Nous sommes la foule

Je suis intervenu ce jour ici, sur une commande qui m’a d’abord laissé sans voix : “Crowdsourcing et édition scientifique”. Wow.

Je connais évidemment le principe du crowdsourcing, mais je n’avais jamais vraiment réfléchi à ce que ça ouvrait comme perpectives dans le champ académique de l’édition scientifique d’un texte littéraire. Du coup, comme je ne sais pas dire non et que je n’avais pas de savoir à assener dans le genre top-down, j’ai fait simple, je n’ai que posé des questions, et voici mon support — mon idée, c’était que quand tu ne sais pas, il suffit d’entrer en Candide dans le propos.

Mais là n’est pas le sujet de ce billet. Le sujet de ce billet, c’est le projet global qui a été présenté l’après-midi, d’un travail de crowdsourcing autour d’un manuscrit de Benoîte Groult, Mon évasion.

Le contexte d’abord : une équipe Université d’Angers CERIES / Université Grenoble Alpes Litt&Arts, dont certains membres ont déjà travaillé sur la mise en ligne des manuscrits de Stendhal, bénéficie d’un développement lié à une thèse et ayant pris l’apparence d’une réalisation concrète sous la forme d’une plateforme dédiée au crowdsourcing, PHuN (petits veinards que nous sommes au Lab’UA, nous avions déjà eu l’occasion de voir l’outil en test dans le cadre d’un TD de transcription d’un livre d’artiste de Michel Butor organisé en nos locaux par la même équipe).

Par ailleurs, puisque les manuscrits de Benoîte Groult sont à l’Université d’Angers, la même équipe a numérisé le manuscrit de Mon évasion et le propose comme sujet de crowdsourcing. Dit autrement, vous pouvez dès maintenant participer à la transcription de ce manuscrit d’une figure importante du féminisme, le tout sur une plateforme pour le moins intéressante, entre autres parce que les codes sources de l’outil devraient à terme passer en Open Source — personne ne niera l’intérêt de disposer d’un tel outil.

Voilà. Mon propos ici est donc simple : venez, venez crowdsourcer autour de Benoîte Groult, pour faire avancer le boulot d’une part, et pour permettre d’améliorer l’outil, d’autre part (plus il y aura d’usages et de retours de la plateforme, meilleure elle sera à la fin). Et si vous êtes une feignasse, au moins relayez l’info. Nous sommes la foule.

 

La fabuleuse histoire de Badaboum

J’ai effectué ce mardi 09 avril une courte intervention d’une heure trente à la demande de notre sainte mère l’Enssib à Lyon, dans le cadre d’un stage de formation professionelle continue intitulé “Piloter la valorisation des collections numériques en BU” (vaste programme).

Mon intervention portait sur l’expérience de prêt de livrels démarrée en 2008 à la BUA. Il s’agissait tout à la fois de rendre compte de cette opération, de voir comment elle avait évolué et quels enseignements on pouvait en tirer avec le recul (en résumé, un bilan plus que mitigé, du moins à mes yeux, du fait peut-être d’un démarrage à un moment où ces outils n’étaient encore que du domaine de la SF).

La bonne nouvelle, finale, est que de nouveaux projets pourraient émerger. Wait and see.

Pour le support, je vous laisse le découvrir ici.

Cambouis

Je suis arrivé à la BUA en 2007 et assez vite, comme mes camarades locaux, j’ai commencé à être sollicité assez régulièrement pour des interventions autour de mon boulot, les bibliothèques, le futur, tout ça, tout ça.

