FemEnRev

Le projet FemEnRev (Féminismes en revue)

Lauréat de l’appel à projets Collex-Persée 2019-2020, le programme FemEnRev numérise, enrichit et met à disposition de la recherche des revues féministes françaises de la seconde moitié du XXe siècle. Une vingtaine de titres publiés entre 1944 et 2019, de manière indépendante ou par diverses structures, ont été retenus. Première étape : il faut reconstituer des collections complètes de ces journaux et revues difficiles à trouver, à partir de ce que qui est conservé par le CAF à Angers, mais aussi par la Bibliothèque Marguerite Durand à Paris, la Contemporaine à Nanterre, et la Bibliothèque nationale de France si nécessaire. Quelque 50 000 pages vont être numérisées et mises à disposition sur le site dédié du portail Persée. Une première collection des 25 numéros de Sorcières, sortis de 1975 à 1982, est d’ores et déjà consultable.

Chaque numéro, chaque article est accompagné de multiples informations (fiche bibliographique, mots clés permettant de réaliser des recherches thématiques, etc.). L’équipe de recherche mobilisée sur ce projet intervient dans la présentation des revues, des contributrices, apporte des explications sur les conditions de fabrication du journal, de son écho…

Le projet, soutenu financièrement sur 2 ans à hauteur de 92 000 euros par CollEx-Persée, va offrir un accès à une mine de sources qualitatives. Très peu de publications abordent pour le moment le féminisme sous l’angle de la presse. Grâce à ces revues, on comprendra mieux les caractéristiques et les évolutions de la presse féministe ainsi que les rédactrices, sur lesquelles des recherches biographiques seront menées. Cerise sur le gâteau, les images et dessins présents dans ces revues renouvelleront l’iconographie féministe.

La « foire aux questions » de la perséide FemEnRev Magali Guaresi, Christine Bard, Nathalie Clot Date : 08/09/2020

Comment le projet Féminisme en revue est-il né ?

Le projet est né d’une rencontre entre Magali Guaresi (Dr en histoire, Université Côte d’Azur) avec Xavière Gauthier, fondatrice de la revue Sorcières, lors d’un colloque sur « Les femmes et les revues » à Bastia en 2018. Face à la difficulté d’accès à la collection dans son entièreté (la Bibliothèque Marguerite Durand était alors fermée pour travaux), l’équipe niçoise ExFEM (1918, 1968, 2018 : Cent ans d’expressions féminines. France, Italie, Espagne) a décidé de contacter Persée pour savoir si la numérisation de corpus de recherche était envisageable. La réponse a été positive et enthousiaste. Exceptionnellement, Persée a accepté de numériser la revue sans apport de financement et de la publier sur une Perséide, y voyant un moyen de faire progresser sa chaîne de traitement des corpus d’archives. Sur cette lancée, Persée nous a encouragées à voir plus loin et à concourir à l’appel Collex-Persée pour enrichir la perséide d’autres revues féministes.

En 2019, Magali Guaresi a donc pris contact avec Christine Bard (historienne, UMR TEMOS) pour une association scientifique et un portage du projet par la Bibliothèque universitaire de l’Université d’Angers qui a le Centre des archives du féminisme sous sa responsabilité (Nathalie Clot). Nous avons alors pris contact avec les partenaires les plus à mêmes de mener à bien l’entreprise : outre le Centre des Archives du féminisme, la Bibliothèque Marguerite Durand, La Contemporaine, la BnF, ainsi que des spécialistes de l’histoire des féminismes contemporains. En mai 2020, notre projet a été retenu à l’unanimité par le jury de Collex Persée.

Comment le projet va-t-il fonctionner ?

Le projet se déroulera sur 2 ans, de septembre 2020 à août 2022. Un comité de pilotage et un comité scientifique composés de chercheuses, d’archivistes et de bibliothécaires, en lien avec des militantes, sont chargés d’organiser le travail de numérisation, de documentation, de diffusion et de valorisation des collections lors de workshops. Deux colloques seront organisés, à Nice et à Angers, pour communiquer les travaux menés sur les revues et médiatiser les témoignages des actrices historiques.

• Quels sont les avantages d’une perséide par rapport à d’autres numérisations ?

La numérisation des périodiques féministes sur une plateforme solide et normée telle que Persée présente plusieurs avantages patrimoniaux et scientifiques. La stabilité institutionnelle de Persée, qui s’est imposé ces dernières décennies comme l’un des portails de revues de sciences humaines et sociales les plus utilisés, permet d’espérer un archivage pérenne du corpus FemEnRev. Les procédures de numérisation, les formats de fichiers, le travail sur les métadonnées, les alignements de référentiels (IDRef) sont bien maîtrisés et permettront la pérennité, la visibilité et l’interopérabilité de la Perséide.

• Pourquoi le corpus retenu n’est-il pas exhaustif ?

La première liste de revues retenues pour le projet contenait près de 60 titres francophones français. L’ambition était de représenter la production éditoriale féministe de la Libération à nos jours, en considérant tant les vagues que leurs creux, et en incluant tant les titres publiés par des collectifs autonomes que ceux édités par des structures diverses (associations, partis, syndicats, etc.). Il s’agissait de montrer la variété des conceptions et des usages des périodiques dans l’histoire des féminismes de toutes tendances (féminisme radical autonome, féminisme partisan, féminisme syndical, féminisme différentialiste, féminisme lutte des classes, féminisme lesbien, féminisme laïque, religieux, etc.).

