L’action de médiation animale expérimentée par la BU d’Angers de novembre à décembre 2019 a eu une bonne couverture médiatique, et connu une affluence soutenue. Y avait-il un plan de comm’ pré-établi ? Quel effort de comm’ avons-nous vraiment fait et pourquoi ? Obtenir une couverture médiatique était-il le résultat escompté ou cette action est-elle une é-nième illustration de l’adage “Agir pour communiquer ” ?
Le présent billet reprend, en fin de post, le texte du billet de présentation de l’action publié dans la nuit du 13 au 14 novembre sur le site web de la BU, histoire de l’archiver quelque part.
Il permet de recenser, à chaud, la couverture presse faite sur l’action et la manière dont nous avons été contactés par des journalistes, et un essai de quantification des vues/partages des contenus partagés par nous sur les réseaux sociaux.
Il revient enfin sur notre “non-plan-de-comm'” délibéré et l’idée que certaines choses “marchent toutes seules” lorsqu’on touche juste sur une idée “dans l’air du temps” et qu’on répond à un besoin, même inexprimé en tant que tel.
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A. Revue de presse
Dès le lendemain de la première action le 13 novembre 2019, le site Actualitté, sans doute attiré par le tweet posté à minuit et demi une fois le billet de présentation de l’action enfin rédigé, a proposé une synthèse de l’action en reprenant les informations données par le site web de la BU et nos clichés en CC-By : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/contre-le-stress-et-la-solitude-des-chiens-a-brosser-et-caliner-en-bibliotheque/97836 – nous n’avons pas été contactés (et c’est le genre de moment où on apprécie avoir construit un contenu et un argumentaire un peu structuré, même si je n’avais pas imaginé, en le rédigeant à chaud après voir passé l’aspirateur, qu’il servirait de dossier de presse).
Le compteur du site Actualitté indique plus de 4000 partages de leur billet sur Facebook et est le point de départ, me semble-t-il de la plupart des demandes, qui viendront ensuite surtout de la presse locale.
Le 22 novembre, une journaliste de Ouest France se présente spontanément pour faire un petit reportage in situ à la BU Belle Beille “Des chiens à câliner pour étudiants stressés” https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/angers-des-chiens-caliner-pour-des-etudiants-stresses-6627539 qui sera publié le 27/11, notamment sous forme d’un petit reportage Facebook, lui aussi beaucoup vu et partagé : https://www.facebook.com/watch/?v=911639332563665 (plus de 1600 réactions, 3300 commentaires). Beaucoup d’étudiants nous disent avoir entendu parler de l’action par leur famille (j’ai le souvenir d’une histoire de grand-mère à la Roche sur Yon), hors d’Angers via cet article ou le poste Facebook.
Un charmant étudiant en journalisme de Strasbourg (IEJ) fait un joli travail d’interviews de collègues, d’étudiantes, et arrive à m’avoir au téléphone pour un dossier d’école : j’espère qu’il aura eu une bonne note à son exercice.
Le 27 novembre au matin, nous épongeons dans la joie et la bonne humeur (non, ça c’est de la comm’ ou un cliché), pour de vrai dans l’angoisse et le stress, une inondation à la BU Saint-Serge : entre deux points avec les entreprises et la DPI, je reçois trois coups de fil de journalistes sur la médiation animale, dont une équipe de France TV Nantes qui veut venir filmer le soir même l’action chiens/lapins. Ne sachant pas si nous pourrions réouvrir la BU et y rétablir a minima l’électricité, en encore moins maintenir l’action et ayant d‘autres chats à fouetter aspirateurs à eau à passer, je décline. Après des échanges hebdomadaires, une annulation pour grippe de la médiation devant être couverte, nous avons échappé au côté “Vu à la télé” : vu les quelques réactions très négatives de militantes de la cause animale, suite à la petite vidéo Ouest France,exprimant sur les réseaux sociaux inquiétude et indignation à propos de la souffrance présumée de nos hôtes à quatre pattes et de l’exploitation indigne dont ils participeraient, j’avoue ne pas avoir été fâchée d’éviter une couverture télé en prime time.
