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Rséumé des communications

Résumés des communications

Sebastián Acevedo, « À la recherche d’une troisième voie hispanique comme alternative au capitalisme nord-américain et au communisme soviétique : relecture, idéalisation et exaltation du passé impérial et catholique en Colombie pendant la réaction conservatrice (1936-1946) ».

Depuis les années 1930, la faillite du régime oligarchique, hérité du XIXe siècle, aura provoqué une période de crise et de grandes crispations sociales et politiques en Colombie. En effet, avec la débâcle du capitalisme nord-américain lors de la crise de 1929 et face à la menace croissante des idéologies révolutionnaires d’inspiration communiste, les élites colombiennes se sont senties menacées et orphelines d’un système idéologique orienteur et rénovateur. De plus, au début des années trente se produit la fin de l’hégémonie conservatrice et l’avènement de projets libéraux réformateurs, avec une forte tonalité sociale et progressiste. Cette perte d’influence et de pouvoir déclencha une véritable réaction conservatrice des droits colombiens en Colombie.
Dans ce contexte agité, les idées autoritaires des droits nationalistes espagnols ont proliféré avec force parmi des élites colombiennes assoiffées d’un souffle rénovateur et d’une nouvelle boussole doctrinaire. En effet, en raison des affinités historiques, culturelles, historiques et linguistiques, l’exemple de la croisade « nationaliste » lors de la guerre civile espagnole va captiver les droits colombiens, profitant de l’obsession que la guerre civile espagnole a suscitée en Colombie. C’est pourquoi ils trouvèrent dans la Nueva España un système idéologique complet (syndicalisme vertical, corporatisme, démocratie organique, esthétisation de la politique, apologie de la violence régénératrice et de l’action directe, exaltation du passé catholique et impérial hispanique, nationalisation des masses). Dès lors, les grandes figures réactionnaires colombiennes vont constamment réhabiliter et exalter le régime franquiste comme une troisième voie salvatrice face au capitalisme et au communisme.
Pour conforter cette réhabilitation, les élites colombiennes vont intensément promouvoir une relecture biaisée du passé hispanique, impérial et catholique, qu’ils interprétaient de manière idéalisée. Ainsi, ce passé, loin d’être une période obscure, est représenté comme une période de splendeur et d’harmonie, dans laquelle régnait l’ordre et le respect pour les valeurs spirituelles catholiques. Par conséquent, ces droites colombiennes, en crise, vont exhumer de leur histoire se passé hispanique, qu’elles vont réinterpréter et instrumentaliser, en accord avec les finalités politiques du moment. Ainsi, elles vont confectionner un portrait de ce passé impérial sublimé, insistant sur son importance pour la nation colombienne et comme un retour aux sources, loin de la décadence matérialiste en marche depuis la Révolution française.
S’appuyant sur diverses sources (archives diplomatiques colombiennes et espagnoles ; presse de l’époque ; discours et correspondances privées), il s’agira de mettre en valeur cette relecture et réinterprétation réactionnaire de ce passé hispanique dans une conjoncture historique bien précise.

Ombeline Anderouin : « Les relations entre le Mexique et l’Espagne : le cas du secteur touristique »

Les relations diplomatiques tendues entre le Mexique et l’Espagne depuis la lettre d’Andrés Manuel López Obrador en mars 2019 où ce dernier demandait des excuses publiques à l’Espagne pour les abus coloniaux, position soutenue par la nouvelle présidente mexicaine Claudia Sheinbaum qui a refusé de convier le roi Philippe VI à sa cérémonie d’investiture en septembre 2024, a entraîné une baisse considérable des investissements espagnols sur le territoire mexicain depuis le premier trimestre 2024. En effet, les données du Secrétariat de l’Économie du Mexique enregistrent une baisse notable des entreprises espagnoles investissant au Mexique (IDE), passant de 397 entreprises en 2019 à 135 en 2024, faisant ainsi chuter l’Espagne de la deuxième à la onzième position dans le classement des pays investisseurs au Mexique entre 2019 et 2024. Pourtant, malgré cette baisse notoire sur fond de politique anticolonialiste, les relations économiques entre les deux pays restent solides. Ainsi, les exportations espagnoles vers le Mexique ont atteint un record historique en 2023 avec 5,605 millions d’euros, soit 1,46% des exportations totales espagnoles.

Certaines entreprises espagnoles réalisent également des bénéfices considérables sur le territoire mexicain ; le groupe bancaire BBVA (Banco Bilbao Vizcaya Argentaria) en est un exemple majeur puisque le Mexique représente 51,9% de ses bénéfices totaux au premier trimestre 2024. Et l’un des moteurs de cette relation économique est liée au secteur touristique. En effet, l’Espagne se présente comme étant le principal investisseur dans l’État du Quintana Roo, et ce, devant les États-Unis ou encore le Canada. Sur la centaine d’hôtels ou de groupes hôteliers qui fleurissent sur le territoire mexicain, 87 se concentrent uniquement sur la Riviera Maya et elles génèrent environ 54000 emplois dans le secteur touristique. Notons également que, dans le cadre de la construction du Train Maya, projet ferroviaire colossal de 1554 km porté par le gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador dans le cadre de sa politique de la Quatrième Transformation (4T), plusieurs entreprises espagnoles spécialisées dans les travaux publics, telles que FCC, Azvi ou encore Acciona ont été retenues pour le projet et ont donc investit massivement dans la réalisation de ce projet touristique et économique mexicain. L’autorisation de ces investissements apparaissent comme étant contraire à la politique plutôt hostile d’Andrés Manuel López Obrador à l’encontre de l’Espagne. Nous nous proposons donc d’étudier au travers de cette communication l’impact des investissements économiques espagnols sur le territoire mexicain et plus particulièrement l’impact du secteur touristique. Nous interrogerons l’ambiguïté des relations entre les deux pays puisque le Mexique semble osciller entre discours anticolonialiste et politique économique d’ouverture commerciale envers l’Espagne. Enfin, nous nous interrogerons sur le soft power culturel du secteur touristique espagnol.

 

Christophe Araujo, « Une machine mémorielle à l’œuvre: l’Académie Portugaise d’Histoire et la défense de l’Empire (de sa création en 1936 à 1974) »

L’objectif de cette communication est de présenter la façon dont le pouvoir dictatorial a cherché à instrumentaliser l’histoire pour défendre l’Empire colonial portugais. En réactivant une ancienne académie tombée en désuétude, l’Estado Novo a voulu créer une structure en dehors de l’Université afin de modeler selon ses desseins l’Académie portugaise d’histoire. Cette institution, malgré les difficultés de fonctionnement, a toujours répondu à l’appel du pouvoir voire a encouragé la dictature à célébrer certaines dates marquantes de la période coloniale. Elle est alors devenue une machine mémorielle, toujours engagée dans les commémorations. À travers un parcours chronologique, j’entends mettre en avant l’investissement des académiciens dans la défense du passé glorieux des conquêtes, afin de sauver un Empire toujours plus contesté.

