Fin du billet de 500 euros ? C’est une très bonne chose. Il est plus que temps!

Fin du billet de 500 euros ? Il est plus que temps !

Qui a déjà vu un billet de 500 euros ? Pas moi, ni la plupart des gens. Et pour cause : il est très difficile  d’acheter avec un tel billet. Non seulement les commerçants refusent les grosses coupures, mais en plus, depuis le 1er septembre 2015, la France interdit de payer en espèces au-delà de 1000 euros. D’ailleurs, la plupart des distributeurs automatiques ne distribuent aucune coupure de 200 ou de 500 euros. La seule manière d’en obtenir c’est donc de passer par le guichet bancaire… ou de mettre la main sur l’une des 600 millions de coupures actuellement en circulation dans le monde.

Vous avez bien lu. D’après les statistiques de la Banque centrale européenne, la valeur totale des billets de 500 euros actuellement en circulation représente environ 300 milliards d’euros, soit 30% de la valeur totale de l’ensemble des billets en circulation. Mais alors si ces billets ne servent pas à payer, à quoi servent-ils ? C’est simple : ils sont stockés et échangés discrètement. Les billets de 500 euros ont en effet deux avantages. Ils peuvent changer de main sans laisser la moindre trace, et donc masquer des transactions illicites, et ils peuvent transmettre beaucoup de valeur avec un faible encombrement. Un million d’euros sous la forme de billets de 500 euros pèse environ 2,2 kg. Une petite sacoche suffit. En comparaison, aux Etats-Unis où la plus forte coupure en dollar est le billet de 100 dollars, la même somme pèserait plus de 11kg !

Pas étonnant que les billets de 500 euros soient accusés de faciliter tous les trafics. De l’évasion fiscale au terrorisme, en passant par le trafic de drogue, les autorités s’inquiètent de l’avantage que cette coupure procure à tous ceux qui cherchent à nouer des transactions de forte valeur en toute discrétion. Dans un rapport publié en juillet dernier, Europol, l’office des polices européennes, posait la question de manière provocante : « pourquoi le cash est-il toujours roi ? ». Et l’organisme de pointer notamment les écarts considérables de pratiques entre les différents pays européens. Ainsi, le rapport rappelle que les banques luxembourgeoises ont émis un total de 87 milliards d’euros d’argent liquide en 2013, ce qui représente plus de deux fois la valeur totale du PIB du Luxembourg. En comparaison, dans un pays comme la France, les émissions d’argent liquide représentent environ 10% du PIB chaque année. Il faut dire qu’au Luxembourg il n’existe aucune limite au paiement en espèces et que le pays est bien connu pour faciliter l’évasion fiscale à une échelle industrielle. Bref, la suppression du billet de 500 euros est une très bonne chose. Si cette mesure ne suffira évidemment pas à supprimer les trafics financiers en Europe, elle aura au moins l’avantage de rendre les valises de billet plus encombrantes et plus lourdes, donc plus facilement repérables. Reste que des substituts existent. Parions que les trafiquants n’auront pas trop de mal à passer de la coupure de 500 euros à la coupure de 200 euros. Et si cela ne suffit pas, il existe toujours le billet de 1000 francs suisse, qui circule déjà à plus de 40 millions d’exemplaires et qui vaut environ 900 euros l’unité. En février dernier, la Banque centrale suisse a déclaré qu’elle n’envisageait pas de supprimer cette coupure.

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