L’équipe de comm’ de l’université d’Angers vient faire un petit sujet vidéo dans le noir le 27 au soir qui a été présenté dans les Newsletters personnels et étudiants de l’UA début décembre.
Le 28 novembre, un jeudi, la BU sinistrée accueille malgré tout (à peu près dignement, quoiqu’en lumière naturelle) la conférence de presse d’annonce du rapprochement des universités Angers et Le Mans, avec les maires, présidente de région et présidents des deux universités. J’avoue, j’avais laissé traîner sur un mobilier une affichette avec une photo de golden retrievers, en réaménageant le Carré Maine dans une configuration “Accueil de politiques” après la phase “Accueil d’animaux”, . Une journaliste de RCF Anjou saisit la perche et demande à faire un petit reportage le 29 à la BU Belle Beille, pour la première action “Chats”. Le reportage est très réussi à mon sens : https://rcf.fr/actualite/societe/angers-des-animaux-la-bu-pour-destresser-les-etudiants-en-revision Contrairement à celui de Ouest France, je n’ai pas la moindre idée de son audience.
Le 29 novembre, une très courte mention (moins de 10 secondes) dans une chronique de Fanny Agostini sur Europe 1, m’est très souvent citée par des collègues que je croise à l’université : https://www.europe1.fr/societe/vivre-au-contact-des-animaux-une-solution-pour-notre-bien-etre-3934389 (je n’imaginais pas le nombre de gens écoutant Europe 1 – grève de Radio France en cours oblige, il y avait peut-être plus d’auditeurs de la radio privée). [Là, j’écrase une larme : j’ai toujours rêvé que l’une des journalistes réalisant La série documentaire ou des pieds sur terre, deux belles émissions de reportage axées sur l’écoute sur France Culture n’aient pas été par le buzz attirées ;-(]
Une journaliste du Monde Campus, curieuse, essaie de me joindre juste avant la dernière séance pour savoir s’il y aura une suite à l’opération : les grèves dans les transports l’empêchent en effet de venir voir s’il y a là un sujet pour elle. La toute dernière séance, le 20 décembre a lieu dans une BU Belle-Beille quasi déserte (75 personnes pour 1100 places), attire néanmoins une trentaine de personnes sur les deux heures. Deux journalistes du Courrier de l’Ouest sont présent : l’une prépare un petit sujet pour le spécial Portes ouvertes de l’UA, l’autre, François Lacroix, qui suit très régulièrement les actions de la BU, nous fait l’amitié d’un article plein d’humour et bien troussé comme cadeau de Noël : https://angers.maville.com/actu/actudet_-maine-et-loire.-chats-et-chiens-au-chevet-des-etudiants-dans-les-bu-d-angers_fil-3948130_actu.Htm.
Dernière réplique de non-communication fin mars 2020 : j’avais donc été contactée après la mention sur Europe 1 par une pigiste du Monde Campus. J’avais évoqué avec par mail le fait que les BU, un peu partout en France, prenaient un virage vers un concept alliant “collections + espaces de travail + lieux de vie”. Je me permettais de suggérer qu’il y avait là matière à quelque chose de moins anecdotique que notre histoire de toutous en bibliothèque. Nous échangeons quelques mails à ce sujet, je transmets un peu de biblio et quelques contacts. Puis, comme convenu, je la recontacte en février lorsque décision est prise de relancer l’opération. Nous passons la soirée du 4 mars à la BU St-Serge, entre deux lavages raisonnables de mains. La journaliste discrète et attentive reste présente au milieu des toutous et des étudiants jusqu’à 21h30… Et voilà comment, dans un contretemps savoureux lorsqu’on connaît le début de l’histoire, un article sur “La fermeture des BU, un grand vide dans la vie des étudiants” paraît dans la version en ligne du Monde Campus, deux semaines après la fermeture de la BU pendant le grand confinement #Covid_19 : https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/03/27/la-fermeture-des-bibliotheques-universitaires-un-grand-vide-pour-les-etudiants_6034612_4401467.html.
