
Les deux collaborateurs se sont rejoint à la Nuit européenne des chercheur·e·s d’Angers pour présenter une partie de leur travail. Nathalie Guimbretière justifie ce choix par le fait que son travail de motion-designer la rattache à Angers.Le duo explore les possibilités artistiques qu’offrent les relevés scientifiques du Soleil. Ces relevés sont retranscrits en direct par vidéoprojecteurs sur une toile. Accueillie dans une salle plongée dans le noir, l’installation « Séiô » reproduit artistiquement la sismographie du Soleil. Elle prend la forme d’une multitude de courbes en perpétuel mouvement, créant ainsi un relief artistique vivant. L’installation « Éos », elle, expose l’activité en direct du champ magnétique solaire. Elle se caractérise par une spirale changeante en rapidité et en taille selon les activités magnétiques du Soleil.
Les deux chercheurs tentent, à travers cette exposition, de coller au thème de l’imprévu retenu pour la 17e édition de la Nuit des chercheur·e·s. Cela à la fois dans la nature de l’exposition, dépendante des diverses oscillations du Soleil, externes comme internes, mais également à travers le message artistique et scientifique. L’interdisciplinarité est de mise entre le scientifique et l’artiste dans cette exposition, qui se veut porteuse d’un message et d’une philosophie cherchant à démocratiser le savoir. Frédéric Baudin prône lui-même la diffusion de la science au grand public. Il le voit comme un devoir, afin d’engager chacun à la réflexion, et cela en usant de son esprit critique. Quant à Nathalie Guimbretière, c’est la collaboration et les passerelles entre disciplines qui la motive. C’est aussi la possibilité d’échanger entre scientifiques, afin d’ouvrir le monde des connaissances. « Pas besoin de se prendre au sérieux pour être sérieux », confie, sourire aux lèvres, la chercheuse qui assume une volonté de transmission. Elle se veut loin d’un élitisme contreproductif qui cloisonne les scientifiques comme le public.
Le duo entend continuer à travailler ensemble, notamment dans le cadre du laboratoire Arianna au sein duquel ils se sont rencontrés. Son objectif est de stimuler la collaboration entre le monde de l’art et de la science.
Hugo LONCLE, Valentin LAURENT, Léo MAILLÉ