Jeune et naïf et flatté des invitations, j’ai tout accepté et rapidement, (en plus d’être de moins en moins dans ma boutique à travailler, ce qui est tout de même le problème premier), je me suis épuisé à répéter souvent et un peu toujours le même discours constitué surtout de retours d’expériences BUA et de généralités qui semblaient intéresser beaucoup de monde mais n’étaient jamais suivies d’effets ou de réalisations concrètes :

  • soit que mon intervention s’insérait, à y bien réfléchir, dans une sorte de tourisme de formations et d’information qui est l’une de nos maladies professionnelles (réfléchissez une seconde au temps, à l’argent public, à l’énergie dépensés dans ces multiples journées d’études qui ne produisent strictement rien du tout) ;
  • soit que les gens présents, qui voulaient mettre en oeuvre de choses dont nous avions parlé, étaient ensuite bloqués par leur N+X ;

(à mon avis, c’était un peu des deux).

Lassé de parler dans le vide et de participer à ce tourisme qui me hérisse, j’ai donc fait depuis maintenant plusieurs gros mois un moratoire sur mes interventions extérieures, refusant tout pour me laisser le temps de souffler et de réfléchir à la manière dont je pouvais essayer quand même d’être cohérent avec ce que je pense par ailleurs de la nécessité que notre métier a de se réformer (concrètement, professionnellement s’entend) très rapidement.

Les demandes d’interventions continuant à arriver, j’ai terminé de réfléchir (hier matin, quelque chose comme ça) : je vais donc préciser le cadre dans lequel j’accepte éventuellement d’intervenir.

Donc, pour toutes les demandes à venir, ma réponse sera :

  • Éventuellement oui pour des interventions avec un noyau central sous forme de TD ou TP, sur des cas concrets, et donc oui pour du cambouis, des trucs mains dans la machine, du genre “on se colle sur des PC et on sue ensemble et on monte un site ou un blog ou on bidouille un epub” (exemple type de choses acceptées dans ce cadre, l’intervention à la Roche sur Yon récemment, et celle à venir, à Poitiers, en mars, qui sera un gros TD Drupal étalé sur plusieurs semaines) ;
  • Non (de manière certaine) pour des retours d’expériences et/ou interventions blah blah sur des thématiques du genre “les bibliothèques, le web et après”, “Réseaux sociaux VS bibliothéconomie blah blah”, “Les portails de bibliothèques peuvent-ils résoudre la faim dans le monde et rendre la vue aux aveugles”, etc (liste non exhaustive).

Voilà. C’est un peu rude, mais ça a le mérite d’être clair.

Dans les coulisses

Intervention ce lundi devant la Licence professionnelle mention Métiers de l’édition Spécialité Edition multi-supports, orientation jeunesse de l’IUT de la Roche/Yon, à l’invitation de @affordanceinfo en personne.

Au programme, un mélange que j’espère subtil entre le fonctionnement du backoffice Publie.net & Publie.papier d’une part, ce qu’est un epub d’autre part, le tout agrémenté d’un peu de mains dans le cambouis epubique (on va tenter le TD sur la fin comme des furieux qu’on est, mais perso, je sais que je ne serai jamais à la hauteur de la grande prêtresse de l’epub) et de considérations, peut-être, sur ce que c’est pour moi que d’être à l’intersection de tout ça.

Support ci-dessous. Manquent ma suave voix, mes blagues improvisées à deux centimes, mes monologues erratiques que même moi, je ne comprends pas — vous ne ratez rien décidément.

PS : la plateforme WP de l’UA a des soucis sur le code embarqué – en attendant résolution, le support est ici.

PS2 : FauxBilan, les notes de Morgane Shanghaï

Monsieur Patate, Bibliothécaire

Je pose ici ma présentation de ce vendredi 30 novembre matin auprès de la licence Pro UA Traitement et gestion des archives et des bibliothèques.

La commande initiale était “La bibliothèque sur Internet”, mais je vais essayer d’élargir le propos autour de deux idées qui font pivot, soit la bibliothèque continuum, pour éviter la posture classique bibtradi vs bibnum ; et le bibliothécaire comme Monsieur Patate, professionnel aux nécessaires multiples facettes/compétences qui peuvent changer facilement.

Évidemment, en filigrane, il y a l’idée que Monsieur Patate ne peut pas/plus faire l’économie du technique/numérique, quel que soit son niveau d’intervention/hiérarchique — on peut rêver.