Raphaël Benbouhou, « Entre coalition et impérialisme sportif. Une reconstruction symbolique de l’“Empire“ par la Royale Fédération Espagnole de Football et ses relations à la FIFA (1939-1953) »

Cette communication se propose d’analyser la façon dont l’Espagne a pu exposer une reconstruction symbolique de son Empire pendant le premier franquisme, de 1939 à 1953, par ses relations et son implication administrative et sportive au sein de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Représentée par la Royale Fédération Espagnole de Football (RFEF) à la FIFA, l’Espagne cherche par le sport une reconnaissance internationale et s’avère un membre stratégique pour la FIFA, neutre politiquement et très européanisée. Elle cherche à conserver le monopole d’une gouvernance du football mondial en limitant les exigences sud-américaines qui s’expriment depuis les années 1930 pour l’obtention de places dans des commissions comme le Comité Exécutif.
Par l’étude des relations Espagne-Amérique latine, notamment au cours des Congrès de la FIFA, et du rattachement de Tanger à la Fédération Espagnole de Football, cette communication peut enrichir les débats concernant plusieurs axes de travail : les discours relatifs à la reconstitution des anciens empires et plus précisément l’application, sur le terrain sportif, de ses discours, les relations internationales vs la géopolitique, par le terrain autonome du sport, mais aussi les débats autour de l’alliance ibérique, en observant la mise en place d’une alliance sportive ibérique à la FIFA. Cette étude de cas entend prolonger les réflexions sur la volonté franquiste de convoquer le souvenir de l’Empire ou de le faire revivre et sur la recherche de reconnaissance internationale de l’Espagne franquiste par les relations internationales, plus spécifiquement sportives, étudiée par Juan Antonio Simón Sanjurjo. Celui-ci démontre par ses différents travaux que le sport fut utilisé par le Ministerio de Asuntos Exteriores (Ministère des Affaires Étrangères) par la voie de la propagande pour corriger l’image d’une Espagne marginalisée ou considérée comme infréquentable jusqu’en 1953, et dans le même élan améliorer les relations diplomatiques dont les stratégies influencent les interactions sportives.

Comment les activités administratives et sportives de l’Espagne au sein d’une FIFA se déclarant “neutre“ favorise-t-elles un développement des relations entre l’Espagne et les pays sud-américains ? Dans quelle mesure les activités institutionnelles et sportives conduites par l’Espagne, dans ses échanges avec la FIFA et les décisions qu’elle prend aux Congrès, sont-elles le théâtre de la reconstitution symbolique de l’Empire national par la formation d’un bloc Espagne-Amérique latine et de l’intégration d’une zone internationale au Maroc dans son championnat national ? Par une analyse des correspondances entre les secrétaires de la Fédération Espagnole de Football et de la FIFA et des rapports des Congrès de la FIFA conservés aux Archives de la FIFA, des articles publiés dans la presse espagnole aussi bien généraliste (ABC, La Vanguardia) que sportive, et de rapports rédigés par les autorités franquistes consultables à l’Archivo General de la Administración à Alcalá de Henares, nous tenterons de développer trois pistes de réflexion. Premièrement, en tant que membre stratégique d’une FIFA neutre qui cherche à préserver le monopole occidental de la gouvernance du football mondial, l’Espagne est la principale représentante de l’hispanophonie. Deuxièmement, en tant que leader des pays hispaphones, l’Espagne tissent avec les pays membres sud-américains des relations étroites conduisant à la formation d’un bloc hispanophone qui, aux Congrès défend des propositions, par le biais d’initiatives exprimées par les déléguées comme par le vote. Ces relations se prolongent par des matchs de football amicaux notamment entre l’Espagne et l’Argentine (1952 et 1953). Troisièmement, l’Espagne, par un impérialisme sportif, applique son discours africaniste. Il s’agit ici d’évoquer le rattachement de Tanger, zone internationale, à la Fédération Espagnole de Football, reconnu et accepté par la FIFA en février 1941. Ainsi, grâce à la neutralité conçue et défendue par les organisations sportives internationales, dont la FIFA, l’Espagne a pu, par des échanges, des soutiens et des actions qui ne font l’objet d’aucune contestation de la part des instances sportives, exposer le retour symbolique d’un Empire en apparaissant comme un leader ou un soutien du monde hispanique.

Bertrand Fauquenot, « Les colonisations, espagnole et française, au Maroc (1912-1931). L’Africanisme espagnol et la circulation des idées entre les deux protectorats ».

Cette communication s’inscrit dans les axes portant sur :
1. Les relations internationales versus géopolitiques en méditerranée occidentale
2. Une périodisation comparée des protectorats, espagnol et français, institués de 1912 à 1956, gouvernés par des personnalités très différentes.
Les discours de justification des empires, expression d’un pouvoir culturel. Comment les savants français (Massignon, Berque, Rivet, Montagne, Terrasse, C.A. Julien) et les arabisants espagnols (Lafuente Alcántara, Codera, Millas Vallicrosa, Julián Ribera, González Palencia, Ruiz Orsatti, Cerceida , Garcia Figueras, Reparaz, Asin Palacios, Olagüe), traduisent-ils les événements, la culture et les modes d’administration coloniale ?
La colonisation du Maghreb occidental par les Français et les Espagnols met en présence un ensemble de méthodes d’administration coloniale, de discours et d’échanges entre personnalités espagnoles et françaises entre 1912 et 1926 (guerre du Rif). Les Espagnols, présents depuis 1859, développent un mouvement spécifique, l’Africanisme. Les Français surveillent les conflits internes au protectorat espagnol (Melilla, 1893 et 1909 ; Annoual, 1921). Cette communication présente les deux regards se faisant face au Maroc.
Le premier aspect s’attache aux représentations et à la diffusion de l’idéologie coloniale espagnole au Maroc, l’Africanisme. Ce mouvement interdisciplinaire est élaboré par des géographes, juristes et officiers qui voudraient faire connaitre le Maroc, ses langues, son histoire, sa géographie, dans la Péninsule. Joaquin Costa, Emilio Bonelli, Julio Cervera Baviera, Gonzalo de Reparaz, promeuvent des expéditions et publications pour sensibiliser les gouvernements espagnols aux enjeux agricoles, économiques et diplomatiques de la présence espagnole au Maroc. On retiendra deux formes de rhétoriques extraites de textes des années 1912-1930, soit apologétiques , soit factuelles et critiques Les échanges entre auteurs espagnols et français, 1912-1930
Le deuxième aspect porte sur la circulation des idées et des pratiques coloniales transcrites dans certaines publications françaises. En regard de ces représentations espagnoles, les analyses d’observateurs français sur les guérillas du Rif en 1921-1926 étendent les enjeux à l’ensemble du Maghreb. Le Résident général Hubert Lyautey s’inquiète des conséquences de la résistance menée par le leader Mohammed ben Abd el-Krim el Khattabi pendant la bataille d’Annoual (1921) . Qu’en disent Robert Montagne, Pierre Parent (missionné auprès d’Abd el-Krim par le résident général Théodore Steeg en 1925) ou les généraux Catroux et Juin ?
Les analyses françaises de Rivet, Montagne, Terrasse, Berque, Monteil, Massignon, ou espagnoles de Sáez de Govantes, Luis de Oteyza deviennent essentielles pour comprendre les évolutions de l’espace occidental méditerranéen et du Maghreb, autant pendant la guerre du Rif (1921-1926) que pendant les mouvements de libération du Maroc (1953-1956).