Un seul regret, à la lecture de cet article, bien écrit et assez fidèle à ma [louable et corporatiste] intention de contribuer à rendre visibles les initiatives des BU françaises : mes propos ont été repris en donnant l’impression qu’à Angers, la BU était responsable de tout ce qu’organisent les autres services de l’UA dans ses murs, ce qui est loin de ce que j’explique ici et de ce que j’ai pu dire lors de l’interview. Et, bien sûr, que cela arrive les semaines où Twitter a désactivé le compte @BUAngers suite à une sombre histoire d’âge du community manager et dans un contexte où nous sommes tou.te.s plus préoccupé.e.s par la pandémie et ses conséquences sanitaires, familiales, sociales et économiques que par les BU…
Côté réseaux sociaux, je me contente, sur la page Twitter de la @BUAngers d’annoncer l’action le jour même, et les collègues du groupe comm’ de la BUA relaient les liens presse. Comme toute photo de chiens ou chats sur internet, cela marche particulièrement bien, avec un mélange de pro des bibliothèques, comme toujours, et de vrais étudiants. Nous gagnons pas mal de followers, suite au dégât des eaux, dans la mesure où nous tenons à jour sur Twitter, et cela bénéficie paradoxalement aux photos de chats et chiens avec étudiants.
.Sur mon propre compte Twitter, l’effet toutou joue aussi : sur la période, sans atteindre les vues du compte institutionnel BUAngers.
L’actualité sur le compte Facebook de l’UA recueille une centaine de commentaires plutôt positifs et autant de likes divers. Instagram reste relativement atone côté compte institutionnel : je n’ai pas essayé de tracer où ont été partagées les milliers de photos, films, selfies, que les étudiants n’ont cessé de prendre tout au long des actions de médiations.
La tonalité des interactions est largement positive, même si trois militantes de la cause animale me font une frayeur et sentir la rapidité avec laquelle une situation peut déraper sur les réseaux sociaux. Je propose à toutes de venir voir sur place pour se faire leur propre idée mais aucune ne donne suite et le petit départ de mauvaise presse s’éteint de lui même, une autre cause plus légitime ayant sans doute remplacé celle des animaux de compagnie des Museaux pour des maux.
B. Un “non-plan de comm’ ” délibéré
Communication interne BUA minimaliste par mail et point d’info simple en réunion de site
J’ai expliqué longuement dans le billet Médiation animale, mignon certes mais encore ? la genèse de l’idée, et son côté petit projet personnel assumé. La mise en place étant restée incertaine jusqu’à tard dans l’année, et n’ayant pas envie du côté “beaucoup de bruit pour rien” au cas où l’idée n’aboutisse au final pas, je n’ai communiqué que tard en interne.
Les collègues de Saint-Serge ont été prévenus par mail assez en amont de l’action, suite au passage de Lucile Civel et des chiens, ceux de Belle-Beille, un peu plus tard dans le détail, après les quelques semaines de calage du financement et des dates…
C’est sans doute un peu insuffisant, comme souvent sur les projets qui n’impliquent pas une participation active de l’équipe, et cela n’a sans doute pas aidé à créer de l’adhésion notamment à Belle-Beille où je vais moins, même si la petite équipe qui a suivi le projet là bas était extrêmement motivée depuis le tout début et a porté l’accompagnement de bout en bout, je l’espère sans se mettre en danger relationnellement parlant.