Quels sont les critères qui ont déterminé le périmètre du corpus ?

Pour cette première phase de numérisation, le corpus soumis au concours Collex-Persée a été réduit en raison de critères administratifs et techniques, et non pas de critères historiques ou politiques. En effet, Collex-Persée pose comme l’un des critères fondamentaux pour le financement du projet l’obtention de l’autorisation formelle de cession des droits pour diffusion en ligne. Une campagne d’information auprès des 60 revues pré-listées a été menée dans le délai très bref de l’appel à concourir de Collex, quand un contact mail ou téléphone a pu être identifié. Toutes les revues ayant répondu favorablement ont été retenues dans le corpus soumis à Collex-Persée.

Quelles sont, pour l’heure, les possibilités d’extension du corpus ?

Compte-tenu de l’existence d’une petite marge de manœuvre budgétaire, nous sommes en train de travailler avec les services administratifs de Persée à l’intégration de 3 revues supplémentaires dans cette première vague de numérisation : La Revue d’en Face, Parole ! et Histoires d’elles. Grâce à l’implication de chercheuses et de militantes (à l’image de Françoise Picq, de Marion Charpenel ou d’Audrey Lasserre) qui mettent à disposition leur collection et leur expertise, nous travaillons à la réussite de cette intégration (autorisation de cession des droits, campagne d’information des ayants droits).

Pourquoi des revues telles que Nouvelles Questions féministes ou les Cahiers du Grif n’y figurent pas ?

Des revues, à l’image de Nouvelles Questions féministes ou de la revue belge Les Cahiers du Grif, sont déjà numérisées sur Persée ou des plateformes comparables. Nous espérons toutefois que dans un prolongement du projet FemEnRev ces revues puissent être ajoutées à la Perséide.

Que faire pour s’impliquer si le projet m’intéresse ou que je souhaite l’améliorer ?

Il existe plusieurs manières de s’impliquer dans le collectif ouvert de chercheuses et de militantes autour de FemEnRev. D’abord, il est possible de travailler à l’intégration future d’autres revues, dans le cadre d’un prochain appel à projet, en travaillant à obtenir les accords des ayants-droits, à localiser les collections, identifier leurs volumétries, etc.
Par ailleurs, il est possible d’aider le comité scientifique de FemEnRev pour enrichir les connaissances sur les revues mises en ligne. Plus spécifiquement, chaque revue étant marrainée par un ou deux membres du comité scientifique, vous pouvez concentrer votre aide sur une revue en particulier.

Qu’est-ce que le marrainage de revue ?

Le marrainage d’une revue consiste à suivre le travail de la numérisation jusqu’à la mise en ligne en passant par le traitement documentaire et l’enrichissement éditorial. Concrètement, il s’agit d’aider les équipes techniques de Persée à bien segmenter les unités documentaires, à bien les attribuer à un genre de texte ou d’illustration, à bien identifier les autrices ou les artistes (à repérer une personne derrière un pseudo par exemple), à bien dater les productions (lorsque les dates sont absentes ou lacunaires), etc. Il s’agit également de produire des petits contenus éditoriaux susceptibles de présenter la revue, ses fondatrices, son organisation pratique, sa ligne éditoriale, ses contributrices, etc. Ces textes seront publiés et rendus visibles sur la Perséide. Pour mener à bien ses tâches, la marraine a accès aux fichiers numérisés qu’elle peut utiliser dans le but de nourrir ses recherches, ses communications ou ses articles.

Comment contacter l’équipe FemEnRev ?

Par mail :
magali.guaresi@gmail.com
Christine.Bard@univ-angers.fr

Où trouver la perséide ?

https://femenrev.persee.fr/
Voir Sorcières sur la perséide : https://femenrev.persee.fr/

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FemEnRev associe les partenaires suivants :

• le laboratoire de recherche Temos (Université d’Angers) ;
• l’équipe Idex “ExFEM”, soutenue par l’Université Côte d’Azur, qui réunit des chercheuses issues de trois laboratoires pluridisciplinaires (le Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine, le Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (CTEL) et le Laboratoire interdisciplinaire récits Cultures et sociétés (LIRCES) ;
• le Service commun de la documentation et des archives de l’Université d’Angers ;
• la Bibliothèque Marguerite Durand (BMD), à Paris ;
• la Contemporaine (ex BDIC), à Nanterre ;
• la Bibliothèque nationale de France (BNF) ;
Persée

Articles récents

Les vingt ans du Centre des archives du féminisme

Bonjour,

Vous êtes les bienvenu·es à la Bibliothèque universitaire de l’Université d’Angers samedi prochain. Nous fêtons les vingt ans du Centre des archives du féminisme : vingt ans de collecte d’archives et de sources orales, de classement, de valorisation (des colloques du laboratoire TEMOS, des expositions physiques ou virtuelles, sur MUSEA, des livres dans la collection Archives du féminisme aux Presses universitaires de Rennes), vingt ans de recherche, de thèses, de masters nourris par ces archives (associations et militantes féministes, de la fin du 19e siècle à nos jours).
Le programme est ici :
https://bu.univ-angers.fr/20ansduCAF
L’inscription est nécessaire :
Formulaire d’inscription

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