Álvaro Jimena, « Los últimos de Filipinas » : un mythe impérial forgé par la propagande franquiste

« Los últimos de Filipinas » est le nom sous lequel est connu le groupe de soldats espagnols qui, entre 1898 et 1899, défendirent l’église de la ville philippine de Baler pendant onze mois, ignorant les nouvelles qui leur parvenaient sur la fin de la guerre entre l’Espagne et les révolutionnaires philippins. Cet épisode est devenu populaire grâce au film éponyme sorti en 1945, qui était un élément de la propagande lancée par le régime franquiste dans le but de réinterpréter le passé impérial espagnol. Le succès du film a permis à cet épisode de devenir l’un des symboles de l’héroïsme des soldats espagnols. Bien que ces dernières années des films, des épisodes de séries et des bandes dessinées aient proposé une version plus réaliste et moins mythifiée de cet événement, il reste encore largement répandu parmi les nostalgiques de l’empire espagnol. Par exemple, en 2021, une statue dédiée aux « derniers des Philippines » a été inaugurée à Madrid en présence du maire José Luis Martínez-Almeida, du Parti Populaire, et de Javier Ortega-Smith, de VOX, qui soutenait à l’époque le gouvernement madrilène. Cette communication portera d’abord sur l’évolution de ce mythe, de 1898 à nos jours, en mettant l’accent sur le contexte international dans lequel le film de 1945 a été réalisé. En effet, à cette époque, le régime franquiste était isolé sur la scène internationale en raison de ses liens avec l’axe pendant la Seconde Guerre mondiale et cherchait à se rapprocher des États- Unis, ce qui a influencé l’écriture du scénario. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles le film omet la question de l’hispanité des Philippines, alors même que, depuis le début du XXe siècle, un courant politique et littéraire défendait l’hispanisme aux Philippines contre l’américanisation promue par les États-Unis. Ce courant, bien qu’il ait quasiment disparu après la Seconde Guerre mondiale, était très populaire parmi l’élite philippine durant la première moitié du XXe siècle et partageait des caractéristiques avec le mouvement hispaniste présent dans les anciennes colonies espagnoles en Amérique. D’autre part, cette analyse cherchera à expliquer comment le mythe de « los últimos de Filipinas » a influencé les relations entre l’Espagne et le pays asiatique après la fin du franquisme, contribuant à diffuser l’idée qu’après 1898, l’héritage hispanique avait disparu des Philippines, à l’exception du domaine religieux. Le titre choisi pour le film de 1945, ainsi que le récit présenté dans son scénario, ont contribué à propager l’idée qu’après la perte de l’archipel et malgré près de trois siècles de colonisation, la seule trace laissée par l’empire espagnol aux Philippines était l’influence de l’Église catholique. Cet argument explique en partie pourquoi, contrairement aux anciennes colonies américaines, les gouvernements espagnols, depuis la transition démocratique, ont montré un faible intérêt pour l’archipel asiatique.

Yves Léonard, « Le lusotropicalisme, présences d’un passé imaginaire ».
L’objet de cette communication est de mettre en perspective historique le lusotropicalisme et ses usages au Portugal, en s’interrogeant sur la nature du lien avec ce « mode portugais d’être au monde » cher au sociologue brésilien Gilberto Freyre (1900-1987), supposé « suave », empreint de métissage et « non-raciste ».
Il s’agit d’essayer de réintégrer le lusotropicalisme au Portugal dans des contextes précis, du temps de son appropriation lente et ambiguë par le salazarisme, à celui de ses habits neufs (Communauté des pays de langue portugaise, lusophonie, relations avec l’Afrique et le Brésil, imaginaire national),en passant par ce temps des « Monsieur Jourdain » où les élites portugaises se mirent à faire du lusotropicalisme sans toujours le savoir.
Si le lusotropicalisme a survécu à la révolution des Œillets, il a cessé d’être hégémonique mais se perpétue sous la forme d’un néo-lusotropicalisme.

 

Mohamed Mimoune, « La persistance du discours impérial pendant la dictature franquiste : les discours de légitimation de la présence espagnole au Sahara Occidental (1958-1976) »