De: “Nathalie Clot” <nathalie.clot@univ-angers.fr>
À: “scd sts” <scd_sts@listes.univ-angers.fr>, “scd dir” <scd_dir@listes.univ-angers.fr>
Envoyé: Vendredi 20 Septembre 2019 18:02:15
Objet: [Opération révision novembre-décembre] Médiation animale
Bonjour,Voici à peu près un an, nous avions plaisanté en cuisine sur comment inviter une présence animale à la BU pour nos publics, avec tout ce que cela suppose…En travaillant sur les cocons de siestes et comment accompagner les étudiants sur les périodes de révisions, j’avais repensé à ces échanges et regardé ce qui se faisait dans d’autres bibliothèques. J’avais été attirée par des dispositifs temporaires de médiation animale, où des temps de relaxation en présence d’animaux, chiens, chats, rongeurs (et lapins bien sûr) dressés et en présence de professionnels facilitateurs veillant à la qualité de la relation et à la sécurité de tous étaient organisés de manière régulière aux changements de saison.J’ai donc un peu regardé si ce type de services existait près d’Angers et suis tombée sur http://www.des-museaux-pour-des-maux.fr/ une structure comprenant 5 intervenantes et leurs chiens (Golden retriever, bichons hypoallergéniques), chats (ragdoll, de gros chats tout doux)lapins et cochons d’inde intervenant au CHU, auprès de personnes âgés, d’enfants malades, etc.Lucile Civel, la fondatrice de la structure, formée au Canada, avait déjà travaillé, dans le cadre de ses études dans des bibliothèques à Montréal avec des animaux. Je l’ai rencontrée aujourd’hui et lui ai montré les espaces de la BU St Serge et parlé un peu de Belle Beille qu’elle viendra voir si un vrai projet d’expérimentation émerge en cette fin d’année. Elle a été très touchée de l’accueil que les collègues présents ont réservé à ses 2 compagnes à poil long !Elle devrait revenir vers moi après un temps de travail avec ses associées pour nous proposer un dispositif “circonscrit” à un ou deux espaces fermés de la BU (un carré groupe du N1, le carré Carmin, le carré Maine peut-être), où irait qui veut sur des créneaux de quelques heures en journée d’ici la fin d’année pour voir si ça marche… La simple traversée de la BU et des bureaux avec les 2 golden retrievers a suscité quantité de réactions enthousiastes qui donnent envie de creuser l’idée.Je vous tiendrai au courant si un projet concret émerge de ce premier contact et suis preneuse de vos retours, négatifs comme positifs sur l’idée de base.Merci de votre attention,______De: “Nathalie Clot” <nathalie.clot@univ-angers.fr>
À: “scd sts” <scd_sts@listes.univ-angers.fr>, “scd dir” <scd_dir@listes.univ-angers.fr>
Envoyé: Jeudi 7 Novembre 2019 14:03:36
Objet: Re: [Opération révision novembre-décembre] Médiation animaleBonjour,N’ayant pas eu de retour négatifs argumentés sur mon mail de septembre, nous avons trouvé un petit co-financement et formalisé une manière de tester l’idée sur le terrain dans cette période un peu grise : nous venons (enfin) de réussir à finaliser une proposition et un co-financement pour tester l’idée de médiation animale en cette fin d’année un peu grise, dans les deux BU histoire de voir si ça prend et si ça vaudra la peine de travailler là dessus à l’avenir (ou au contraire si c’est un échec ne trouvant pas son public).L’axe de communication est bien être étudiant/accompagnement pendant le stress des révisions et je suis en train d’essayer de monter un partenariat avec le SUMPPS pour renforcer ce côté cocooning.Dans une période où les étudiants galèrent pour trouver de la place, des endroits où manger le midi, etc. il y a un risque que cela paraisse un peu décalé par rapport aux vrais besoins et l’idée est de cibler sur STS le mercredi soir entre 19h et 21h, en restant chiens et chats hypo-allergéniques (que ceux qui se sont inquiétés de mon goût connu pour les rongeurs de fils électriques à grandes oreilles et autres grignoteurs de livres se rassurent) sur 3 mercredis entre fin-novembre à STS et décembre et à BB le vendredi après midi, et de communiquer d’abord seulement sur place, à “bas bruit” et de laisser venir si un bouche à oreille se met en place [Note : le calage définitif des dates n’était pas achevé, retardé par les vacances scolaires]Le principe est de laisser la priorité aux places de travail et que cela vienne en plus pour ceux qui auraient envie de s’offrir un moment de chaleur et d’échanges. A suivre pour voir quelles seront les modalités pratiques que nous testerons. Lucile Civel devrait repasser la semaine prochaine pour voir cela avec moi, qui reste la porteuse de ce projet un peu décalé 😉Bonne journée,__________
Côté publics
De manière tout à fait délibérée, j’avais décidé, en accord avec la direction de la communication, de ne pas parler au public de l’action avant la première séance (en dehors de l’information aux collègues de la BU).
