C’était dans les tuyaux depuis quelques mois : à partir du 1er septembre, les étudiants, enseignants et personnels de l’université d’Angers vont bénéficier du prêt illimité de livres.
Un groupe de travail était chargé de dépoussiérer les conditions d’emprunt, qui dataient du début des années 2000 et proposaient, comme dans d’autres BU d’ailleurs, une gradation des droits de prêt selon les galons acquis : licence 5 livres, master 10 livres, doctorants et enseignants 15 livres.
Le choc de simplification (hum)
La consigne était double : augmenter et simplifier.
Augmenter parce que :
– nous n’achetons pas pour 300 000 euros de livres par an pour le plaisir de les garder au chaud sur nos étagères
– limiter pour limiter n’est ni utile, ni utilisable, ni désirable pour l’usager
Simplifier parce que :
– plus on distingue de catégories de lecteurs, de supports, de bibliothèques, de localisations, de périodes… et j’en passe, moins l’offre de service est lisible pour l’utilisateur
Le résultat :
– nous sommes passés de 6 catégories de lecteurs à 2
– nous avons harmonisé la durée de prêt pour tous les supports hors livres (3 semaines), le nombre de documents empruntables hors livres (5 DVD, 5 BD, 5 revues)
– nous avons fait le choix de tenter l’illimité en nombre pour les livres, pour la communauté universitaire (les extérieurs n’en bénéficient pas).
Cela donne :
Le régulateur, c’est l’utilisateur…
… et plus seulement le bibliothécaire. L’idée est de remplacer les intéractions “négatives” avec les usagers (l’ouvrage est en retard, rapportez-le [lire : pour que nous le remettions en rayon où il prendra peut-être la poussière]) par des situations “positives” de médiation : un autre lecteur a besoin du document en votre possession, merci de le ramener.
Le bibliothécaire quitte sa posture castratrice (et ce n’est pas plus mal) : il n’est plus chargé de faire revenir les documents parce qu’ils sont en retard, mais parce que quelqu’un, au sein de la communauté d’utilisateurs, en a besoin.
La clé de voûte du dispositif est donc la mise en place d’un système de réservations suivies : à partir du moment où un livre en possession d’un usager est réservé par un autre, le premier a 7 jours pour le ramener. Si l’ouvrage n’est pas réservé pendant la durée de prêt autorisée, il peut le conserver 3 mois.
Vaguelette ou tsunami ?
Qui ne tente rien n’a rien, dit on. Et puis, quels sont les risques ? Pillage de la bibliothèque ? Les expériences déjà tentées, principalement en bibliothèques municipales, ne se sont pas soldées par une explosion incontrôlable du nombre de prêts. Non respect des nouvelles règles ? Des garde-fous existent [nous ne sommes pas complétement fous] pour éviter les abus, et surtout pouvoir garantir un délai de fourniture, et donc un service constant à l’utilisateur.
Alors, vaguelette ou tsunami ? Vous le saurez en début d’année 2016, dans un prochain billet BUApro, qui sera largement consacré à une première évaluation du dispositif.