Le 10 janvier 1958, l’Espagne de Franco publiait un décret instituant la « provincialisation » de ses territoires alors seulement considérés comme des « protectorats » ou des colonies : le Sahara Occidental, l’enclave d’Ifni sur la côte atlantique et la Guinée Equatoriale. En pleine période de décolonisation à l’échelle européenne, et alors que de nombreux pays africains avaient obtenu ou étaient sur le point d’accéder à l’indépendance, l’Espagne décidait d’étendre officiellement son territoire en faisant notamment du dénommé « Sahara espagnol » sa « province 53 », qui allait donc, pendant 18 ans, faire partie intégrante du pays. La perspective de l’exploitation économique du territoire, la proximité géographique avec les Îles Canaries ainsi que la volonté de maintenir une présence outre-mer suite à la perte du protectorat au Maroc en 1956, motivèrent le régime franquiste à modifier le statut du Sahara espagnol, en le faisant passer de simple colonie à province espagnole à part entière, se montrant ainsi à contre-courant de l’histoire internationale se déroulant à ses portes.
Ainsi, afin de répondre aux différentes injonctions en faveur d’une décolonisation du territoire (résolutions de l’ONU, pressions des pays voisins ayant des vues sur cette province, mouvements nationalistes sahraouis), le régime construisit un discours visant à légitimer sa présence au Sahara, utilisant diverses stratégies ayant pour but de montrer le caractère prétendument « spécifique » du colonialisme espagnol, différent de l’impérialisme de pays tels que la France ou le Royaume-Uni.
L’analyse de ce discours à travers des extraits tirés du NO-DO ainsi que de la presse sous contrôle d’Etat comme le quotidien Ya pendant la période où le Sahara était « la province 53 », permettra de mettre en avant la persistance du discours impérial et son caractère obsolète à travers l’étude des principales caractéristiques de la représentation de ce territoire. Cette étude nous permettra de faire apparaître l’obsolescence de la rhétorique coloniale de l’Etat espagnol, et notamment sa supposée « mission civilisatrice » en Afrique – argument déjà à l’œuvre contre les Républicains pendant la guerre civile espagnole – ainsi que la glorification des réalisations du régime dans la province. Sera également étudiée l’évolution de ces caractéristiques en rapport avec les événements de la période et notamment, pendant les dernières années, avec le processus de décolonisation enclenché par l’Espagne, qui débouchera finalement sur l’occupation du territoire par le Maroc (Marche Verte) et le départ définitif des Espagnols en février 1976.

Virginie Tisserant, « Occidentaliser l’Ibéro-Amérique par l’Ibérosphère: comment le parti politique Vox tente de réécrire les relations bilatérales et la mémoire des empires ibériques »

En 1991 lorsque Francis Fukuyama publie l’ouvrage La fin de l’histoire et le dernier des hommes, il abonde en faveur du fait que la victoire du libéralisme et des démocraties libérales pousse les Etats à nouer des relations commerciales plutôt qu’à se faire la guerre. Il n’y aurait plus de troisième guerre mondiale. Une année plus tard, Samuel Huntington lui répond dans un autre ouvrage : Le choc des
civilisations et parle d’une nouvelle forme de conflit, la guerre sera ethnique, tribale ou culturelle.
En octobre 2020 dans la Carta de Madrid, la fondation Disenso rattachée au parti politique Vox évoque l’Ibérosphère pour écrire un discours alternatif à celui de l’Ibéro-amérique et contrer la nouvelle vague progressiste latino-américaine.
L’objectif affiché est de libérer la région et ses peuples de tout « déterminisme historique » et des « régimes totalitaires d’inspiration communiste ». En juin 2021, les députés de Vox au Parlement Européen organisent le premier Sommet ECR-Eurolat “pour la liberté et la démocratie en Ibéro-Amérique ».
A partir de l’étude des discours des membres de Vox ainsi que des méthodes et des pratiques du parti, cette intervention propose d’étudier la notion géopolitique d’Iberosphère dans un contexte de guerre culturelle ouverte afin d’interroger le renouveau des relations bilatérales entre l’Espagne et les pays latino-américains.
Cette dynamique de relecture de la mémoire d’empire s’inscrit dans une pratique d’implantation des réseaux d’influence et de laboratoires d’idées de la droite illibérale en Amérique latine. La revendication identitaire de l’Espagne permet de défendre « l’occidentalité de l’ibéro-amérique » et de construire un hispanisme ethnique qui entend compter dans l’élaboration et la naissance du nouvel ordre mondial.

 

Darío Varela Fernández, « Iberoesfera ¿el nuevo concepto de Vox para resucitar el viejo imperio? »

La irrupción con fuerza del partido de extrema derecha español en el Congreso de los diputados y en diferentes parlamentos autonómicos en el año 2019 supuso no solamente un seísmo
político sino también discursivo, simbólico e identitario; sirva de ejemplo la foto de su líder, Santiago Abascal, rodeado del resto de diputados de su partido ese mismo año en el que posa
mostrando un ejemplar de Defensa de la Hispanidad de Ramiro de Maeztu.
Un año más tarde, el mismo partido parece querer alejarse de los viejos conceptos operativos tradicionales (hispanidad, iberoamericanismo) y comienza a hacer circular uno nuevo, el de “Iberoesfera”. Así, encontramos a partir del 2020 un uso recurrente del término en discursos parlamentarios, en comunicaciones y eventos del think tank del partido (Fundación Disenso) y a través del periódico dependiente de esta última, que pasa de llamarse La Gaceta a La Gaceta de la Iberoesfera el 12 de octubre del 2020.
El objetivo principal de nuestro estudio será pues el indagar sobre la intencionalidad del concepto de nuevo cuño, del sentido que encierra el mismo y si tras éste se esconde una relectura
o intento de recrear un imaginario imperial reactualizado del espacio ibérico y sus antiguos espacios coloniales en el presente.
En un primer tiempo exploraríamos la creación del término, las primeras menciones tanto en el mundo intelectual / académico como en el mundo político y sus primeros usos para, a continuación, interesarnos sobre la promoción de este, tratando de indagar sobre la premura con la que tratan de difundirlo. Ello nos llevaría a observar si se trata de una argucia para crear o desarrollar redes de contactos con otros partidos reaccionarios en los países de lengua española y portuguesa deseosos de unirse para crear una visión unificada de sus pasados respectivos.
Acto seguido, nuestro objetivo sería el tratar de presentar cómo Vox y sus afines se representan ese pasado en común, cuál es la visión contemporánea que desde ese espacio político se hace del viejo imperio español y de si este incluye en su relato el espacio luso.
Por último, tras interesarnos a la visión del pasado, trataríamos de presentar la visión de futuro que se esconde detrás del concepto de “Iberoesfera” prestando especial atención a la plasticidad del término para tratar eventualmente de construir un relato reaccionario internacional en el que, desde el punto de vista de Vox, el liderazgo de ese nuevo viejo imperio, aunque meramente discursivo e ideológico sería, una vez más, el destino de España.

