Avant de parler de notre passage en mode pédagogie active, un petit retour en arrière dans le passé pour comprendre comment nous avons construit notre philosophie de service dans le groupe de formation des usagers.Historiquement, la Bu d’Angers avait un retard important en terme de formations à la recherche d’informations proposées aux utilisateurs : cette préoccupation a été introduite seulement en 2003 dans les activités du personnel, alors que certains établissements proposaient visites et formations dans les cursus depuis plus de 10 ans. En 2004, nous étions 18e sur 23 établissements de même catégorie. L’objectif a donc été, au départ, d’implanter les formations dans les cursus par un patient travail de conviction auprès des enseignants. Ce travail a porté ses fruits, et les effectifs d’étudiants formés ont considérablement augmenté : + 166% entre 2004 et 2008, + 79 % de 2008 à 2011.
Parallèlement à ce saut quantitatif, l’équipe de formateurs a connu de nombreux changements (arrivées, changements de profil…). Progressivement, la manière de mener les séances, qui restait assez classique, bien que basée sur la pratique (démonstration, puis exercices) a trouvé ses limites, de notre côté (une certaine lassitude) et du côté des étudiants (pour qui les activités étaient parfois répétitives). Cela nous a amené à nous questionner sur ce que nous voulions faire en formation avec les étudiants. Quelle conception de la pédagogie et de l’apprentissage partagions-nous ? Comment construire, en équipe, le projet de formation des usagers ?
Reprenant en 2013 dans mon profil de poste la coordination de la formation sur l’ensemble des deux sites, j’ai eu l’occasion d’organiser une réunion (participative, elle aussi) avec l’ensemble des formateurs, nous permettant de prendre du recul sur nos pratiques et de mener collectivement cette réflexion. Objectif : que le projet soit construit, pensé et mené par l’équipe toute entière et que chacun puisse se retrouver dans cette manière de fonctionner. En sont ressortis des principes importants aux yeux de tous : une sorte de philosophie de service, en quelque sorte…
- alléger le nombre d’informations transmises : faire mieux plutôt que plus
- privilégier l’apprentissage d’un savoir-faire, d’une méthode plutôt que de savoirs théoriques
- collaborer davantage avec les enseignants pour s’appuyer sur des travaux demandés en cours
- identifier plus finement les besoins (en termes de contenus, de timing dans l’année et dans le cursus, de travaux à rendre…
- impliquer et faire participer les étudiants à la construction des savoirs, pour être en position d’accompagnant, et non plus de détenteur du savoir.
De mon côté, j’ai pas mal lu sur la pédagogie active, et découvert deux mines d’or : le blog d’Aurélie Gandour et le livre d’Andrew Walsh Active learning techniques for librarians, qui ont fini de me convaincre d’avancer dans cette voie de l’active learning pour améliorer l’expérience des étudiants lors des séances. Nous avons aussi bénéficié l’an dernier, pour toute l’équipe, d’une formation aux pédagogies actives qui nous a permis d’asseoir nos pratiques et de découvrir de nouvelles techniques.
Parallèlement, nous avons tenté dans l’équipe différentes expérimentations pour introduire plus d’activités participatives dans nos séances : fonctionnement en mode projet inscrit dans un enseignement (atelier Wikipedia), quiz finaux pour tester l’efficacité de la séance (en ligne, en direct avec un vote avec cartons de couleurs, voire même produits par les étudiants eux-mêmes avec un match par équipes), travail par petits groupes avec restitution, brainstorming… Je mettrai à la fin de cette série quelques exemples de séances participatives que nous avons pu mettre en place.
Pour compléter ce long billet, un diaporama présenté à la journée Nouveaux usages en bibliothèque universitaire organisée à l’université de Poitiers en juillet 2015, qui fait le point sur la stratégie de formation des usagers à la BUA.