Quand les citoyens exigent le libre accès aux résultats de la recherche publique

Depuis septembre 2011, les citoyens américains ont la possibilité d’interpeller leur gouvernement par le biais de pétitions en ligne, créées sur le site de la Maison blanche. Ces pétitions sont rassemblées dans une section intitulée We the people, selon les premiers mots du préambule de la Constitution. Le principe est simple et efficace : chacun peut ouvrir une pétition, si celle-ci recueille 150 signatures en un mois, elle est publiée sur le site We the people, si elle en recueille 100 000 sur la même durée (65 000 jusqu’en janvier 2013), alors le gouvernement doit y répondre.

En mai 2012, une pétition a été lancée pour exiger le libre accès en ligne à tous les articles de revues scientifiques issus de la recherche financée sur fonds publics. Elle a recueilli depuis plus de 65 000 signatures.

Le 22 février dernier, John Holdren, directeur du Bureau de la politique scientifique et technologique, a répondu très favorablement à cette pétition1.

Il souligne d’abord le fait que l’administration Obama approuve totalement le principe de mise à disposition des résultats de la recherche publique en libre accès, en tant que bien commun financé par les impôts des citoyens (“The Obama Administration agrees that citizens deserve easy access to the results of research their tax dollars have paid for”) et affirme le rôle positif du libre accès tant pour le progrès scientifique que pour l’entreprenariat et l’emploi (“Strengthening these policies will promote entrepreneurship and jobs growth in addition to driving scientific progress”).

Les États-Unis ne se contentent pas d’un vague encouragement verbal de l’Open access, eux, puisque la réponse de John Holdren s’accompagne de la publication d’un Memorandum pour les dirigeants des départements exécutifs et agences. Il est exigé de ces derniers qu’ils mettent en place des “politiques claires et coordonnées” permettant le développement du libre accès aux articles publiés dans les revues à comité de lecture, mais également aux jeux de données brutes qui les accompagnent, le tout dans des formats permettant la réutilisation et le traitement informatique. Le memorandum définit en outre une série de règles et objectifs auxquels devront se conformer les agences, tout en garantissant une certaine flexibilité en fonction des disciplines (notamment concernant la durée d’embargo, que le memorandum fixe à 12 mois, mais qui pourra faire l’objet d’aménagements).

John Holdren remercie également l’auteur de la pétition, et précise que celle-ci a joué un rôle important dans les discussions en cours. Des citoyens qui se constituent eux-mêmes en groupe de pression pour défendre le libre accès, plutôt que de laisser le terrain du lobbying aux seuls éditeurs, et qui obtiennent gain de cause, cela fait rêver…

1 [edit 26/02/13 : merci à @mdelhaye pour sa traduction de la réponse de John Holdren]

Journées de l’Open access, les webcasts

Le programme des Journées de l’Open access a largement tenu ses promesses : deux jours de présentations, d’explications, de discussions parfois enflammées entre acteurs de l’OA, français, et surtout étrangers, l’hexagone n’étant pas spécialement en pointe sur toutes ces questions. Les interventions et moments d’échanges (vifs et tout aussi intéressants que les présentations elles-mêmes) ont été filmés et tous les webcasts sont disponibles en ligne.

Parmi les orateurs venus d’ailleurs très remarqués :