Rafael Vázquez García, “Un pasado que volver a conquistar”. El discurso de la derecha y la extrema derecha en España sobre la Hispanidad

En los últimos años, las narrativas promovidas por la derecha y la extrema derecha en España han revitalizado un discurso sobre la Hispanidad que reinterpreta el pasado imperial como un eje identitario fundamental para el nacionalismo español contemporáneo. Este fenómeno se manifiesta en una serie de temas clave que combinan un orgullo nostálgico por el pasado imperial con una oposición frontal a las corrientes progresistas, cosmopolitas y decoloniales. La propuesta pretende analizar estos discursos desde una perspectiva crítica, explorando sus raíces históricas, sus implicaciones ideológicas y su impacto en el debate público y político actual.
En esta propuesta se abordará cómo se utiliza el legado del imperio español como un recurso para reforzar el sentimiento de unidad nacional, destacando la apropiación simbólica del pasado imperial en discursos políticos, educativos y mediáticos. Para ello se explorará la exaltación del papel del imperio español como portador de una « misión civilizadora, » en la que la conquista y la colonización son reinterpretadas como actos de progreso y beneficio para los pueblos colonizados.
Igualmente se pretende examinar la narrativa que posiciona a España como defensora de la civilización occidental frente a lo considerado bárbaro o primitivo, y cómo esto se vincula a una visión idealizada de la Hispanidad como pilar de la cultura occidental. En este mismo sentido, se examinará cómo la religión católica es utilizada como eje ideológico y simbólico para reforzar una visión conservadora de la Hispanidad, vinculándola con la defensa de los valores tradicionales frente a la modernidad secularizada.
Se analizará igualmente la reivindicación de figuras históricas como Cristóbal Colón, Hernán Cortés, Francisco Pizarro y Vasco Núñez de Balboa, entre otros, y su resignificación como iconos de valentía, patriotismo y grandeza nacional.
Se abordará asimismo la resistencia a aceptar responsabilidades históricas, planteando cómo se utiliza el rechazo a las disculpas como un elemento de afirmación nacional frente a las demandas de justicia histórica provenientes de América Latina.
Por último, se analizará cómo estos discursos se posicionan en oposición directa a las corrientes decoloniales, progresistas y cosmopolitas, señalando la construcción de un enemigo cultural representado por la izquierda, el feminismo, y el movimiento “woke”.
El análisis combinará herramientas de crítica del discurso, historia cultural y estudios poscoloniales para identificar las narrativas predominantes, sus fuentes y los medios a través de los cuales se difunden.
El trabajo busca en suma contribuir al entendimiento crítico de cómo la derecha y la extrema derecha en España reinterpretan el pasado imperial español para legitimar sus agendas políticas contemporáneas, explorando las tensiones entre nacionalismo, memoria histórica y las narrativas globales de justicia social.

Programme

PROGRAMME

JEUDI 3 AVRIL
Amphi Tillion, MRGT, Université d’Angers

9h15 Accueil des participants. Café.
9h30 Présentation

10h Conférence de E. Ucelay da Cal, « Herencias e interacciones entre la Península Ibérica y las Américas: el peso del pasado político-social desde finales del siglo XIX hasta hoy»

11h-13h Reviviscences impériales dans le débat actuel
Rafael Vazquez Garcia (U. Grenade), «“Un pasado que volver a conquistar”. El discurso de la derecha y la extrema derecha en España sobre la Hispanidad».
Darío Varela Fernández (Sorbonne Université), « Iberoesfera ¿el nuevo concepto de Vox para resucitar el viejo imperio? ».
Virginie Tisserant (U. Aix-Marseille, à distance), « Occidentaliser l’Ibéro-Amérique par l’Ibérosphère: comment le parti politique Vox tente de réécrire les relations bilatérales et la mémoire des empires ibériques ».

13h Repas

14h15-16h15 Depuis l’Afrique et l’Amérique
Yves Léonard (Centre d’Histoire de Sciences Po), « Le lusotropicalisme, présences d’un passé imaginaire ».
Sebastián Acevedo Ojeda (Sorbonne Université), « À la recherche d’une troisième voie hispanique comme alternative au capitalisme nord-américain et au communisme soviétique : relecture, idéalisation et exaltation du passé impérial et catholique en Colombie pendant la réaction conservatrice (1936-1946) ».
Luis Bertrand Fauquenot (Université d’Angers), « Les colonisations, espagnole et française, au Maroc (1912-1931). L’Africanisme espagnol et la circulation des idées entre les deux protectorats ».

Pause café

Présentation du podcast “Iberómanos. Un podcast sobre Historia, Ideología y   Geopolítica en el mundo ibérico global”, par Rodrigo Escribano Roca, Marie Curie Fellow.

20h Dîner au restaurant L’Ardoise, 7 place Molière, arrêt tram «Molière».

VENDREDI 4 AVRIL

9h15 Accueil des participants. Café.

9h30 Conférence de Lorenzo Delgado (CSIC, Madrid), «Nostalgie de l’empire et recherche d’un atout international.  L’Amérique latine dans l’action extérieure espagnole».

10h30-12h Mythes coloniaux du Franquisme
Álvaro Jimena (Université de Strasbourg), « Los últimos de Filipinas : un mythe impérial forgé par la propagande franquiste ».
Mohamed Mimoune (Université de Montpellier), « La persistance du discours impérial pendant la dictature franquiste : les discours de légitimation de la présence espagnole au Sahara Occidental (1958-1976) ».

12h30-13h30 Café PUR, Présentation de Xavier Tabet, Françoise Martinez, Manuelle Peloille, Fabriques latines de l’eugénisme, par Luis Bertrand Fauquenot (3L.AM Angers).

13h30-14h45 Buffet

14h45-16h45 Instrumentalisations impériales
Christophe Araujo (Nanterre Université), « Une machine mémorielle à l’œuvre: l’Académie Portugaise d’Histoire et la défense de l’Empire (de sa création en 1936 à 1974) ».
Ombeline Anderouin (Université d’Angers), « Les relations entre le Mexique et l’Espagne : le cas du secteur touristique ».
Raphaël Benbouhou (Université de Lausanne), « Entre coalition et impérialisme sportif. Une reconstruction symbolique de l’“Empire“ par la Royale Fédération Espagnole de Football et ses relations à la FIFA (1939-1953) ».

Conclusions du colloque

Informations pratiques

Cómo llegar al Campus
– desde la estación de FFCC St Laud, subir las escaleras y tomar la línea C con destino « Belle-Beille Campus » (salen cada 10 minutos aprox. y el trayecto dura unos 28 minutos). Pago 1.5€: comprando billete físico en el andén o directamente con tarjeta sin contacto en los tranvías.
– desde el centro, estación Molière, cualquiera de las dos líneas con destino « Belle-Beille Campus »
– taxi : unos 10-15 minutos. Coste : 14-16 euros.
– caminando : 5 kilómetros pasando por el Parque Balzac, 1 hora.

Lugar
El congreso se celebra en la Maison de la Recherche Germaine Tillion, (MRGT), Amphi Tillion.