L’annonce du premier soir a donc été minimale : une affiche faite à la va vite et posée à 19h à l’arrivée des chiens, un téléviseur dans le hall avec un diaporama minimaliste en boucle centré sur une photo de goldens retrievers (oui, la plupart des TV de base acceptent les clés USB de nos jours, et MS powerpoint permet de faire des MP4 ou des dossiers de jpeg faisant des affichages éphémères visibles et frugaux), et quelques flyers avec les dates (eux aussi rédigés, hum, au dernier moment). Merci à Antoine, Katia, Florent, Valérie d’être passés en salle ou dans le hall pour en parler : je pense que c’est cette communication là, ô combien humaine et irremplaçable qui a le mieux fonctionné, le flyer proposé en fin d’échange mais jamais imposé n’étant qu’un aide mémoire pour les dates à venir (environ une centaine tirée en tout et pour tout).
Le bouche à oreille, ce meilleur plan comm’ du monde, aidé par le relais presse spontané permettant aux grands mères de bon conseil de donner des tuyaux à leurs petits enfants étudiants depuis la Roche sur Yon (témoignage recueilli par mes soins à la question : comment en avez-vous entendu parler ?) a fonctionné à plein et notre principal problème sur toutes les actions sauf la première et la dernière dans une BU quasi vide a été de gérer l’affluence et le succès.
Si des collègues d’autres bibliothèques trouvent de bons partenaires pour une action de ce genre, je conseillerais de ne pas créer trop d’attente au sein de la communauté étudiante, au risque de vraiment passer à côté, du fait de la foule, de l’aspect moment précieux pour ceux qui étaient au bon endroit au bon moment. Tous les témoignages en bibliothèque académique outre atlantique concordent : cela marche quasi sans comm’ et les étudiants deviennent vite les meilleurs ambassadeurs de ce type de choses faite et pensée pour eux, déconnectée des obligations scolaires.
Cela nous ramène à une idée qui m’est chère : une action utile, facile d’accès et émotionnellement chargée de manière positive pour les publics (utile, utilisable et désirable en somme) s’impose d’elle même avec un minimum d’effort de communication. C’est même à ça qu’on la reconnaît.
C. Le billet de présentation de l’action sur le site web bu.univ-angers.fr
Voici le texte du billet sur le site BU écrit pour présenter l’action de médiation animale mise en place en novembre 2019 à la BU : le statut de billet d’actualité sur le site web BU étant éphémère, le voici archivé ici pour mémoire.
Ce billet a été beaucoup lu par rapport à d’autres (plus de 3500 vues lorsque la moyenne tourne autour de 300) entre sa publication le 14/11/2019 et le 27/12/2017 – sans doute du fait qu’il a été cité par le site Actualitté dès le début de l’opération, a fait l’objet d’un lien dans les newsletters de l’UA et a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux.
Médiation animale
[Gif animé Antoine et les toutous : voir ci-dessus]
Une bibliothèque universitaire ne peut qu’effleurer les besoins de base des étudiants.
- Nous ne vous logeons pas, même si nous vous accueillons de quelques minutes à une dizaine d’heures par jour, 91 heures par semaine.
- Nous ne vous nourrissons pas, même si nous tentons de garantir la mise à disposition de zones de distribution automatique aux mêmes heures d’ouverture que les BU.
- Nous ne vous soignons pas, même si nous accueillons une fois par mois, alternativement dans chaque BU le service de médecine préventive pour échanger avec vous sur la prévention et les clés d’une vie en bonne santé.
