“Et ce n’est point errer, ô Pérégrin…”
Ces quelques mots tirés d’Exil II de Saint-John Perse font partie du petit catalogue (privé) de mes citations préférées, et s’appliquent assez parfaitement aux premiers pas du GCD (Général en Chef des Doigts, j’utiliserai dorénavant cette abréviation) : tout est de fait à construire, personne ne sait vraiment de quoi il retourne, et personne non plus l’attend le GCD, qui se retrouve donc seul ou à peu près, devant une colline haute comme ça, à se demander par où commencer, quoi construire, et comment.
Je lis donc pour m’éclaircir les idées, ici ou là sur le Web, les témoignages des CDO de grandes entreprises, leurs petits trucs, leurs méthodes, leurs expériences, je cherche et pique les bonnes idées, j’écoute autour de moi celles qui peuvent émerger, je picore, j’entasse. Je me dis que chaque situation et institution sont à la fois très particulières, et dans le même temps, toujours banales — finalement, nous avançons tous dans le brouillard un peu flou du puzzle infini que nous construisons et même les vigies là-haut faisant œuvre de prospective pourraient se tromper tout le temps.
J’essaie en tous cas de ne pas m’attacher à des outils, des manières de, des modes, mais à penser en termes d’habitudes et de méthodes de travail, d’approches : l’enjeu ne me semble pas être dans le fait de faire utiliser ceci ou cela, mais bien, de décaler et agiter. Ce que nous faisons dans ces habitudes ancrées de long, nous pourrions certainement le faire autrement pour peu que nous lâchions la rampe des habitudes et puis, aussi, commencions à accepter d’errer.
Cela, finalement, c’est tout de même une forme de stratégie. Je savais bien que quelque chose était logique.
PS : la partie entière du texte de Saint-John Perse dont je cite un extrait ci-dessus, la voici :
” Et ce n’est point errer, ô Pérégrin
Que de convoiter l’aire la plus nue pour assembler aux syrtes de l’exil un grand poème né de rien, un grand poème fait de rien…”