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Cena
jueves 3 de abril, 20h, L’Ardoise, Place Molière
+33 2 72 73 11 91

Para turistear
Oficina de turismo
Mapa transporte público

Qué ver : Château d’Angers, Musée Jean Lurçat, Musée Pincé
En las afueras : Savennières, Béhuard

 

Comité d’organisation

Christophe Araújo (Nanterre Université, Études romanes)
Andrea Cabezas Vargas (U. Angers, co-responsable axe 1 SFR Confluences)
Yves Léonard (Sciences Po Poitiers)
Manuelle Peloille (3L.AM, U. Angers)
Matthieu Trouvé (Centre Émile Durkheim, U. Bordeaux Montaigne)

 

Denis Campedel (gestionnaire, U. Angers)
Joëlle Vinciguerra (gestionnaire, U. Angers)

 

Comité scientifique international

Victor Barros (U. Nouvelle de Lisbonne)
Francisco Bethencourt (King’s College, London)
Sérgio Campos Matos (U. Lisbonne)
Olivier Dard (Sorbonne Université)
Morgane Delaunay (U. Rennes)
Lorenzo Delgado Gomez-Escalonilla (CSIC, Madrid)
Javier Fernández Sebastián (U. País Vasco, Bilbao)
David Marcilhacy (Sorbonne Université)
Gilles Richard (U. Rennes)

CFP – español

Desde el colapso del bloque comunista, los imperios, que la historia parecía haber enterrado, han vuelto en primer plano: la pretensión de un imperio ruso ha resurgido de las cenizas de la URSS, mientras que Estados Unidos, a falta de un adversario a su altura, reafirmaron su deseo de dominio universal con la invasión de Kuwait en 1990[1]. Desde entonces, sin embargo, la supremacía de los Estados Unidos no ha dejado de verse desafiada por otras potencias que aspiran a crear un mundo multipolar.

La Península Ibérica no queda fuera de la cuestión imperial, tanto respecto a su historia como de la actualidad. También es importante tener en cuenta el poder de algunas de las antiguas colonias (como Brasil, miembro de los BRICS), lo que obliga a abandonar la perspectiva binaria de metrópolis vs antiguas colonias, considerando influencias cruzadas.

España, potencia media a finales del siglo XX, se convirtió a principios de la década de 2000 en el segundo inversor en sus antiguas posesiones americanas, por detrás de Estados Unidos. Portugal, por su parte, intenta mantener vínculos tanto culturales como, sobre todo, económicos y políticos, dentro de la estructura de los Países Africanos de Lengua Oficial Portuguesa (PALOP), últimos vestigios de su caído imperio.

La idea de imperio estructura tanto la historia de la península como la de las potencias ibéricas. Al haber sido parte integrante de los imperios romano y omeya, fue en muchos sentidos un imperio: porque Alfonso VI, en pleno apogeo del Reino de León, quiso situarse por encima de los demás reinos de la Reconquista, y se llamó a sí mismo «Emperador sobre todas las naciones de España»; porque a partir de 1516 formó parte de los territorios del Imperio de Carlos V, y luego, en 1580, pasó a hacerse con Portugal; porque fue el centro de una inmensa área discontinua unida por la religión católica y la lengua castellana, «compañera del imperio» en palabras del gramático Antonio de Nebrija, siguiendo una lógica de dominación de las demás lenguas peninsulares. Un imperio cuya base metropolitana, firmemente establecida por Isabel la Católica a pesar de su carácter compuesto, se debilitó posteriormente hasta el desastre de la pérdida de Cuba y Filipinas en 1898. Por último, el Imperio portugués, cuyos primeros cimientos se pusieron en 1415 con la conquista de Ceuta, y cuya apropiación y explotación de los territorios de la ruta hacia la India fueron aumentando hasta el inicio del proceso de descolonización que comenzó a partir del 25 de abril de 1974.

El espacio ibérico ha estado, pues, profundamente marcado por la desaparición de imperios, aunque se diera en épocas diferentes. El hundimiento de los imperios coloniales español y portugués puso de manifiesto hasta qué punto la propia constitución de la nación en España y Portugal dependía de sus posesiones extrametropolitanas. Obligó a las dos potencias a volver a centrarse en sí mismas, lo que en España tomó la forma de una política colbertista en pleno franquismo, coronada por un éxito desigual. Mientras que la España de Juan Carlos mantuvo su deseo de conservar los vínculos con las antiguas colonias, el Portugal democrático se caracterizó por un olvido casi instantáneo de la existencia del imperio, aunque algunos no se resolvieran a la pérdida de una proyección imperial.

En el caso de España, el discurso político del siglo XX revela que parte de sus dirigentes nunca dejaron de querer recuperar la influencia sobre los territorios perdidos, primero culturalmente por falta de medios y capital[2], luego económicamente al aumentar la riqueza nacional[3]. El franquismo se guiaba por el deseo de revivir el glorioso imperio, tanto sobre todas las « naciones » de España, como frente a los nuevos infieles llamados «rojos», como sobre el mundo, mediante la difusión de la cultura española y la religión católica, resumida en la expresión de Falange «comunidad de destino en lo universal». Pero el deseo de revivir el imperio adoptó otras formas que la Hispanidad franquista. En primer lugar, coincidió con su hundimiento definitivo, ya que la idea de la raza, comunidad cultural, espiritual y religiosa, venía desarrollándose desde finales del siglo XIX. En segundo lugar, sobrevivió, en forma de «poder blando», liberado de su componente religioso, visible en los discursos del rey en la democracia. En este asunto cabe tener en cuenta el desarrollo de esta idea de raza en América, donde fue ampliamente promovida a principios del siglo XX[4]. También hay que tener en cuenta la promoción de la idea de imperio en Cataluña, y no sólo desde Madrid[5].

Además, desde 1898, el deseo de resurgimiento se ha topado con la formación de potencias regionales entre estas antiguas colonias independientes, como Brasil y México, y con el uso político cada vez mayor del legado de los imperios prehispánicos, en particular los incas y los aztecas.

En el caso de Portugal, el Imperio ocupó un lugar central en el pensamiento y la atención intelectual de las sucesivas potencias portuguesas de los siglos XIX y XX. El apego visceral a la cuestión imperial muestra un país traumatizado por la pérdida de Brasil (1822-1825) y que hizo todo lo posible para que la historia no se repitiera. Así, las últimas décadas de la Monarquía estuvieron marcadas por las tensiones imperiales europeas en Asia y sobre todo en África, como durante el Ultimátum de 1890 estuvo a punto de hacer tambalear la vieja alianza con la corona británica. Del mismo modo, durante el corto periodo republicano, y más aún durante la dictadura entre 1926 y 1974, la cuestión imperial estructuró el pensamiento de los gobernantes, hasta el punto de arrastrar a la metrópoli a la espiral de la guerra colonial, que fue también el principal factor de caída del régimen autoritario portugués. Celebrado sobre todo en 1940 y 1960, el Imperio fue un pilar del régimen y el símbolo de un Portugal que no pretendía limitarse sólo a la península Ibérica[6]. Por ejemplo, el lusotropicalismo de Gilberto Freyre fue utilizado por las autoridades para caracterizar el excepcionalismo colonial de Portugal y defender en la escena internacional una forma singular de construir un imperio, presentada como exenta de violencia y promotora del mestizaje[7]. La ceguera ante los desafíos del siglo llevó al Presidente del Consejo, António de Oliveira Salazar, a defender la política colonial del país «orgullosamente solo», a pesar de la inexorable lucha por la independencia de los países africanos.