Nous sommes pour vous un lieu de travail, de pause entre deux cours, de convivialité pour ne pas rester seul.e, de repos parfois, un lieu où vous trouvez quantité de livres, revues et services pour compléter vos cours ou nourrir vos recherches, voire un job étudiant pour une trentaine d’entre vous chaque année.
Nous vous écoutons beaucoup, que ce soit au travers d’enquêtes, mais aussi d’entretiens individuels et d’observations.
Vous nous dites avant tout que trouver une place dans les BU est important pour vous… et en ce moment très difficile. Même si cela ne se voit pas encore, nous y travaillons et espérons vous faire tester d’ici fin novembre quelques solutions pour mieux partager les espaces et tenter de proposer un peu de confort à tous ceux qui n’ont pas d’autre choix, entre deux cours, que de venir travailler assis par terre à la BU. [maj début décembre : fermer 300 places à la BU Saint-Serge le temps d’assurer réparations et remise en sécurité après un dégât des eaux sur une armoire électrique n’était pas prévu ;-(]
Vous nous dites aussi d’autres choses, plus intimes.
- Que vous êtes loin de chez vous.
- Que parfois vous vous sentez seul.es.
- Qu’en fin de journée, il vous arrive de saturer, avant une soirée de révisions et après une journée de cours ou de stage.
- Que vous étouffez.
- Que vous avez besoin de vous changer les idées mais que vous n’avez pas le temps, pas l’argent. Au milieu de toutes ces remarques, nous avons pu entendre : “mon chien me manque… Je voudrais bien prendre un chat mais je n’ai pas le droit/la place/l’argent…”
En tant que bibliothèque universitaire, nous vous proposons un premier type d’évasion, au travers un choix de romans empruntables gratuitement en nombre illimité, de BD, de revues, de DVD.
Nous mettons déjà à votre disposition des plaids, des coussins, des fontaines à eau, nous avons essayé de créer quelques zones de confort et de repos dans les BU… Des fauteuils, des livres, une boisson chaude… il ne manque plus qu’un chat ronronnant sur les genoux et un poêle réchauffant l’atmosphère.
Pour plein de raisons pratiques (allergies, attention au quotidien, ménage, bien-être animal, sécurité affective des personnes mal à l’aise en présence d’animaux), nous ne pouvons accueillir à demeure “le lapin, le chat ou le chien de la BU” ni autoriser les gens (à l’exception des personnes en situation de handicap accompagnées d’un partenaire animal) à venir avec leur animal de compagnie à la BU.
Nous avons donc choisi, pour tester l’idée avant de décider si cela était ou non un service à rendre en BU au moment des périodes de stress, de faire appel à un groupe de médiatrices animales angevines, Des museaux pour des mots, pour vous offrir, au sein de chaque BU, un espace de médiation animale, 2 heures par semaine jusqu’aux fêtes de fin d’année.
Nous avons été particulièrement attentifs à travailler avec des professionnelles pour lesquelles le bien-être de leurs partenaires animaliers est primordial et qui ne les considèrent ni comme des outils ni comme des jouets. Si cette question vous préoccupe, venez échanger avec elles, en présence de leurs partenaires, pour vous faire une idée, sur place, de comment les choses se passent pour les uns et pour les autres.
LA MÉDIATION ANIMALE C’EST QUOI ?
Un espace privilégié pour passer un moment avec un animal bienveillant dans un environnement paisible, le temps d’un câlin, d’un brossage, ou d’un échange silencieux, en présence de médiatrices professionnelles. Cela ne remplace pas une visite auprès de la médecine préventive (SUMPPS) ou de votre médecin si vous vous sentez déprimé.e ou anormalement fatigué.e, mais peut vous aider à lâcher prise et prendre un peu de recul.
POURQUOI À LA BUA ?
Parce que notre métier en BU est de partager des choses qu’il est parfois difficile de s’offrir quand on est étudiant : nous mettons à votre disposition un large choix de livres, des espaces où travailler seul ou en groupe, notamment le week-end et en soirée, l’emprunt de petit matériel trop coûteux pour un individu ou utile aux distraits. Alors, pourquoi ne pas rendre possible une occasion de contact avec des animaux ?
