J’ai l’immense plaisir de présenter le dernier ouvrage paru dans la collection “Archives du féminisme”. Il est dédié à l’une des philosophes les plus marquantes de l’histoire du féminisme en France : Michèle Le Doeuff.
Comme beaucoup d’autres j’ai lu L’Etude et le rouet, de Michelle Le Doeuff, à sa sortie, en 1989, et j’en suis sortie transformée. J’ai mieux compris pourquoi je ne me sentais pas vraiment concernée par le corpus classique de la philosophie. Une philosophe, engagée dans les luttes féministes de son temps, m’expliquait, nous expliquait que la philosophie exclut tout simplement les femmes et la réflexion sur ce que nous appelons désormais le genre. Elle promet une “rationalité-en-commun”, mais sans tenir sa promesse. De ce livre Gilles Deleuze écrivait “Votre livre est une joie. Il a une force qui passe par tous les tons. C’est tout le problème de la pensée que vous renouvelez, et dans lequel vous traquez un cogito singulièrement masculin. Vous dessinez déjà ce qui serait une pensée débarrassée de pareilles contraintes, et à quel prix”. Avec ce livre collectif, on entre dans son oeuvre, par plein d’entrées, on découvre ou retrouve une analyse du sexisme très novatrice et une écriture efficace, libre et drôle. Que Jean-Louis Jeannelle et Audrey Lasserre soient remerciés pour la réalisation de cet ouvrage vraiment précieux.