La atención se centra aquí en la relectura de los imperios español y portugués en el contexto de la competencia entre potencias que aspiran a la dominación universal (Estados Unidos, Europa, China, la Umma, etc.).

 

NOTAS

[1] Así lo señalan Alexander J. Motyl en Imperial Ends. The decay, collapse, and revival of Empires (Nueva York, Columbia University Press, 2001) y Herfried Munkler en Empires. The logic of world domination from Ancient Rome to the United States (Cambridge, Polity, 2007). El primero hace hincapié en el resurgimiento del imperio ruso, mientras que el segundo subraya la vocación imperial de Estados Unidos y Europa como contrapeso [2].

[2] Así fue el «imperio de papel» descrito por Lorenzo Delgado en su libro homónimo (Imperio de papel, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1992).

[3] El mismo autor, en su obra anterior, Diplomacia franquista y política cultural hacia Iberoamérica, 1939-1953 (Madrid, CSIC, 1988), cita las palabras del diplomático Alfredo Sánchez Bella, comparando las relaciones culturales con las antiguas colonias a un compromiso, que se concretaría en lazos económicos.

[4] David Marcilhacy, Raza hispana. Hispanoamérica y lo imaginario nacional en la España de la Restauración, Madrid, Centro de Estudios políticos y constitucionales, 2010.

[5] Enric Ucelay da Cal ha escrito una obra exhaustiva sobre el componente catalán del discurso imperial, rebatiendo la opinión generalizada de que era exclusivamente castellano (El imperialismo catalán, Barcelona, Edhasa, 2003). Debido a la falta de poder marítimo, la Corona de Aragón, de la que formaba parte Cataluña, no pudo establecer su imperio mediterráneo en el siglo XIV [6].

[6] Véase, por ejemplo, el lugar del imperio en História de Portugal editada por Damião Peres (Damião Peres, ed.), História de Portugal, Barcelos, Edição Portucalense, 1928 a 1935, 7 volúmenes), obra monumental escrita a finales de los años veinte y treinta, pero también una obra colectiva centrada en el imperio y publicada en el marco de las conmemoraciones de 1940 (António Baião, Hernâni Cidade, Manuel Múrias (dir.), História da Expansão Portuguesa no Mundo, Lisboa, Editorial Ática, 1937-1940, 3 volúmenes).

[7] Cláudia Castelo, «O modo português de estar no mundo». O Lusotropicalismo e a Ideologia colonial portuguesa (1933-1961), Oporto, Afrontamento, 1999.

CFP – portugués

Encuadramento
Desde o colapso do bloco comunista, os impérios, que a história parecia ter enterrado, voltaram ao primeiro plano: a reivindicação de um império russo ressurgiu das cinzas da URSS, enquanto os Estados Unidos, sem adversário à altura, reafirmaram a sua vontade de domínio universal desde a invasão do Kuwait em 1990[1]. Desde então, porém, a supremacia dos Estados Unidos continua a ser posta em causa por outras potências que aspiram a criar um mundo multipolar.

A Península Ibérica está preocupada com o regresso da questão imperial, tanto historicamente como na atualidade. Nos últimos anos, tivemos também de reparar o papel e o poder crescente de algumas das antigas colónias (como o Brasil, membro dos BRICS), o que significa que temos de abandonar a perspetiva binária de metrópoles e de antigas colónias.

A Espanha, potência média no final do século XX, tornou-se, no início dos anos 2000, o segundo maior investidor nas suas antigas possessões americanas, atrás dos Estados Unidos, que se apoderaram da sua última colónia em 1898. Portugal, por seu lado, tenta manter laços culturais e, sobretudo, económicos e políticos na estrutura dos Países Africanos de Língua Oficial Portuguesa (PALOP), últimos vestígios do seu império desvanecido.

O império estrutura tanto a história da península como a história das potências ibéricas. Tendo sido parte integrante dos impérios romano e omíada, a Península Ibérica foi, em muitos aspetos, um império: porque Afonso VI, no auge do Reino de Leão, quis colocar-se acima dos outros reinos da Reconquista e intitulou-se « Imperador de todas as nações de Espanha »; porque a partir de 1516 ela fez parte dos territórios do Império de Carlos V e depois, em 1580, passou a integrar Portugal e as suas possessões coloniais; porque era o centro de uma imensa área descontínua de religião católica e de língua castelhana, « companheira do império », nas palavras do gramático António de Nebrija, seguindo uma lógica de domínio das outras línguas peninsulares. Um império cuja base metropolitana, firmemente estabelecida por Isabel, a Católica, apesar do seu carácter compósito, enfraqueceu posteriormente até ao desastre da perda de Cuba e das Filipinas em 1898. Por fim, o Império Português, cujos primeiros alicerces foram lançados em 1415 com a conquista de Ceuta, e cuja apropriação e exploração dos territórios ao longo da rota da Índia foi crescendo até ao início do processo de descolonização iniciado após o 25 de abril de 1974.

A região ibérica foi profundamente marcada pelo desaparecimento de impérios, embora em momentos diferentes. O colapso dos impérios coloniais espanhol e português revelou até que ponto a própria constituição da nação em Espanha e em Portugal dependia das suas possessões extra-metropolitanas. Obrigou as duas potências a recentrarem-se na Europa, o que em Espanha se traduziu numa política colbertista até meados do franquismo, coroada de um sucesso desigual, mas real. Enquanto a Espanha de Juan Carlos mantinha o desejo de preservar os laços com as suas antigas colónias, Portugal democrático caracterizava-se por um esquecimento quase instantâneo da existência do seu antigo império, mesmo que alguns não se resolvessem com a perda de uma projeção imperial.