Ne pouvant imaginer de mettre en prêt des êtres vivants et sensibles, nous organisons donc, sur un temps limité, ces petits moments privilégiés de rencontres gratuits, ouverts à toutes et tous…
C’est une démarche fréquente au Canada, où plusieurs des médiatrices de Des museaux pour des mots ont été formées, et nous sommes heureux d’être parmi les premières BU françaises à essayer de transposer l’idée dans notre environnement, parce que nous pensons que le meilleur moyen de savoir si une idée est bonne, c’est de lui faire rencontrer les gens à qui elle est destinée et de les écouter, de regarder comment les choses se passent, en restant attentifs au bien être de nos invités à quatre pattes dans notre environnement de bipèdes. .. Dites-nous ce que vous en pensez via http://bu.univ-angers.fr/contact ou via Twitter @BUAngers ou tout simplement à l’accueil de la BU !
OÙ ET QUAND ?
Les deux BU connaissant une affluence record depuis septembre, nous avons essayé de trouver des créneaux horaires pendant lesquels le moment de contact avec les animaux n’entrait pas en concurrence avec votre besoin de travailler entre deux cours ou de trouver une place à la BU pour réviser sans exposer nos hôtes à un flux trop intense d’étudiants. Nous avons donc choisi des périodes d’affluence moins soutenue :
- soirée du mercredi à la BU Saint-Serge, entre 19h et 21h
- vendredi après midi à la BU Belle-Beille de 13h30 à 15h30.
Voici les dates prévues pour la médiation animale dans chaque bibliothèque en 2019.
BU Belle-Beille | BU Saint-Serge |
Vendredi 15 novembre Vendredi 22 novembre Vendredi 29 novembre – spécial chatsVendredi 6 décembre – chiens et chats. Vendredi 13 décembre – atelier automassage, gestion du stress (SUMPPS), chiens et chats.. Vendredi 20 décembre – à suivre…. |
Mercredi 13 novembre – – 2 gros + 1 petit chien Mercredi 27 novembre – 2 gros + 1 petit chienMercredi 4 décembre – lapins et cochons d’Inde + chiens Mercredi 11 décembre – 2 gros + 1 petit chien Mercredi 18 décembre – sous réserve |
13h30-15h30 | Carré Zone Calme | 19h-21h | Carré Maine |
Quels partenaires humains et animaliers ?
A la BU Saint-Serge (peut varier selon les séances en fonction de comment les partenaires animaliers se sentent, passez voir sur place lejour même !)
- Luna, Lyra ou leur demi-frère Ioko : deux golden retrievers, 40 kg d’affection, appréciant être brossés et caressés,
- Birdy, un petit spitz nain : un tout petit chien roux, très doux, aimant être pris dans les bras (moins de 4 kg) et câliné,
- Un petit groupe de lapins, à regarder ou à caresser : petites boules de douceur angora, adorant le calme et le silence, accompagné d’un cochon d’Inde curieux et câlin.
Manon et Cécile, médiatrices animales, les accompagnent à votre rencontre.
A la BU Belle-Beille (peut aussi varier selon les séances, passez voir !)
- Even et Gaela, deux golden retrievers,
- Stuart Little, un coton de Tuléar ou Paradis, un bichon havanais
- Un ou deux chats ragdoll, choisis pour leur tempérament câlin et leur ronronnement puissant (du fait de la présence de chats, les ateliers de médiation avec eux auront lieu dans une salle fermée).
Lucile et Clémentine, médiatrices animales, les accompagnent à votre rencontre.
Voir aussi : http://www.des-museaux-pour-des-maux.fr/mes-partenaires-animaliers/
Nous espérons que ce test vous offrira de jolis moments de sérénité et de dialogue entre deux séances de travail sur vos cours, entre vous ou sur nos collections !
[Illustrations de fin : incrémentation régulière d’images faites artisanalement avec un téléphone portable, à chaud, après demande d’autorisation des personnes photographiées, mises en CC-by]