No caso da Espanha, o discurso político do século XX revela que os seus dirigentes nunca deixaram de querer recuperar a influência sobre os territórios perdidos, primeiro culturalmente, devido à falta de meios e de capital[2], depois economicamente, à medida que a sua riqueza aumentava[3]. O franquismo foi guiado pelo desejo de reviver o império glorioso, tanto sobre todas as nações de Espanha, contra os novos infiéis que eram os « vermelhos », como sobre o mundo, através da difusão da cultura espanhola e da religião católica, resumida na expressão « comunidade de destino no universal » da Falange. Mas o desejo de fazer renascer o império assumiu outras formas para além da Hispanidad de Franco. Em primeiro lugar, coincidiu com o seu colapso definitivo, uma vez que a ideia de raça, uma comunidade cultural, espiritual e religiosa, se tinha desenvolvido desde o final do século XIX. Em segundo lugar, sobreviveu, sob a forma de « soft power », despejado da sua componente religiosa, visível nos discursos reais da democracia. Mas a questão é complexa em dois aspetos: temos de ter em conta o desenvolvimento desta ideia de raça na América, onde foi amplamente promovida no início do século XX[4]. É igualmente necessário ter em conta a promoção da ideia de império na Catalunha, e não apenas no centro madrileno[5]. Por outro lado, a partir de 1898, a vontade de reavivamento depara-se com a formação de grandes potências regionais entre estas antigas colónias independentes, como o Brasil e o México, paralelamente à utilização crescente do legado dos impérios pré-hispânicos, nomeadamente os Incas e os Astecas.

No caso de Portugal, o Império esteve no centro do pensamento intelectual e da atenção dos sucessivos poderes portugueses durante os séculos XIX e XX. O apego visceral à questão imperial mostra um país traumatizado pela perda do Brasil (1822-1825) e que tudo fez para que a história não se repetisse. Assim, as últimas décadas da Monarquia foram marcadas por tensões imperiais europeias na Ásia e sobretudo em África, como quando o Ultimato de 1890 quase abalou a velha aliança com a coroa britânica. De igual modo, durante o curto período republicano, e mais ainda durante a ditadura entre 1926 e 1974, a questão imperial estruturou o pensamento dos detentores do poder, ao ponto de arrastar a metrópole para a espiral da guerra colonial, que foi também o principal fator que levou à queda do regime autoritário português. Celebrado com força nas datas de 1940 e de 1960, o Império foi um pilar do regime e o símbolo de um Portugal que não pretendia limitar-se à Península Ibérica[6]. O lusotropicalismo de Gilberto Freyre, por exemplo, foi utilizado pelas autoridades para caraterizar o excecionalismo colonial português e para defender a nível internacional uma forma única de construir um império, apresentado como isento de violência e promotor da mestiçagem[7]. A cegueira perante os desafios do século levou o Presidente do Conselho, António de Oliveira Salazar, a defender a política colonial de um país « orgulhosamente só », apesar da inexorável luta pela independência dos países africanos.

A ênfase é posta na releitura dos impérios espanhol e português no contexto da competição entre potências que visam o domínio universal (EUA, Europa, China, Ummah…).

 

Temas possíveis:

– Operacionalidade do conceito político (distinto de hegemonia, dominação, etc.)

– Relações internacionais vs. geopolítica

– Periodização (por país/comparação)

– Discursos relativos à reconstituição, sob outras formas, de antigos impérios (revivalismo). Utilização de métodos de soft power. Estratégias para lidar com os « impérios » actuais (EUA, China, Rússia).

– Análise dos actores, das técnicas e dos objectos do desenvolvimento económico nos impérios antigos

– Mitos, imaginação, simbolismo e representações dos impérios,

– Lugares e espaços da memória imperial (ou contra-imperial)

– Debates em torno de: Aliança Ibérica / Europeização / Integração hispano-europeia / Ibero-Americanismo

 

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[1] É o que Alexander J. Motyl assinala em Imperial Ends. The decay, collapse, and revival of Empires (Nova Iorque, Columbia University Press, 2001) e Herfried Munkler em Empires. The logic of world domination from Ancient Rome to the United States (Cambridge, Polity, 2007). O primeiro sublinha o ressurgimento do império russo, enquanto o segundo destaca a vocação imperial dos Estados Unidos e da Europa como contrapeso.

[2] Trata-se do « império do papel », descrito por Lorenzo Delgado no seu livro homónimo (Imperio de papel, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1992).

[3] Na sua obra anterior, Diplomacia franquista y política cultural hacia Iberoamérica, 1939-1953 (Madrid, CSIC, 1988), o mesmo autor cita o diplomata Alfredo Sánchez Bella, comparando as relações culturais com as antigas colónias a um noivado, seguido de laços económicos.

[4] David Marcilhacy, Raza hispana. Hispanoamerica y lo imaginario nacional en la España de la Restauración, Madrid, Centro de Estudios políticos y constitucionales, 2010.

[5] Enric Ucelay da Cal escreveu uma obra exaustiva sobre a componente catalã do discurso imperial, contrariando a ideia generalizada de que se tratava de um discurso exclusivamente castelhano (El imperialismo catalán, Barcelona, Edhasa, 2003). Devido à falta de poder marítimo, a Coroa de Aragão, de que a Catalunha fazia parte, não conseguiu estabelecer o seu império mediterrânico no século XV.

[6] Veja-se, por exemplo, o lugar do império na História de Portugal editada por Damião Peres (Damião Peres, (dir.), História de Portugal, Barcelos, Edição Portucalense, 1928 a 1935, 7 volumes), obra monumental escrita no final da década de 1920 e na década de 1930, mas também uma obra coletiva centrada no império e publicada no âmbito das comemorações de 1940 (António Baião, Hernâni Cidade, Manuel Múrias (dir.), História da Expansão Portuguesa no Mundo, Lisboa, Editorial Ática, 1937-1940, 3 volumes).

[7] Cláudia Castelo, O modo português de estar no mundo. O Lusotropicalismo e a Ideologia colonial portuguesa (1933-1961), Porto, Afrontamento, 1999.

Axes de travail

  • Opérabilité du concept politique (à distinguer de hégémonie, domination…)
  • Relations internationales vs géopolitique
  • Périodisation (par pays/comparée)
  • Discours relatifs à la reconstitution, sous d’autres formes, des anciens empires (revival). Usages des méthodes de pouvoir culturel (soft power). Stratégies face aux « empires » actuels (USA, Chine, Russie) (avancer masqué, on ne peut plus assumer volonté d’empire, voc de substitution)
  • Examen des acteurs, techniques et objets de mise en valeur économique des anciens empires
  • Mythes, imaginaires, symbolique, représentations des empires,
  • Lieux et espaces de mémoire impériale (ou contre-impériale).
  • Débats autour de : Alliance ibérique / européisation / hispanité-construction européenne/ ibéro-américanisme

Bibliographie

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